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9 mai 2021

Analyse économique et financière de LaLiga 2021 | Valencia CF

Alex Blanco et Maxi Gomez se congratulent lors de Valencia - Granada LaLiga Santander 2020/2021

Situation sportive et économique très précaire, le Valencia CF navigue en eaux troubles depuis le début de la crise de la Covid-19. Peter Lim tient toujours à son statut d'actionnaire majoritaire et tente tant bien que mal de redresser la barre malgré la défiance des supporters et des autorités publiques.


Les débuts de Meriton Holding, en tant qu'actionnaire majoritaire du Valencia CF en 2015, ont été difficiles. Le club a passé deux saisons dans le ventre mou de LaLiga Santander, avant de corriger le tir il y a trois ans en s'installant confortablement dans les places Ligues des Champions de LaLiga pendant deux saisons.


Des performances qui lui avaient permis d'arriver finalement à l'équilibre budgétaire en 2018/2019. La vente de Neto au Barça l'a certes bien aidé, mais cette faible rentabilité avait permis de sortir de quatre années de chiffre rouges, environ 100 millions d'euros cumulés. On pouvait y voir une bouffée d'air frais pour le Valencia CF qui, depuis l'arrivée de Lim, recherche un business plan durable.


La pandémie, qui a entraîné la paralysie des compétitions pendant plus de deux mois l'année dernière, a malheureusement réveillé les vieux démons. En outre, elle l'a mis au défi d'une saison 2020/2021 très compliquée sur le plan sportif, institutionnel et économique.



Le paiement des salaires a été au cœur de l'actualité valenciana l'été dernier avec la crise économique qui a grandement impacté la trésorerie du club. Déjà pour éviter un gros déficit, le conseil d'administration a dû débloquer l'intégralité du montant qu'il avait provisionné, environ 31 millions d'euros, pour faire face à une éventuelle sanction de la Cour de justice européenne pour de prétendues aides d’État.


Le jugement est allé en sa faveur, d'où ce mouvement comptable important, mais qui n'a pas empêché le club ché de retourner dans le rouge. En plus des pertes financières, l'entité se confronte à un autre problème : son endettement excessif. Pour continuer à opérer avec un peu de sérénité, les banques lui ont donné un peu de temps pour trouver la durabilité qu'il recherche depuis plus de cinq ans.


Ces principaux créanciers, Bankia et CaixaBank, analysent de très près l'évolution de la santé financière après avoir accepté il y a quelques années qu'une dette de 61 millions ne sera remboursée qu'en fonction de sa rentabilité économique.


Une étape que le club peine à franchir et, dans cette période de crise économique, les enjeux s'accumulent sur le plan économique, institutionnel et sportive, surtout après que l'équipe première ait manqué la qualification à toute compétition européenne cette année.


Des finances en souffrance, un changement de stratégie était donc nécessaire. Cela au détriment de sa compétitivité. Le club a dû se séparer de plusieurs joueurs cadres, comme Dani Parejo, Geoffrey Kondogbia ou encore Francis Coquelin pour libérer sa masse salariale. Par la même occasion, il a aussi passé son tour sur le mercato afin de ne pas creuser encore plus le déficit qui l'attend cette saison, estimé à 26 millions d'euros.


En revanche, pour anticiper, le refroidissement du marché des transferts, les ventes de Rodrigo Moreno et de Ferrán Torres en Premier League ont été rapidement scellées. Ce qui lui a permis d'assurer les 41 millions d'euros de plus-values qu'il s'est fixé cette saison.


Des transactions plus que nécessaires pour renflouer les caisses, mais aussi pour pouvoir rembourser le dernier prêt accordé par l'actionnaire majoritaire. En effet, Peter Lim a réinjecté 16,5 millions d'euros le 30 juin dernier, dont le remboursement, en septembre 2021, est garanti sur les droits fédératifs de quatre joueurs de l'équipe première. En outre, il a refinancé 38 millions d'euros, dont 15 millions devront être remboursés à l'issue de cet exercice.



Par ailleurs, le plus gros problème de l'entité de la Turía réside dans son incapacité à reprendre les travaux du Nou Mestalla, ce qui lui a valu une détérioration des parcelles de l'actuel Mestalla, toujours en attente de vente, et aussi des tensions avec les autorités municipales et régionales.


L'accord de principe trouvé avec ADU Mediterraneo pour 113 millions d'euros il y a quelques années a été finalement rompu, ce qui a accéléré la détérioration des parcelles du stade. En un an, le Mestalla, estimé à 94 millions d'euros, a perdu 16 millions de sa valeur en raison du retard de sa vente, mais aussi du risque de voir l'accord signé avec les autorités municipales et la Generalitat (la région) être annulé définitivement.


Le club et les autorités publiques avaient prévu une reprise des travaux du nouveau stade en 2019 et un déménagement définitif à partir de 2021. Alors que la première phase de l'accord expire au cours de ce mois de mai, elle a été prolongée de trois mois en raison de la pandémie. Mais une chose est sûre chez les deux parties, aucune issue favorable n'est envisagée dans cette situation difficile pour le club et pour l'industrie du football dans sa globalité.


Pour le moment, le Valencia CF joue la carte de l'apaisement et a annoncé un investissement de plus de cinq millions d'euros dans la construction d'un centre sportif dans un des quartiers de la ville. Un engagement qui faisait partie de l'accord signé avec la municipalité, mais le divorce semble consommé entre Peter Lim et la ville de Valence




  • 160,62 millions : le budget de revenus du Valencia CF pour la saison 2020/2021. En raison de sa  non-qualification en Ligue des Champions, le budget a baissé de 28% par rapport à celui de 2019/2020. Le club prévoit un déficit de 26 millions après déduction des dépenses qui, s'élèveraient à 187,05 millions.
  • 88,85 millions : la masse salariale budgétée par le club pour la saison 2020/2021 après le départ de plusieurs joueurs cadres. Une baisse de 23% par rapport à la masse salariale budgété en 2019/2020 et de plus de 20 millions d'euros par rapport à la clôture de la saison.




La situation économique et financière du Valencia CF en 2020


Revenus


L'activité ordinaire du Valencia CF a reculé de 7% sur un an en raison de la crise économique engendrée par la pandémie. Le chiffre d'affaires net qui comprend le matchday, la télévision et les recettes commerciales, s'est établi à 172,09 millions d'euros. À cause des matchs disputés à huis clos, la crise sanitaire a notamment impacté la collecte des abonnements et les recettes de compétitions (billetterie et paiement de l'UEFA, entre autres). Ainsi, ces deux concepts ont diminué respectivement de 14% et de 8% tandis que la télévision a diminué de 6%, jusqu'à 74,05 millions d'euros. Grâce à la signature de nouveaux partenariats, tel que celui avec Bwin, le sponsor principal, le secteur commercial a moins ressenti les effets de la pandémie, avec seulement une réduction de 2%, jusqu'à 24,76 millions d'euros. Cette réduction est causée par la baisse des ventes de merchandising, car les recettes publicitaires et de mécénat ont augmenté de presque deux millions d'euros, jusqu'à 19,98 millions. Au total, le Valencia CF a réalisé un produit opérationnel de 173,25 millions d'euros, après rajout des autres revenus d'exploitation. Un recul de 8% par rapport à 2018/2019.



Charges


Face à la pandémie, l'entité présidé par Anil Murthy a réduit d'une année sur l'autre l'ensemble de ses charges d'exploitation de 10% jusqu'à 137,87 millions. Le confinement a permis de baisser de 30% les approvisionnements en équipements et en matériels sportifs, tandis que les autres charges d'exploitation ont été réduites de 20%, jusqu'à 24,09 millions d'euros. Les accords trouvés avec le vestiaire durant la paralysie des compétitions a fait baisser la masse salariale de 6%, jusqu'à 109,54 millions d'euros. De ce montant 99,6 millions d'euros ont été alloués au personnel sportif contre 104,92 millions d'euros la saison précédente. En dehors des charges d'exploitation, les amortissements ont augmenté de 21% jusqu'à 68,17 millions d'euros. La raison se trouve sur la politique sportive de ces dernières années qui était basée sur l'acquisition de joueurs importants.





Dette


Le groupe blanquinegro est l'un des plus endettés, mais aussi des plus instables de LaLiga. De ce fait, ses principaux créanciers que sont Bankia et CaixaBank surveillent de près son activité. La quasi-totalité des engagements auprès des banques se concentrent dans ces deux établissements. Au 30 juin 2020, le Valencia CF devait 145,82 millions d'euros à ses deux principaux créanciers, auxquels s'ajoutent 61 millions d'un refinancement accordé en 2015. Cette dernière créance est conditionnée par un accord de Profit Sharing (accord d'intéressement, NDRL) et son effet est amorti selon certains critères de rentabilité. Avec cette surveillance accrue des deux banques qui ont récemment fusionnés, les dettes auprès des entités financières sont restées stables avec une petite augmentation interannuelle de 0,9%. Les engagements auprès des autres clubs ont diminué de 14% et s'établissent à 145,69 millions d'euros. Malgré la pandémie, les passifs financiers (la dette financières brute) du Valencia CF ont diminué de 7% d'une année sur l'autre, jusqu'à 416,33 millions d'euros, tandis que sa dette nette a augmenté de 4% jusqu'à 304,1 millions d'euros.



Résultat


Avec un EBITDA de 27,39 millions d'euros, 59% de moins que la saison précédente, le Valencia CF n'a pas pu maintenir sa rentabilité pour une deuxième année consécutive. Rappelons que jusqu'à présent, la saison 2018/2019 est la seule durant laquelle, le club a clôturé son exercice avec un bénéfice depuis que Peter Lim est devenu actionnaire majoritaire. Cette perte de rentabilité n'est pas totalement imputable à la crise de la Covid-19, mais surtout de la détérioration de la valeur du Mestalla, toujours en attente de vente. Par conséquent, les plus-values des transferts sont négatives de 8 millions d'euros. Après déduction des amortissements et la comptabilisation des autres résultats, bien alimentés par les 32 millions de provisions débloqués, le club ché a réalisé un résultat d'exploitation de -7,73 millions d'euros. Le résultat financier a bénéficié des effets comptables de l'accord de Profit Sharing avec Bankia et CaixaBank, mais a été insuffisant pour atténuer le déficit de 8,02 millions que le club a présenté à la clôture de la saison.





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Crédit photo de couverture : F. Calabuig / SuperDeporte

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