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Coronavirus : La réduction des salaires est-elle inévitable en Liga ?

Coronavirus : La réduction des salaires est-elle inévitable en Liga ?
L'évolution de l'économie de LaLiga au cours de ces cinq dernières années révèle une nette corrélation entre les revenus des droits de télévision et le paiement des salaires. D'un côté, les budgets des clubs démontrent que certains pourraient soutenir leur masse salariale tandis que pour d'autres, la survie est plus que nécessaire. 



La pandémie du covid-19 pose la question du chômage partiel en Liga. Alors que le patronat a annoncé qu'il soutiendrait tout club qui souhaite entreprendre cette mesure, la RFEF, elle, aimerait bien éviter d'en arriver à cette situation. Actuellement, la majorité des clubs montre une grande frilosité pour faire le pas en avant. Seuls l'Atlético de Madrid, le CD Lugo et le FC Barcelone ont déclaré qu'il s'agit d'une option réaliste pour surtout protéger la viabilité future des clubs. La suspension des championnats professionnels a réduit les lignes de revenus liées à cette activité qui représente plus de 51% du chiffre d'affaires, mais personne n'ose toucher au seul secteur qui pourrait éviter d'entrer dans le rouge : les salaires, qui représentent 52% de toutes les dépenses.

Les revenus audiovisuels transférés dans la masse salariale


« Pendant longtemps, les clubs ont été invité à être responsable. Cela implique à agir comme des entreprises et non comme des ONG avec des mesures populistes », explique un responsable d'un club de deuxième division, sur la nécessité de devoir arrêter ces dépenses en période d'inactivité. Car, il serait difficilement compréhensible d'envoyer les employés ordinaires au chômage technique, sans toucher d'abord aux joueurs. Ainsi, le FC Barcelone a proposé une dévaluation de plus de 70% à tous ses joueurs professionnels durant le temps du confinement que subit l'Espagne.

En outre, l'évolution historique de l'économie du football espagnol indique à quel point les revenus audiovisuels sont liés aux charges salariales sportives. À chaque augmentation, des revenus de la télévision, le poids de la masse salariale des joueurs et des staffs technique connaissait à son tour une revalorisation. Et cette tendance s'est généralisé dans pratiquement tous les clubs. La raison principale de cette corrélation est d'éviter la fuite des talents vers d'autres cieux. De ce fait, les dirigeants étaient disposés à assumer une augmentation proportionnelle du bulletin de paie.

En 2015/2016, la saison au cours de laquelle une partie des droits de télévision a été vendue collectivement, les revenus ont augmenté de 17,8% sur un an, tandis que les salaires des sportifs augmentaient de 14,7%. La saison suivante, quand la vente de ces droits a été entièrement centralisée, l'objectif était de soutenir l'assainissement des clubs. De ce fait, une hausse de 44,3% des revenus a été constatée alors que la masse salariale maintenait une croissance de 18,4%.

Ce n'est qu'à partir de 2017/2018 que la tendance s'est inversé. Pour la première fois durant le dernier cycle de vente des retransmissions, la croissance des rémunérations a dépassé celle des revenus audiovisuels. 19,3% contre 4,2%. « Plusieurs fois, les contrats des joueurs de football sont renouvelés à la hausse, une fois le cycle audiovisuel entamé, même si en Premier League, ils sont plus agressifs et tendent même à anticiper d'un an cet investissement pour retenir leurs meilleurs joueurs », explique le média espagnol spécialisé dans l'économie du sport, Palco23, sur l'évolution parallèle, mais non synchronisée, des deux secteurs.

À côté de la télévision, l'autre grande source de revenus qui, a été nettement stoppée par la crise du Covid-19, est la billetterie. Ces deux recettes ont toujours servi à couvrir la totalité des charges salariales, bien que la marge opérationnelle se soit raccourcie au fur et à mesure que les salaires augmentent. 

La preuve est que la différence s'est considérablement réduite chaque année. En 2013/2014, les recettes des jours de matchs et les revenus des droits de télévision étaient supérieurs de 550,5 millions aux dépenses salariales. Cette marge s'est rétrécie jusqu'à 372,1 millions en 2015/2016 et est tombée à 189,2 millions en 2017/2018, selon les derniers chiffres agrégés rendus publics par LaLiga. Les prévisions pour 2018/2019 ne tendaient pas vers l'optimisme, avec des droits télévisuels qui se stabiliszient et la pression salariale qui étouffait toujours, encouragée par l'Angleterre.

De plus, il existe un autre élément capital. Le paradoxe est que les clubs qui se sont plus diversifiés dans la génération de revenus sont ceux qui peuvent souffrir le plus. Ceux qui dépendent à plus de 75% de la télévision savent que leur budget ne changera guère si toutes les compétitions aboutissent même si elles se terminent en juillet. Dans la première case, on retrouve des entités comme le FC Barcelone ou le Real Madrid, qui gagnent beaucoup d'argent par le biais de leur activité commerciale et de leur box-office, deux sources liées aux matchs et aux visites de leur musée et qui, actuellement, sont en arrêt.

Les réalités diffèrent selon les clubs


Donc, compte tenu de ce rétrécissement des marges, la vérité est que la réalité de chaque club est très différente. C'est pourquoi, LaLiga a décidé de limiter son rôle dans la prise décision des mesures de chômage technique et agit en tant que conseiller et soutien. Elle ne promeut pas une action commune. La situation du Barça, dont le bénéfice net diminue au fur et à mesure que la masse salariale augmente, est différente de celle du SD Eibar, qui avec des dépenses beaucoup plus maîtrisées et une trésorerie bien remplie, génère un bénéfice encore plus élevé.

En l'absence des données économiques de la première partie du championnat, l'ensemble de LaLiga s'attend à clôturer cette saison 2019/2020 avec un bénéfice net cumulé de 185 millions d'euros. C'est la prévision de départ en début de saison et dans cette situation, le Real Madrid (38,4 millions), l'Atlético de Madrid (29,1 millions), l'Espanyol de Barcelone (20,5 millions et le RCD Majorque (17,5 millions) sont partis avec la marge la plus importante.

L'Athletic Club de Bilbao a prévu l'un des bénéfices les plus faibles, mais pourrait facilement supporter sa masse salariale grâce à ses provisions. Avec ses excellentes performances sur le marché des transferts ces dernières années, le club s'assoit sur un coussin confortable de plus de 100 millions d'euros en réserve. La même chose pourrait être faite à Valence, qui a récemment été indemnisé par la Commission Européenne, après une plainte pour aide d’État.

Pour le moment, ces deux derniers clubs ainsi que le SD Eibar et le Real Madrid ont annoncé qu'ils ne feront pas recours au chômage partiel. À l'exception de Valence, ces trois clubs ont sciemment renoncé ces dernières années à sacrifier leur rentabilité pour augmenter leur charge salariale. Ce qui les met actuellement dans une position confortable.

Le problème à régler sera le rééquilibrage des chiffres des entités qui avaient basé leur rentabilité de cette saison sur le marché des transferts.  Celles qui n'ont pas atteint l'objectif durant les mercatos de l'été 2019 et de l'hiver 2020 ont du souci à se faire. Elles seront obligées de réduire la masse salariale sinon, les pertes seront quasi inévitables. 

En effet, le dernier rapport économique de LaLiga confirme que «le facteur déterminant qui a causé cette augmentation des salaires» a été la vente de joueurs. L'exemple le plus probant est celui du Barça qui, cette année, s'était fixé un objectif de 172 millions d'euros sur le marché des transferts, ce qui actuellement ne sera pas assuré. La raison? les revenus de toute l'économie du football seront en baisse et le mercato qui arrive menace de réduire considérablement le coût des transferts dans toute l’Europe.

Crédit image : Diario AS

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