Le Real Betis Balompié finalise un ambitieux projet de rénovation de son stade Benito Villamarín, visant à doubler ses revenus annuels générés par l'enceinte de 30 à 60 millions d'euros, selon les informations publiées par El Economista. Ce projet, soutenu par un partenariat financier avec Goldman Sachs, s'inscrit dans une stratégie à long terme de modernisation des infrastructures et de diversification des sources de revenus, tout en garantissant une viabilité économique.
Un projet d'envergure financé par Goldman Sachs
La rénovation du stade, dont le coût est estimé à 250 millions d'euros, inclut plusieurs volets : la démolition et la reconstruction de la tribune Preferencia, datant de la Coupe du monde 1982, l'installation d'un couverture sur l'ensemble du stade, et des améliorations globales des installations. Un bâtiment annexe, adjacent à la nouvelle tribune, est également prévu, avec des usages potentiels comme un hôtel, des centres de bien-être ou des cliniques, bien que ses revenus ne soient pas inclus dans les projections de 60 millions d'euros.
Pour financer ce projet, le Real Betis s'appuie sur Goldman Sachs, qui structure un instrument de dette à long terme. Cette collaboration fait suite à une précédente opération de refinancement en juin 2024, où le club à restructuré 125 millions d'euros de dette sur dix ans, réduisant significativement ses coûts d'emprunt. Les revenus supplémentaires générés par le nouveau stade – issus de la billetterie, des zones VIP, de l'hospitality, de la restauration, des événements et du retail – seront dédiés au remboursement de cette dette, dans une logique d'autofinancement. Selon El Economista, les audits internes, les calculs de Goldman Sachs et les analyses de LaLiga confirment la faisabilité de l'opération.
Diversification des revenus pour assurer la croissance
Le projet mise sur plusieurs leviers pour atteindre l'objectif de 60 millions d'euros de revenus annuels :
- Billetterie et zones VIP : Avec 6 % des sièges dédiés aux zones VIP, le club espère générer 20 % de revenus de billetterie, suivant une tendance observée dans les stades modernes.
- Hospitality et restauration : De nouvelles zones de restauration (food and beverage) et un auditorium de 400 places pour des événements corporatifs renforcent l'offre.
- Evénements et Club d'entreprises : Le stade accueillera des événements ponctuels, principalement en juin, pour minimiser l'impact sur les riverains. Le Club d'entreprises, regroupant plus de 180 sociétés andalouses, favorise les synergies économiques.
- Retail et Merchandising : Depuis la saison 2022/2023, le Real Betis gère directement ses boutiques, ce qui a permis de doubler les revenus par rapport à la saison 2021/2022 (gestion par Kappa). En partenariat avec la marque Hummel, le club lance une ligne de vêtements casual (t-shirts, sweats, chaussures) et participe à la production textile pour maximiser ses marges. Quatre boutiques physiques à Séville et une boutique en ligne soutiennent cette stratégie.
- Sponsoring : De nouveaux accords avec des marques internationales comme Gree, Trainline et PRIMA renforcent les revenus.
Contexte opérationnel et financier
Pendant les travaux, dont la date de démarrage reste à préciser en raison de la phase de licitation en cours (neuf entreprises candidates), le Real Betis jouera ses matchs au stade de la Cartuja. Pour répondre aux préoccupations des riverains, le club limite les grands concerts à des événements ponctuels en juin, comme c'est actuellement le cas.
Sur le plan financier, le club a clôturé la saison 2023/2024 avec un bénéfice net de 321 893 euros, malgré une baisse de 6,75 % de son chiffre d'affaires net (de 148,77 millions à 138,60 millions d'euros), selon les données de FEB Analytics, l'outil de veille de Foot Espagne Business. Cette performance a été soutenue par les 45,54 millions d'euros de plus-values obtenues sur le marché des transferts, renforcée par le refinancement de la dette en 2024.
Une ambition mesurée dans un contexte concurrentiel
Le projet de rénovation du Benito Villamarín s'inscrit dans une tendance européenne où les clubs modernisent leurs stades pour diversifier leurs revenus et réduire leur dépendance aux résultats sportifs. Comparé aux projets du FC Barcelona (Camp Nou) ou du Real Madrid (Santiago Bernabéu), celui du Real Betis se distingue pour son échelle plus modeste et son approche autofinancée, visant la neutralité budgétaire. La collaboration avec Goldman Sachs, déjà éprouvée, et l'accent mis sur des revenus diversifiés (billetterie, retail, événements) positionnent le club comme un acteur ambitieux mais prudent dans le paysage du football espagnol.
En conclusion, le Real Betis structure un projet structuré et viable, combinant modernisation des infrastructures, optimisation commerciale et discipline financière. Si les revenus attendus se concrétisent, le club pourrait renforcer sa compétitivité économique tout en consolidant son ancrage local, à condition de gérer avec succès les défis logistiques et financiers des années à venir.
0 Commentaires