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| Crédit image : Valencia CF |
Le club che franchit une étape importante dans le développement de son futur stade, le Nou Mestalla, avec le lancement officiel de la commercialisation de ses espaces "hospitality". Après des années d'incertitudes financières et réglementaires, le club entre désormais dans une phase de mise en marché concrète, en partenariat avec l'américain Legends, spécialiste mondial des expériences premium.
Cette initiative marque le passage du Nou Mestalla d'un chantier symbolique à un produit économique réel. Elle traduit la volonté du club de transformer un projet longtemps perçu comme un gouffre financier en moteur de croissance durable.
Une offre premium ambitieuse et structurée
Le Valencia CF a levé le voile sur son offre d'hospitality pour le futur Nou Mestalla, une composante clé de son modèle économique. Le nouveau stade comptera 6 500 sièges VIP, soit près de 10 % de sa capacité totale, répartis en dix concepts différents. Ces espaces vont des Suites et loges privées aux salons d'entreprise, en passant par des zones gastronomiques haut de gamme et des formules plus accessibles destinées aux familles et aux groupes.
La première phase de commercialisation, lancée à la mi-octobre 2025, porte sur la vente des Suites, avec une priorité accordée aux abonnés actuels et aux clients VIP. Le grand public devra attendre l'après-été 2026 pour pouvoir réserver ses abonnements. D'ici là, le club prévoit d'ouvrir un Experience Center — un showroom immersif — afin de permettre aux prospects de découvrir concrètement les espaces, ambiances et services proposés.
Avec une capacité premium multiplié par treize par rapport à l'actuel Mestalla, le club de LaLiga se rapproche des standards adoptée par les grands clubs européens. L'objectif est clair : élever l'expérience spectateur au rang d'expérience client, et faire du Nou Mestalla un vecteur de rentabilité à long terme, fondé sur la qualité de service autant que sur la passion du jeu.
Legends et Elevate : l'industrialisation du marketing sportif
Pour y parvenir, le club s'appuie sur deux partenaires de poids : Legends, géant américain du marketing d'expériences premium déjà associé au Real Madrid, au FC Barcelona, à Manchester City ou encore au New York Yankees, et Elevate Sports Ventures, spécialiste de la valorisation des droits commerciaux dans le sport.
Legends pilote la stratégie d'hospitality, un levier essentiel pour transformer le stade en moteur de revenus récurrents. De son côté, Elevate a été mandatée pour négocier les droits de naming, une opération déterminante pour sécuriser un partenaire majeur et offrir une identité commerciale forte à la future enceinte.
Cette double alliance marque une industrialisation assumée du marketing sportif du club che. Elle repose sur une segmentation précise du public, une conception sophistiquée des offres premium et une intégration poussée entre hospitalité, sponsoring et billetterie.
Derrière cette stratégie se dessine un changement de paradigme : le Valencia CF ne se conçoit plus seulement comme un club de football, mais comme une entreprise de divertissement, inscrite dans les standards économiques des grandes marques sportives mondiales.
Financement : un équilibre précaire mais désormais structuré
Derrière l'ambition commerciale se dessine une ingénierie financière aussi ambitieuse que délicate. Après plusieurs années d'incertitude, le Valencia CF a réussi à boucler un plan de financement globale de 322 millions d'euros, permettant la continuité effective d'un chantier à l'arrêt depuis 2009.
L'opération, structurée entre Goldman Sachs, partenaire historique du projet, et la banque japonaise MUFG, nouvel acteur clé, repose sur une dette à taux fixe de 5,8 %, avec une échéance finale en mai 2075. les premiers remboursements sont prévus dès septembre 2025. Cette manne financière assure la continuité des travaux, dont la livraison est programmé pour juillet 2027, après plus de quinze ans de report.
Une partie des fonds a été levée via le Nou Mestalla Fondo de Titulizacion, une fonds de titrisation mis en place en juin 2025. L'objectif est d'isoler la dette du Nou Mestalla de l'activité ordinaire du club comme l'a fait le FC Barcelona avec l'Espai Barça. Selon le document déposé auprès de l'autorité espagnol des marchés financiers et consulté par Foot Espagne Business, le Valencia CF a émis neuf obligations d'une valeur totale de 237 millions, auxquels s'ajoute une ligne de crédit bancaire de 21,25 millions d'euros.
Au 30 juin 2022, la trésorerie du Fonds s'élevait à 180,45 millions d'euros après paiement des frais de structuration (5,21 millions) et les décaissements alloués aux travaux du stade (72,59 millions).
Sur le plan économique, cette opération marque une stabilisation du projet, mais à un coût élevé : celui d'une dette importante et de très long terme, adossé à un actif encore en construction, bien les lignes de crédits soit adossées à la vente des parcelles de l'actuel Mestalla.
La viabilité du modèle dépendra donc de la capacité du club à générer des revenus récurrents. Autrement dit, le Nou Mestalla devra devenir rapidement une machine à cash, faute de quoi le poids de la dette pourrait à nouveau fragiliser l'équilibre du club.
Un pari sur la solvabilité
Si le Nou Mestalla incarne l'espoir d'un renouveau, la situation financière du club reste marquée par une fragile stabilité. Après quatre exercices déficitaires ayant cumulé plus de 92 millions d'euros de pertes, l'entité blanquinegra a renoué avec un léger bénéfice de 170 000 euros sur la saison 2023/2024.
Cette amélioration tient moins à une hausse des revenus qu'à une discipline budgétaire stricte : la masse salariale a été contenue à 70 millions d'euros, tandis que les plus-values sur transferts ont permis d'équilibrer les comptes. Mais ces leviers conjoncturels ne constituent pas une base durable.
Le pari du Valencia CF repose désormais sur la capacité du Nou Mestalla à s'autofinancer. Pour que cette équation tienne, trois conditions seront décisives : le respect du calendrier de livraison (prévu pour 2027), la réceptivité du marché valencien à une offre VIP inédite, et la stabilité sportive nécessaire pour maintenir l'attractivité du produit.
En d'autres termes, entre ambition et prudence, le club che avance sur une ligne de crête : celle d'un projet structurant, mais dont la réussite dépend encore largement de sa capacité à transformer la promesse du Nou Mestalla en rentabilité réelle.
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