Les onze nouveaux sponsors n'ont pas suffi pour vaincre la Covid-19 en 2019/2020. Le club, propriété de Turki Al-Sheikh, a doublé son chiffre d'affaires, mais a enregistré des pertes d'un demi-million d'euros compensées par une augmentation de capital.
L'UD Almería veut retrouver le plus rapidement possible LaLiga Santander. Pour y arriver, Turki Al Sheikh ne lésine pas sur les moyens, notamment en se dotant d'un réseau important de partenaires dans son pays d'origine. En 2019/2020, le club a signé jusqu'à onze partenariats, dont la grande majorité provient de l'Arabie de Saoudite. Des relations qui lui ont permis d'augmenter ses revenus commerciaux jusqu'à 10,7 millions d'euros. Une somme digne d'un club de première division car l'entité andalouse dépasse même des clubs comme la Real Sociedad ou le Real Betis dans ce domaine.
Toutefois, elle était cruciale pour faire face à la pandémie qui a perturbé le dernier quadrimestre de la saison dernière, mais aussi l'augmentation des dépenses salariales. Almería n'a pas terminé 2019/2020 en positif mais, il a pu éviter d'importantes pertes en clôturant l'exercice avec un déficit 544 247 euros, selon les données du rapport annuel consultées par 2Playbook.
Almeria a doublé son chiffre d'affaires total jusqu'à 25 millions d'euros
Grâce à cette manne financière provenant de la publicité, l'entité andalouse a placé son chiffre d'affaires total à 25,27 millions d'euros en 2019/2020. Ce montant contraste avec les 12,09 millions d'euros de la saison antérieure et montre une croissance dans tous les domaines, que ça soit au niveau du chiffre d'affaires net ou des plus-values des transferts. Dans un premier temps, la croissance s'est reflétée au niveau de l'activité ordinaire qui a atteint 18,91 millions d'euros avec les revenus audiovisuels, commerciaux et du matchday. A cela s'ajoutent, les bénéfices réalisés dans la vente de joueurs qui ont dépassé les cinq millions d'euros.
En outre, l'engagement du propriétaire ne fait aucun doute. L'homme d'affaires saoudien a injecté 31 millions d'euros dans une opération d'augmentation de capital qui a assuré la croissance considérable du plafond salarial au cours des deux dernières saisons. Ainsi pour 2020/2021, Almería présente un budget record de 28 millions d'euros, malgré la continuité de la pandémie.
Dans cette croissance qui augmente ses possibilités d'investissement, on note l'arrivée en 2019/2020 de plusieurs entreprises saoudiennes présentes sur le maillots ou sur les supports publicitaires du stade de Los Juegos Mediterraneos. Au total, ces partenaires ont rapporté 9,77 millions d'euros. Parmi eux, on peut citer Abdul Samad Al Qurashi, Arabian Centres Company ou la compagnie aérienne Saudia. Leurs paiements varient entre 300 mille et deux millions d'euros par an.
De ce fait, Turki Al-Sheikh a réussi à placer les revenus commerciaux au-dessus de la télévision, qui a rapporté 6,8 millions d'euros, ce qui est improbable pour n'importe quel club de deuxième division. En plus pour une équipe qui n'a plus revu l'élite du football espagnol depuis plusieurs années. Par ailleurs, les abonnements ont contribué jusqu'à 1,12 million d'euros, dynamisés par des jeux concours qui ont favorisé le retour du public au stade.
La masse salariale de l'équipe première a dépassé les 13 millions d'euros
Pour réaliser son rêve de revenir dans la plus haute catégorie, Almería ne ménage pas non plus les efforts au niveau des investissements. Depuis son arrivée, Al-Sheikh mise sur la jeunesse pour renforcer l'équipe rojiblanca. Cette stratégie n'est pas sans frais évidemment car, d'une saison à l'autre, la masse salariale sportive a plus que doublé, passant de 6,91 millions en 2018/2019 à 14,33 millions l'année dernière. Sur ce montant, 13,11 millions d'euros sont alloués à l'équipe première, quasiment le triple de l'exercice antérieur. Au total, les dépenses salariales de l'ensemble du club ont atteint 16,52 millions d'euros en 2019/2020.
Par conséquent, afin d'atténuer cette hausse significative des salaires et aussi les effets de la pandémie, le club n'a pas hésité à laisser partir Darwin Nuñez l'été dernier pour 24 millions d'euros. L'attaquant, recruté un an auparavant pour sept millions d'euros, a rejoint le Benfica, et sa vente augmentera sûrement les plus-values de la saison en cours. Elle a aussi permis à l'UD Almeria de se placer deuxième plafond salarial de LaLiga SmartBank avec 27,3 millions, derrière le tout puissant RCD Espanyol, mais devant deux autres relégués de Primera qui bénéficient tout de même de l'aide à la descente, le RCD Mallorca et le CD Leganés.
L'arrivée de Turki Al-Sheikh en 2019 a contraint LaLiga à veiller encore plus sur les flux d'argent qui rentrent via les contrats de sponsoring. Afin d'éviter le dopage financier, les clubs doivent démontrer qu'il y a une logique commerciale dans leurs contrats de partenariat et aussi que les prix sont bien adaptés au marché, même si Almería n'a encore rien prouvé de cela. Avec ces mesures qui peinent encore à s'appliquer, l'association du football professionnel espagnol veut à tout prix éviter la distorsion de la concurrence en deuxième division avec des contrats de sponsoring douteux et des augmentations de capital massives.
Crédit photo de couverture : Cadena SER
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