Analyse économique et financière de LaLiga 2021 | Real Madrid

La transition en 2018/2019 a permis au Real Madrid de poser les bases de sa nouvelle structure économique qui devrait lui permettre d'atteindre le milliard de revenus après l'inauguration du nouveau Santiago Bernabéu. La crise de la Covid-19 a porté un sévère coup sur les finances du club, mais l'organigramme en ressort renforcé malgré le départ David Hopkinson.

Le Real Madrid a surmonté tant bien que mal la première année de la Covid-19. Comme la grande majorité des clubs, l'entité madrilène a subi une baisse considérable de ses revenus même si elle a pu faire les ajustements nécessaires au niveau des dépenses pour sauver sa rentabilité. Le conseil d'administration est conscient que 2020/2021 sera beaucoup plus compliqué, car l'intégralité de la saison se déroulera avec les restrictions sanitaires, notamment l'absence du public dans les stades. Un facteur qui l'a obligé à délocaliser ses matchs à domicile au stade Alfredo Di Stefano afin de ne pas retarder les travaux du Santiago Bernabéu.

La rénovation de l'enceinte située à l'avenue Concha Espina est l'une des étapes importantes pour permettre au club blanco d'atteindre un nouveau cap sur le plan économique. Avant la pandémie, même si le conseil s'était réservé de l'annoncer publiquement, l'un des objectifs du nouveau Bernabéu était de faire du Real Madrid un club milliardaire en terme de chiffre d'affaires en 2022. La crise sanitaire retardera sans doute cette ambition, mais le club a déjà élaboré les plans nécessaires pour accélérer son activité dans cette période de crise.

Cela s'est notamment vu dans le domaine commercial où la casa blanca a fait un grand pas en avant en 2019/2020. La redynamisation du secteur commercial a été l'un des plus grands défis de ces dernières années. Et malgré le départ de Hopkinson, le directeur du sponsoring, le club espère maintenir la croissance déjà entamée en s'assurant la continuité de toute l'équipe bâtie autour du Canadien et qui a vu son travail porter ses fruits deux ans après le début de sa constitution. L'autre changement dans cette zone est le partenariat avec Legends pour la gestion du merchandising. Le club souhaite avoir un contrôle plus direct sur cette activité qui était entre les mains de son équipementier Adidas avant que Fanatics ne la reprenne pour quelques mois de transition.

Cette reprise du secteur commercial, en particulier du sponsoring, promet une collaboration plus sereine avec le fonds d'investissement Providence, qui, en 2017, avait investi 200 millions d'euros dans cette activité du club. L'accord initial prévoyait un retour sur investissement en quatre ans, mais avec la pandémie et la stagnation des revenus pendant deux saisons, les deux entités ont prolongé l'accord jusqu'en 2027 avec une nouvelle injection de cinquante millions d'euros de l'entreprise américaine.

Par ailleurs, avec la réouverture du Santiago Bernabéu, prévue pour la saison prochaine, le club disposera de plusieurs atouts pour maximiser la rentabilité de l'installation. Selon l'accord signé avec les financeurs, l'exploitation du stade devra permettre de rembourser les 575 millions d'euros investis dans sa rénovation. Pour le moment, l'entité a déjà débuté le remboursement des intérêts et il n'est pas exclu qu'elle applique des droits de naming sur le stade ou la cité sportive de Valdebebas dans le but de diversifier les sources de revenus de ses infrastructures. Cependant, le temps nécessaire sera pris pour trouver le partenaire idéal. Il n'est question de pas brader ces précieux actifs dans un marché contracté par la pandémie de la Covid-19.

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La situation économique et financière du Real Madrid en 2020

Revenus

La pandémie de la Covid-19 a provoqué une chute de 7% de l'activité ordinaire du Real Madrid en 2019/2020 malgré le bond en avant de la zone commerciale qui a été le seul concept à avoir enregistré une augmentation. La croissance des recettes commerciales a été fortement soutenue par le sponsoring qui a rapporté 20 millions d'euros de plus par rapport à la saison précédente, tandis que le merchandising a baissé d'environ deux millions d'euros en raison du confinement en mars 2020. Les autres sources de revenus ordinaires ont été fortement impactées par la crise sanitaire avec des chutes allant de jusqu'à 20% pour la collecte des abonnements et la cotisation des socios. Les droits TV ont baissé de 14% après le report de certaines factures à 2020/2021 tandis que la billetterie et les revenus de compétitions ont régressé de 16%. Au total, le Real Madrid a réalisé un chiffre d'affaires net de 676,2 millions d'euros en 2019/2020, auquel s'ajoutent 38,5 millions d'autres revenus. Ce qui porte son produit opérationnel à 714,7 millions d'euros.

Charges

La crise sanitaire a provoqué une chute des revenus, mais a également contraint l'entité présidée par Florentino Pérez de réduire ses charges par rapport au budget prévu. Avec les mesures appliquées durant l'arrêt des compétitions entre mars et juin 2020, le Real Madrid a pu économiser 76,3 millions d'euros sur ses charges d'exploitation, dont 45,4 millions d'euros de salaires. Toutefois, la masse salariale totale a augmenté de 4% par rapport à la saison précédente de même que les autres charges d'exploitation qui ont enregistré une hausse de 8%. L'investissement pour renforcer l'équipe, notamment la signature d'Eden Hazard, s'est reflété sur l'augmentation de 45% des amortissements. Ainsi en comptant la masse salariale de 411 millions d'euros et les amortissements, le coût du personnel a atteint 587,5 millions d'euros. Par ailleurs, les approvisionnements en matériels et équipements sportifs ont baissé de 3% après que le confinement ait paralysé les compétitions l'année dernière.

Dette

Pour faire face à la pandémie, le Real Madrid a obtenu en 2019/2020 quatre financements d'un montant total de 205 millions d'euros. Des opérations qui ont fortement augmenté sa dette auprès des banques, de 49,79 millions à 204,94 millions d'euros en seulement un an, mettant fin à la réduction constatée depuis quelques années de ses obligations envers les entités financières. Cet endettement imprévu ainsi que le financement de la  rénovation du Bernabéu ont fait grimper sa dette financière brute de 85,3%, jusqu’à 706,6 millions d'euros en 2019/2020 alors qu'au cours des dernières années, la tendance était plutôt à la baisse. Les engagements auprès des clubs ont connu un bond significatif après le conséquent investissement dans le renforcement de l'effectif lors de l'intersaison 2019. La nette augmentation des autres passifs financiers est due au financement des travaux du Bernabéu que le club dissocie de ses obligations bancaires de gestion courante.

Résultat

Les mesures prises pour réduire les dépenses lors de la première vague de la pandémie ont permis au Real Madrid de maintenir son EBITDA pratiquement au même niveau qu'en 2018/2019. Et ceci grâce aux plus-values réalisées sur le marché des transferts qui ont atteint un montant de 101,5 millions d'euros auxquelles s'ajoute la dépréciation positive des immobilisations d'une valeur de 25,7 millions d'euros. Toutefois, avec l'investissement réalisé dans le recrutement qui s'est traduit par des amortissements à la hauteur de son EBITDA, le club a évité de peu les chiffres rouges l'année dernière. L'impact majeur vient de la section basket qui a réalisé un résultat d'exploitation négatif de 26,4 millions d'euros. L'entité merengue a clôturé l'exercice avec un faible bénéfice de 313 mille euros, pratiquement 99% de moins que ce qu'elle avait prévu, à savoir 40 millions d'euros.

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Crédit photo de couverture : Real Madrid CF