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Crédit image : German Parga / FC Barcelona |
Le FC Barcelona a clôturé la saison 2023/2024 avec une perte nette de 90,54 millions d'euros, en fort contraste avec le bénéfice net de 351,57 millions d'euros enregistré l'année précédente. Durant cette saison, le club a délocalisé ses matchs au stade de Montjuïc en raison des travaux de rénovation au Spotify Camp Nou, impactant ainsi ses recettes d'exploitation. Toutefois, la principale raison du déficit réside dans les impayés des investisseurs de Barça Vision. De plus, le club a poursuivi l'émission d'obligations pour financer le projet Espai Barça, augmentant ainsi son encours de la dette.
Recettes d'exploitation (avant plus-values des transferts)
Les recettes d'exploitation du FC Barcelona, hors plus-values des transferts, ont atteint 762,31 millions d'euros en 2023/2024, enregistrant une baisse de 5,6 % par rapport à la saison précédente. Cette diminution s'explique principalement par le déménagement temporaire au stade Montjuïc, impactant significativement l'ensemble des sources de revenus du club catalan.
Malgré un meilleur parcours en Ligue des Champions avec une qualification en quarts de finale, les performances en Liga et en Copa del Rey ont été moins convaincantes. Cette situation a entraîné une baisse progressive de l'engouement des supporters et a directement affecté les recettes du club, les réduisant de 2,5 % par rapport aux 781,87 millions d'euros initialement prévus dans le budget.
Sur les 762,31 millions d'euros de recettes d'exploitation :
- L'équipe première du FC Barcelona a généré 542,46 millions d'euros, enregistrant une baisse de 10 % sur un an et de 4,3 % par rapport aux prévisions budgétaires.
- L'équipe féminine, championne de la Liga F, de la Copa et de la Ligue des Champions, a connu une croissance remarquable de 26,9 %, atteignant 17,94 millions d'euros de revenus.
- Le football de base est resté stable à 2,35 millions d'euros.
- Le basket-ball a enregistré une hausse minime de 0,3 %, avec 17,01 millions d'euros de recettes.
- Les autres sections (handball, futsal et hockey) ont contribué à hauteur de 5,85 millions d'euros.
- Le BLM (Barça Licensing & Merchandising) a généré 176,71 millions d'euros.
Alors que la saison 2022/2023 avait marqué une reprise après la levée des restrictions sanitaires, les recettes de 2023/2024 restent supérieures à celles des trois saisons affectées par la pandémie. Cependant, elles restent en inférieures aux niveaux d'avant COVID-19. En 2018/2019, le club enregistrait 853,55 millions d'euros de recettes d'exploitation. Cette difficulté à retrouver son niveau pré-pandémie impacte la croissance moyenne du Barça sur cinq ans, qui a reculé de 2,2 %.
Les recettes d'exploitation du FC Barcelona se divisent en deux catégories principales :
- Le chiffre d'affaires net, qui représente l'activité récurrente du club, s'établit à 743,31 millions d'euros, enregistrant une baisse de 6,6 %.
- Les autres recettes d'exploitation, qui incluent : les subventions de LaLiga (971 mille euros), les revenus annexes de formation et vente de joueurs (2,25 millions d'euros) et d'autres revenus divers non détaillés par le club (14,42 millions d'euros).
L'ensemble de ces autres revenus d'exploitation atteint 17,64 millions d'euros, marquant une progression de 81,4 %, permettant de compenser partiellement la baisse du chiffre d'affaires net.
Un recul du chiffre d'affaires net de 6,6 %
Le chiffre d'affaires net du FC Barcelona, qui englobe la billetterie, les abonnements, les droits télévisuels et les recettes commerciales, a enregistré une baisse de 6,6 %. Cette diminution affecte la plupart des secteurs, à l'exception des recettes audiovisuelles qui ont progressé de 12,2 %, atteignant 242,25 millions d'euros, en ligne avec les prévisions budgétaires de 243,33 millions d'euros. Cette hausse s'explique par les performances exceptionnelles des équipes premières masculine et féminine sur la scène européenne, dépassant largement les attentes initiales.
Le déménagement temporaire au stade Montjuïc, moins confortable et plus petit que le Camp Nou, a impacté négativement les autres sources de revenus.
- Recettes de compétitions : En chute de 30,6 % par rapport à 2022/2023, les revenus issus de la billetterie et de l'hospitalité ont atteint 86,07 millions d'euros, soit une baisse de 13,7 % par rapport aux prévisions budgétaires.
- Cotisations des socios et abonnements : Avec seulement 29,86 millions d'euros enregistrés, ces revenus ont chuté de 54,4 % en un an et de 2,4 % par rapport aux attentes.
- Secteur commercial : Malgré sa résilience, ce secteur a connu un léger repli de 4,2 %, générant 372,72 millions d'euros, un chiffre en dessous des 399,50 millions attendus.
Les revenus issus du sponsoring et de la publicité de l'équipe première ont diminué de 7,5 %, s'établissant à 215 millions d'euros. Les autres sections ont mieux résisté, affichant une quasi-stabilité avec 57,79 millions d'euros (-0,3 %).
Le BLM a réalisé une bonne performance a réalisé une bonne performance dans ses prestations de service (10,98 millions d'euros), mais a vu son activité principale reculer de 3,2 %, avec un chiffre d'affaires de 96,30 millions d'euros. Cela traduit une baisse des ventes de merchandising et de produits sous licence.
- Barça Innovation Hub : Avec ses investissements dans des start-ups et des partenariats stratégiques, il a apporté 4,52 millions d'euros.
- Barça Produccionnes : Bien que sa contribution audiovisuelles se maintienne à 3,37 millions d'euros, ses autres revenus sont restés très faibles (12 000 euros).
Face à cette baisse globale des revenus d'exploitation, une restructuration des charges a été nécessaire pour éviter un déficit. Malgré une réduction significative de la masse salariale et une activité intéressante sur le marché des transferts, des erreurs stratégiques liées à Barça Vision ont altéré les résultats financiers soulevant des questions sur la viabilité de cette filiale.
La masse salariale et le coût du personnel sportif
En 2023/2024, le FC Barcelona a entrepris des mesures importantes pour réduire sa masse salariale, notamment par la vente de plusieurs joueurs. Cependant, l'objectif fixé n'a pas été pleinement atteint. Le club visait un plafond de 453,57 millions d'euros en charges salariales, mais celles-ci se sont finalement élevées à 471,81 millions d'euros, soit une hausse de 4 %. Néanmoins, ce montant marque une réduction significative par rapport aux 625,71 millions d'euros de la saison précédente. Par conséquent, le ratio d'efficacité salariale du club a chuté à 61,7 %, son niveau le plus bas depuis six ans.
Cette diminution s'explique notamment par un faible investissement dans l'achat de joueurs et l'absence de trophées majeurs pour l'équipe première masculine, réduisant ainsi les primes collectives. Les salaires du personnel sportif sont ainsi passés de 561,92 millions à 402,50 millions d'euros. Parallèlement, le personnel administratif a vu ses rémunérations augmenter de 8,6 %, atteignant 69,31 millions d'euros.
Il est essentiel de distinguer cette masse salariale du coût du personnel sportif, un indicateur clé utilisé par LaLiga pour déterminer la limite salariale des clubs selon ses règles de contrôle économique. En 2023/2024, la limite salariale du Barça était fixé à 204,16 millions d'euros après le mercato hivernal. Cette limite englobe les salaires du personnel sportif, mais aussi les coûts annexes liés à leur acquisition, comme les amortissements, les frais d'agents et les droits d'image.
En totalité, le coût du personnel sportif du FC Barcelona s'est élevé à 428,80 millions d'euros, enregistrant une baisse notable de 40,1 % par rapport à l'année précédente. Toutefois, ce montant reste largement supérieur à la limite fixée par LaLiga, en raison de contraintes de revenus et d'autres charges d'exploitation. Ces restrictions expliquent les difficultés rencontrées par le club en matière de recrutement ces dernières saisons.
Les impayés de Barça Vision alourdissent les autres charges d'exploitation
La principale source du déficit budgétaire du FC Barcelona pour la saison 2023/2024 réside dans la gestion chaotique de Barça Vision. Cette plateforme, intégrée à la filiale Bridgeburg Invest et valorisée à 408 millions d'euros, a été mise en vente pour attirer des investisseurs. Entre août 2022 et août 2023, quatre investisseurs ont acquis 49 % des parts pour un total de 200 millions d'euros, étalés sur trois ans. La totalité de cette somme a été comptabilisée comme plus-value dans les comptes du club pour la saison 2022/2023, en ajoutant les 208 millions correspondant aux 51 % restants détenus par le Barça.
Cette stratégie comptable a permis au Barça d'afficher un bénéfice de 351,17 millions d'euros pour l'exercice 2022/2023. Cependant, sur les 200 millions d'euros prévus, seuls 40 millions ont été encaissés depuis août 2022. Les investisseurs n'ayant pas respecté les échéances de 2023 et 2024, le club a été contraint de provisionner 135 millions d'euros en créances douteuses. En parallèle, Aramark, nouvel investisseur, a acquis pour 25 millions d'euros une partie des parts de Libero Football Finance, l'un des partenaires défaillants.
Cette gestion désordonnée de Barça Vision a entraîné un écart de 74,8 % des autres charges d'exploitation, passant de 181,87 millions d'euros prévus à 317,98 millions d'euros réels. Comparé à la saison précédente, cela représente une augmentation de 30,1 %.
Malgré ces difficultés, le club affiche une certaine confiance quant au recouvrement des impayés et continue de chercher de nouveaux investisseurs, une stratégie qui suscite des interrogations sur l'avenir de la filiale.
Dans son rapport, Grant Thornton, auditeur des comptes du FC Barcelona, a recommandé une dévalorisation de Barça Vision en raison des impayés et du faible rendement de la plateforme. Cependant, la direction du club a refusé d'appliquer cette recommandation, car cela aurait creusé encore davantage le déficit en forçant la dévaluation des 208 millions d'euros correspondant à sa participation majoritaire.
Par ailleurs, les dépenses liées aux approvisionnements en matériel et fournitures ont atteint 58,68 millions d'euros, dépassant de 19,1 % les prévisions initiales et de 21,1 % celle de la saison précédente. Ainsi, l'OPEX (charges d'exploitation) du FC Barcelona s'élève à 848,47 millions d'euros pour la saison 2023/2024, en baisse de 7,6 % par rapport à l'exercice précédent, mais excédant de 23,9 % les prévisions initiales.
En conséquence, le FC Barcelona affiche un déficit opérationnel avant prise en compte des gains de transferts de joueurs. Les charges d'exploitation ont excédé les recettes de 86,16 millions d'euros, alors que le budget prévoyait une résultat opérationnel positif de 97,14 millions d'euros.
Des pertes inévitables
L'activité sur le marché des transferts a généré une plus-value de 68,26 millions d'euros, un chiffre bien inférieur aux 351,73 millions de la précédente. Toutefois, ce montant pour 2023/2024 reflète plus fidèlement l'activité habituelle du club, majoritairement issue de la vente de joueurs, qui a rapporté un gain net de 67,41 millions d'euros contre seulement 12,14 millions d'euros en 2022/2023. Malgré un dépassement des prévisions de 7,9 %, le club a enregistré un EBITDA négatif de 17,89 millions d'euros. Cette contre-performance est principalement due aux provisions liées à Barça Vision, impactant considérablement cet indicateur alors que les prévisions initiales anticipaient un EBITDA positif de 160,40 millions d'euros.
Les efforts du Barça pour maîtriser ses charges et limiter ses investissements dans l'acquisition de nouveaux joueurs ont entraîné une baisse de 8,8 % des amortissements, qui se chiffrent à 113,14 millions d'euros. Depuis la saison 2018/2019, ces charges d'amortissements ont décliné en moyenne de 6,7 % par an, illustrant la volonté du club de restructurer ses coûts tout en surmontant les contraintes liées à l'augmentation des revenus. Toutefois, l'application des amortissements, conjuguée à des éléments exceptionnels tels que les subventions et provisions pour litiges en cours, a conduit à un résultat d'exploitation déficitaire de 105,22 millions d'euros, bien loin des 27,12 millions d'euros espérés.
Face à ce déficit d'exploitation, le FC Barcelona a été contraint de recourir à l'endettement pour préserver sa trésorerie. Ainsi, le coût net de la dette a augmenté de 50 % par rapport aux prévisions, atteignant 23,86 millions d'euros. Cette hausse est notamment due à l'émission d'obligations de série F d'un montant de 85,6 millions d'euros, trois jours avant la clôture des comptes. Cette manœuvre a directement impacté le résultat avant impôt, qui s'établit à -129,26 millions d'euros, incluant également une perte de 174 mille euros liée à Barça Vision. Après prise en compte de l'impôt sur les sociétés, qui a généré un produit de 38,72 millions d'euros, le club blaugrana a bouclé la saison 2023/2024 avec une perte nette de 90,54 millions d'euros, bien éloignée des 8,41 millions d'euros de bénéfices initialement prévus.
La dette du Barça en 2023/2024 a augmenté de 12,1 %
La dette du FC Barcelona a connu une hausse significative de 12,1 % pour atteindre 2,42 milliards d'euros au cours de la saison 2023/2024. Cette augmentation s'explique en grande partie par le financement complexe de l'Espai barça, un projet ambitieux de rénovation des infrastructures du club.
Le financement de l'Espai Barça repose sur un mécanisme de titrisation, rendant la lecture de la dette plus complexe. En avril 2023, le club a lancé un fonds pour collecter les 1,5 milliard d'euros nécessaire à la rénovation. Pour ce faire, le club a créé des créances basées sur les revenus futurs de ses infrastructures modernisées, comme les recettes de billetterie, la location des loges VIP et d'autres activités commerciales. Ces créances ont ensuite été transférées dans le fonds, qui a émis des obligations et titres financiers sur le marché, achetés par des investisseurs.
Après avoir émis la quasi-totalité des obligations nécessaires durant la saison 2022/2023, le FC Barcelona a commencé à utiliser la ligne de crédit de 375 millions d'euros accordée par Goldman Sachs, JP Morgan et MUFG Bank en 2023/2024. A ce jour, 224,33 millions d'euros de cette ligne de crédit ont déjà été tirés, représentant la seule dette bancaire adossée au projet Espai Barça.
Une fois le projet terminé et opérationnel, les revenus générés par le Camp Nou et les autres infrastructures serviront à rembourser les investisseurs. Ce mécanisme limite partiellement le risque pour le club, car le remboursement est adossé aux flux de trésorerie de l'Espai Barça. En cas d'insuffisance de revenus, le fonds pourrait être déficitaire et les investisseurs subiront ces pertes, mais l'impact sur les finances directes du club serait limité. Ce type de financement présente l'avantage de ne pas engager directement les revenus traditionnels du club, contrairement aux emprunts bancaires classiques.
Malgré certains aspects positifs, le manque de transparence du FC Barcelona concernant les projections financières de l'Espai Barça et les revenus mis en créances complique l'évaluation des risques financiers du club. Un facteur clé à considérer est le taux d'intérêt des obligations, oscillant entre 6 % et 8 %. Le club pourrait chercher à refinancer ces obligation à des taux plus bas, réduisant ainsi les charges d'intérêts et améliorant ses flux de trésorerie. Toutefois, ce refinancement risquerait de prolonger le cycle d'endettement.
Dans l'analyse de la dette du Barça, il est crucial de noter que le fonds de titrisation, consolidé dans les états financiers, représente 1,11 milliard d'euros de la dette totale. Ce montant est inclus dans la dette bancaire globale, ce qui complique davantage la lecture de la structure financière.
Evolution de la dette bancaire en 2024
Au 30 juin 2024, la dette bancaire du FC Barcelona atteint 1,78 milliard d'euros, marquant une augmentation de 22,1 % par rapport à la saison précédente. De ce montant, 74,04 millions d'euros devront être remboursés durant la saison 2024/2025. Cette somme comprend principalement la ligne de crédit facilité par le Gouvernement espagnol pendant la pandémie de Covid-19, ainsi que des obligations émises entre 2018 et 2019, restructurées en 2021 pour le conseil d'administration nouvellement élu de Joan Laporta.
La dette bancaire à long terme, qui inclut principalement les obligations liées à l'Espai Barça, s'élève à 1,69 milliard d'euros et est échelonnée jusqu'en 2047. Le Barça commencera à rembourser ces obligations à partir de la saison 2027/2028, avec une échéance prévue de 374,15 millions d'euros. Le plan d'affaires du club anticipe la fin des travaux au Camp Nou en 2026, ce qui devrait entraîner une hausse des revenus grâce à une réouverture progressive du stade dès 2025.
Dette envers les entités sportives : Impact des transferts de joueurs
Une autre partie importante de la dette concerne les entités sportives, principalement due aux transferts de joueurs. Cette dette a diminué de 28,7 % d'une année sur l'autre, révélant une baisse des investissements dans ce secteur. L'encours total s'élève à 147,79 millions d'euros, avec une diminution annuelle moyenne 10,7 % depuis la saison 2018/2019.
Pour la saison en cours, 45,09 millions d'euros doivent être remboursés, incluant les paiements pour Ferran Torres (13,15 millions), Vitor Roque (11,81 millions) et Robert Lewandowski (10,42 millions). Les échéances à long terme, s'élevant à 102,70 millions d'euros, courent jusqu'en 2026/2027, avec 101,56 millions à rembourser en 2025/2026.
Ce montant n'inclut pas les indemnités de transfert de Dani Olmo, recruté cette saison. Selon Transfermarkt, le Barça a engagé 57,70 millions d'euros en indemnité de transfert pour le joueur espagnol. L'impact de ce montant sur l'échelonnement de la dette à long terme reste à déterminer.
Autres dettes : Fournisseurs, salaires et obligations publiques
Les autres dettes du Barça s'élèvent à 502,29 millions d'euros et sont principalement constituées des dettes fournisseurs, des salaires en attente de paiement, ainsi que des obligations envers les administrations publiques. Ces dettes sont restées relativement stables par rapport à 2022/2023, avec une légère hausse de 0,1 %. Principalement à court terme, elles font partie de la gestion courante du club. Au cours de cette saison, le Barça devra régler 459,95 millions d'euros, soit 3 % de plus que la saison précédente. La part à long terme, d'un montant de 42,34 millions d'euros, a baissé de 23,5 %, après le transfert à court terme d'une bonne partie des salaires reportés durant la pandémie. Ainsi, la part à long terme la plus significative, 41,74 millions d'euros, concerne les frais de gestion du fonds de titrisation de l'Espai Barça, dont la date réelle de remboursement n'est pas encore spécifiée et s'étendra au-delà de la saison 2028/2029.
Retour au Camp Nou : Le Barça prévoit un budget plus conséquent en 2024/2025
D'abord prévu pour la fin de l'année 2024, il semblerait que le FC Barcelone ait reporté son retour au Spotify Camp Nou au début de l'année 2025. Les travaux de cette ampleur comportent toujours des aléas de délai de livraison, qui représentent également des risques à ne pas négliger dans le plan d'affaires. Avec une bonne partie de la saison jouée à Montjuïc, le club blaugrana prévoit néanmoins d'améliorer ses recettes d'exploitation, estimées à 860,70 millions d'euros. Outre le retour au Camp Nou, la direction espère également finaliser un nouveau contrat avec Nike, qui devrait améliorer ses revenus commerciaux. Si ces prévisions sont atteintes, le Barça dépassera pour la première fois son niveau d'avant pandémie, qui était de 853,55 millions d'euros.
Pour atteindre ce montant, le Barça mise sur une amélioration significative de 21,9 % de ses recettes commerciales et de prestations de service (469,44 millions d'euros) ainsi que sur une augmentation de 59 % de ses abonnements (47,47 millions d'euros). Le club reste prudent quant à la billetterie, qui devrait se stabiliser à 86,25 millions d'euros, tandis que les droits télévisuels baisseraient très légèrement de 1,1 %, s'établissant à 239,63 millions d'euros. Ainsi, son chiffre d'affaires net atteindrait 842,83 millions d'euros, soit une hausse de 13,4 % par rapport à la saison 2023/2024.
En parallèle, une réduction de 11,9 % des charges d'exploitation est attendue, les portant à 747,89 millions d'euros. La masse salariale devrait se stabiliser autour de 471,29 millions d'euros, tandis que les dépenses d'approvisionnement augmenteront de 14 % pour atteindre 66,90 millions d'euros. La disparition des provisions pour créances douteuses liées à Barça Vision ramènera les autres charges d'exploitation à des niveaux habituels, avec une réduction prévue de 34,1 %. Toutefois, il sera nécessaire que la direction parvienne à attirer des investisseurs fiables pour compenser les faiblesses des partenaires connus depuis 2022.
Comme à son habitude depuis l'arrivée de la nouvelle direction, et cela s'est confirmé lors du mercato estival, les investissements dans l'achat de joueurs resteront limités, avec une baisse de 2,2 % des amortissements prévue. En revanche, les ventes de joueurs devraient générer une plus-value de 20,05 millions d'euros, soutenant ainsi un résultat d'exploitation estimé à 20 millions d'euros. Le club continuera de supporter son endettement, avec des charges financières passant de 20,10 millions à 26,67 millions d'euros. Toutefois, il prévoit des produits financiers plus conséquents, ramenant le coût net de la dette à 13,34 millions d'euros. Ainsi, le Barça espère réaliser un bénéfice net de 5 millions d'euros.
Depuis l’arrivée de Joan Laporta à la présidence, le FC Barcelone se trouve à un tournant décisif. Fortement affecté par les conséquences de la pandémie, le club fonde son avenir sur le projet Espai Barça. La structure de son financement par titrisation a constitué un choix stratégique, limitant partiellement les risques tout en permettant au club de progresser dans un contexte économique délicat. Cependant, les défis restent considérables. La faiblesse des investissements dans l’effectif, bien qu’elle contribue à réduire la dette envers les créanciers sportifs et à maîtriser le coût du personnel, risque d’affecter les performances sportives, comme cela a été le cas en 2023/2024, entraînant des écarts par rapport aux prévisions budgétaires. Heureusement, grâce à sa solide tradition de club formateur, le Barça compense en partie ces manques par la qualité de son centre de formation. Sans les aléas liés à Barça Vision, la saison 2023/2024 aurait pu être bénéficiaire, bien que des interrogations demeurent sur la viabilité à long terme de ce projet.
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