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Analyse économique et financière de LaLiga 2021 | Sevilla FC

Munir El Haddadi et Youssef En Nesyri Sevilla

Retour de Monchi dans l'organigramme et tout semble aller bien au Sevilla FC. Du moins dans le domaine sportif avec la victoire en Ligue Europa et sur le plan économique avec une rentabilité sauvée en 2019/2020 malgré les effets de la Covid-19. Maintenant une nouvelle ère doit débuter, celle du numérique et de l'internationalisation.


Le modèle Monchi ou le modèle Sevilla FC. On peut lui donner le nom que nous voulons, mais une chose est sûre, les performances sur le terrain doivent être satisfaisantes pour minimiser les risques de déficit financier. Quand les revenus des transferts ne sont pas suffisants les chiffres rouges ne sont pas bien loin. Ce fut le cas en 2018/2019 quand l'entité a vu ses bénéfices se réduire considérablement jusqu'à 2,48 millions d'euros alors que la moyenne des trois saisons précédentes était de 20 millions d'euros. Pour la pérennité de ce modèle, le Sevilla FC doit toujours performer sur les pelouses de LaLiga et se qualifier régulièrement en Ligue des Champions. Le cas échéant, un parcours exceptionnel en Ligue Europa s'impose, comme il l'a fait la saison dernière.


La maîtrise de ce risque est primordiale pour l'entité andalouse qui aspire un jour à soulever le titre national. De cette perspective, il faudra essayer de maintenir la croissance, même en période de crise économique. La Covid-19 a ramené son chiffre d'affaires total en dessous de 200 millions d'euros en 2019/2020, mais elle ne devrait pas freiner les ambitions, au contraire, un renouvellement stratégique s'impose comme en témoigne le budget de la saison en cours qui prévoit de refranchir cette barre déjà atteinte deux ans auparavant. Pour y parvenir, dans les bureaux de Nervión, tout porte sur l'internationalisation, l'expansion de la marque et la transformation numérique. Le palmarès que s'est bâtie l'équipe hispalense au cours de ces dernières années doit maintenant permettre de placer la marque Sevilla FC devant les yeux du monde entier.



Cette décision d'entreprendre une modernisation de l'identité hispalense découle du moment où le Sevilla FC a compris que l'internationalisation est une option prioritaire pour diversifier encore plus ses sources de revenus. En même temps l'entité en a grandement besoin car avant le déclenchement de la crise sanitaire, elle avait déjà mis sur la table un projet de 100 millions d'euros pour la modernisation de ses infrastructures. Toutefois, une expansion en dehors de l'Espagne ne veut pas simplement dire nouer des alliances avec des équipes de première main, mais exporter le savoir-faire nervionense en signant des accords de coopération avec des clubs implantés dans des territoires stratégiques, comme c'est le cas avec le club indien de Bengaluru United, situé dans une agglomération considérée comme la Silicon Valley indienne.


Cette mutation de l'entité commence à être visible cette saison, mais les bases sont déjà posées l'année dernière avec le recrutement de Vanessa Basora, responsable de la marque et ancienne du Barça. Elle est venue renforcer les compétences de la zone marketing et commerciale dirigée par Ramón Loarte. Cette signature rejoint la collaboration avec une agence externe pour superviser et accompagner les démarches de ce département. Lors de la présentation de cette nouvelle stratégie en novembre 2020, le directeur général José Maria Cruz, en compagnie de Monchi et de Loarte, avait souligné la nécessité du multicanal afin de développer encore plus l'activité du club. En collaboration avec Somma et avec le soutien de Nielsen Sport pour mesurer la santé de la marque, il ne reste maintenant qu'à définir les marchés que le Sevilla FC doit cibler en priorité pour être mieux connu et générer plus d'audience et de visibilité afin de consolider sa structure financière.


La Chine, les États-Unis et le Mexique sont cités. L'Amérique centrale également où l'ouverture de bureaux, faisant office d'académie, n'est pas exclue, notamment au Panama ou au Costa Rica. L'Afrique est aussi un territoire pour l'avenir même si la grande question reste la stratégie à adopter pour ce continent. Pour le moment le Sevilla FC a posé les bases de ce qui devrait être son plan de relance. Un club qui a fait du marché des transferts le poumon de son activité depuis plusieurs années. Mais face à la crise économique qui a fortement perturbé cette source de revenus cette saison, il a décidé de faire évoluer son modèle.



  • Recherche, Développement et Innovation : les nouvelles technologies et le numérique occuperont une place majeure dans le modèle gestion du Sevilla FC. Le club a décidé d'investir 500 mille euros dans le lancement de son propre département RDI qui s’appuiera sur l'intelligence artificielle et le big data afin d'améliorer le rendement sur le terrain.
  • 35 millions d'euros : l'entité andalouse a chiffré les dégâts du huis clos sur son activité en estimant que la non-présence des fans au Sánchez-Pizjuán lui a coûté 10 millions d'euros la saison dernière. L'impact de la saison en cours est estimé à 25 millions d'euros.




La situation économique et financière du Sevilla FC en 2020


Revenus


La suspension temporaire des compétitions entre mars et juin 2020 a entraîné une extension de la saison sportive jusqu'en août dans le cas du Sevilla FC. Malgré ce chevauchement sur l'exercice 2020/2021, l'entité hispalense a décidé de ne pas reporter les recettes obtenues au-delà du 30 juin, date de clôture de l'exercice 2019/2020. Un mouvement comptable volontaire qui a amélioré son chiffre d'affaires net de 7%, jusqu'à 145,3 millions d'euros. En effet, les droits TV ont rapporté 3% de plus par rapport à 2018/2019 pour s'établir à 82,7 millions d'euros, tandis que les revenus de compétitions, qui comprennent aussi la billetterie libre, ont enregistré un bond significatif de 52%, jusqu'à 36,6 millions d'euros grâce notamment à la victoire en Ligue Europa. La zone commerciale, quant à elle, est restée stable, avec 17,9 millions d'euros, soit quelque 200 mille euros de plus que l'année précédente. En revanche, avec la dernière partie de la saison disputée à huis clos, la collecte des abonnements a souffert de cette restriction sanitaire et a enregistré une baisse interannuelle de 38% due aux remboursements effectués pour indemniser les abonnés. Au total, le Sevilla FC a élevé son produit opérationnel jusqu'à 152,3 millions d'euros.



Charges


Mouvement comptable au niveau des revenus, mouvement aussi au niveau des charges et cela s'est reflété sur la masse salariale, qui malgré les mesures de chômage technique, a enregistré une hausse interannuelle de 19%, jusqu'à 124,4 millions d'euros. Mais cette augmentation était prévue car le budget élaboré en début de saison prévoyait déjà 139 millions d'euros rien que pour le personnel sportif. Ceci témoigne l'effort consenti pour rendre l'équipe de nouveau compétitive dans le haut du classement. Cet investissement est mieux reflété par l'augmentation des amortissements qui, d'une année sur l'autre, ont grimpé de 40%, jusqu'à 65,3 millions d'euros. Par ailleurs, les autres charges d'exploitation et les approvisionnements ont été diminués de 13% et de 33% respectivement. Au total, les charges opérationnelles du Sevilla FC ont augmenté de 9%, jusqu'à 159,2 millions d'euros, soit 6,9 millions de plus que ce que l'activité ordinaire a généré.





Dette


Avec son modèle économique basé sur le renouvellement constant de son effectif, la grande partie des dettes du Sevilla FC se concentre naturellement sur les engagements auprès des entités sportives. L'investissement réalisé la saison dernière pour améliorer encore une fois son équipe a augmenté sa dette auprès des autres clubs de football de 39,5%, jusqu'à 104 millions d'euros. Sur ce montant, 73,6 millions devront être liquidés cette saison et le reste est étalé entre les saisons 2021/2022 et 2022/2023. Par ailleurs, comme la majorité des clubs de LaLiga, le club andalou a dû augmenter ses engagements bancaires pour faire face à la crise. Ainsi la dette auprès des entités financières a connu un grand bond interannuel de 86,3%, jusqu'à 52,8 millions d'euros. Au cours de ces dernières années, la faiblesse des dettes bancaires était une des forces du Sevilla FC qui s'appuyait sur son modèle de trading pour maintenir son endettement net au plus bas niveau. Au total, la dette financière brute du Sevilla FC a augmenté de 85% d'une année sur l'autre pour atteindre 229,5 millions d'euros en 2020.



Résultat


Le modèle économique du Sevilla FC repose sa rentabilité sur la vente et l'achat de joueurs, ce qui lui a permis de cumuler 52,9 millions d'euros de bénéfice au cours des quatre dernières années. Une rentabilité indispensable pour l'un des rares clubs de LaLiga qui distribue des dividendes à ses actionnaires, ce qui a été le cas cette année encore. Malgré les charges d'exploitation supérieures aux revenus ordinaires, l'entité a pu, comme d'habitude, compter sur ses plus-values des transferts pour réaliser un EBITDA de 58,5 millions d'euros,  17% de plus que la saison précédente. La raison de cette hausse provient principalement du résultat obtenu sur le marché en 2018/2019, qui a été le plus bas au cours des quatre dernières années. Toutefois, pour sauver sa rentabilité, le club présidé par José Castro a dû débloquer des provisions de 9,5 millions d'euros afin de couvrir l'augmentation des amortissements. De ce fait, avec ses coûts financiers positifs grâce au trading qui lui assure depuis des années des intérêts à recouvrer supérieurs aux siens, le Sevilla FC a pu générer un bénéfice net de 1,18 million d'euros lors de la première année Covid.





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Crédit photo de couverture : Sevilla FC

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