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LaLiga | Un déficit de près de 600 millions prévu cette saison

Javier Tebas, président de LaLiga

Une étude de Pwc indique que l'impact net de la pandémie était de 175 millions d'euros en 2019/2020. En 2020/2021, il pourrait atteindre 854 millions d'euros. Le patronat espère atténuer le coup de 300 millions d'euros avec des réductions de salaires et des ventes.


LaLiga pose le constat sur les pertes définitives que la Covid-19 pourrait causer dans les comptes des clubs si des négociations d'ajustements salariaux ne débutent pas immédiatement. Le gestionnaire du football professionnel espagnol a estimé la baisse des revenus à 2 013 millions d'euros. Ce chiffre n'est pas encore atteint, mais actuellement le trou laissé par la Covid-19 sur les revenus est de 1 030 millions d'euros, malgré les efforts fournis par les clubs pour maîtriser les dépenses. Il reste donc quatre mois pour réduire la fissure.


« L'inquiétude n'est pas grande », a affirmé Javier Tebas, président de LaLiga lors de la présentation des conclusions de l'étude commandée à Pwc. Les prévisions de trésorerie assurent des liquidités jusqu'en septembre. En outre, le dirigeant a rappelé que tous les clubs peuvent accéder à des financements externes pour combler ce trou comptable et honorer tous les paiements. « Le système bancaire a toujours confiance en nous », a rajouté José Guerra, directeur général corporatif de LaLiga. En effet, un groupe de clubs de LaLiga SmartBank a déjà obtenu 67 millions d'euros du fonds Rights & Media.



Tebas a valorisé l'effort déjà consenti en 2019/2020 lorsque la baisse des revenus de 366 millions d'euros a été partiellement neutralisée avec une réduction de 149 millions de la masse salariale et de 41 millions du reste des charges. Autrement dit, l'impact net était de 175 millions d'euros la saison dernière.


Cela ne veut pas dire que la compétition a clôturé le dernier exercice en pertes. Les budgets initialement approuvés prévoyaient un bénéfice net supérieur à 200 millions d'euros. Cependant, en l'absence de clôture définitive, les prévisions annoncent des bénéfices supérieurs à 30 millions d'euros.



LaLiga assure que les clubs auront suffisamment de trésorerie pour tenir jusqu'en septembre



2020/2021 sera une autre histoire en raison de l'effondrement des deux marchés des transferts et de l'incertitude sur le retour du public dans les stades. Selon l'étude de Pwc, la pandémie fera disparaître 1 647 millions d'euros de recettes ordinaires cette saison, même si la maîtrise des coûts en a déjà atténué une partie. 231 millions d'euros d'ajustement au niveau de la masse salariale et 235 millions réduits au niveau des charges d'exploitation.


De ce fait, l'écart actuel est de 854 millions d'euros (hors reports et réductions des salaires à venir), mais Tebas est persuadé que le chiffre pourrait baisser jusqu'à 500 ou 600 millions d'euros. « Il y a peu de marge de manœuvre », a-t-il admis, sur le supplément qui pourrait provenir de la possible réouverture des stades lors des sept dernières journées, comme négocié avec le gouvernement, ou d’éventuelles ventes de joueurs avant le 30 juin.


« Plusieurs clubs se sont retrouvés avec une masse salariale sportive supérieure à leur plafond », reconnaît le patronat. « Chaque club devra décider maintenant des mesures à adopter », a souligné Tebas, ne voulant pas évoquer que la réduction des salaires est la seule option comme cela a été le cas lors de la première vague de la pandémie en mars 2020.


Pour le moment, le FC Barcelona a déjà reporté 172 millions d'euros de paiement sur les quatre prochaines saisons. Une formule que veut adopter le Real Betis et qui travaille dessus. À noter que ces deux clubs dépassent leur limite de dépenses en salaire. L'Athletic Club, de son côté, a déjà finalisé une baisse directe des émoluments du vestiaire pour 2020/2021. Un objectif que le Real Madrid espère atteindre aussi après l'avoir annoncé dans son dernier rapport annuel. Par mesure de prudence, l'entité blanca a laissé ses investissements en achat de joueurs à zéro, faisant le maximum de liquidités avec des ventes et en réduisant drastiquement ses charges d'exploitation.


En attendant de voir quelle stratégie adoptera chaque club, avec les données actuelles en main, Tebas prédit que « dans deux saisons, nous serons dans une situation financière pré-covid ». Quant à l'évolution du marché des transferts, le moteur de la rentabilité de plusieurs clubs, le boss de LaLiga prédit que « pour atteindre de nouveau les 1 200 millions de 2018/2019, il faudra aussi deux saisons ».



Javier Tebas espère un retour à la normalité dans trois ans



Les équipes de LaLiga Santander et de LaLiga Smartbank ont à peine dépensé 20 millions d'euros sur le marché hivernal 2021, ce qui contraste avec les 134 millions de 2020. Au total, selon les données de LaLiga, le confinement a permis de dégager une balance positive de 38 millions dans l'achat et la vente de joueurs en 2020/2021. Ce qui fait de LaLiga la seule des cinq ligues du big five à avoir un bilan favorable. Dans le même temps, le Royaume-Uni a une balance négative de 624 millions d'euros, 92 millions pour l'Italie, 26 millions pour l'Allemagne et 22 millions pour la France.



Cependant, toutes ces prévisions dépendent de l'évolution de la situation sanitaire puisque la baisse des revenus provient principalement de la fermeture des stades. En outre, le marché des transferts y a joué un rôle déterminant car Pwc estime que un manque à gagner de 727 millions d'euros cette saison. L'étude avance également une chute de 165 millions du matchday en 2019/2020, 683 millions en 2020/2021, alors que le trou des droits est de 88 millions d'euros. Pour cette saison, LaLiga a déjà négocié des remises avec les opérateurs comme l'avait déjà avancé FootEspagne. La renégociation, voire la perte de sponsors, a entraîné une baisse de 113 millions d'euros en 2019/2020 et 179 millions supplémentaires en 2020/2021.


Compte tenu de cette situation, comment les clubs de LaLiga gèrent-ils la crise pour minimiser les dégâts ? Pwc rappelle que les coûts du personnel ont été réduits de 149 millions d'euros au cours de la saison dernière. En outre, les ventes de joueurs et les baisses de salaires négociés jusqu'à présent ont permis de réduire encore les charges salariales de 321 millions cette saison. La faible activité sur le marché des transferts a également permis de contenir et de réduire l'amortissement des immobilisations de 236 millions d'euros de plus. Le reste des charges ont baissé de 41 millions en 2019/2020 et pour l'instant, 235 millions ont été économisés en 2020/2021 au niveau des charges d'exploitation.


Concernant le futur, Javier Tebas espère un retour à la normalité dans trois ans, avant de conclure que « la pandémie nous enseigne que nous devons également nous préparer aux événements imprévisibles ».



Crédit photo de couverture : Sputnik News

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