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Crédit image : Real Madrid CF |
Après un premier semestre marqué par des tensions, le Real Madrid a retrouvé de la vigueur sur le second pour clôturer la saison 2024/2025 avec une assise financière en nette amélioration. La transformation structurelle du club madrilène progresse. Elle se traduit par une augmentation de 10,4 % de son chiffre d'affaires (hors vente de joueurs), une trésorerie renflouée et un EBITDA record.
Un leadership renforcé
Avec 1,19 milliard d'euros de chiffre d'affaires hors transferts, en hausse de +10,4 % sur un an, le Real Madrid conclut la saison 2024/2025 en consolidant son statut de leader mondial en revenus d'exploitation. Tous les leviers de croissance sont désormais activés, à l'exception des droits audiovisuels légèrement en retrait du fait de la disparition du market pool UEFA et l'élimination en quart de finale et d'un tassement des recettes nationales. En contrepartie, les lignes de revenus les plus dynamiques – billetterie, compétitions internationales, activités commerciales, exploitation du stade – connaissent des hausses marquées portées notamment par :
- La première participation à la Coupe du monde des clubs de la FIFA
- La finale de la Coupe du Roi
- Une activité de matchs amicaux dense
- Et de nouveaux accords de sponsoring majeurs
La saison marque surtout le plein déploiement du nouveau Santiago Bernabéu, dont l'exploitation n'est plus entravée par les travaux. Les revenus récurrents liés au stade (hors licences de sièges) progressent de +38 %, porté par la monté en puissance des espaces VIP, hospitalités, offres commerciales et événements privés. Certaines activités, telles que la restauration ou les concerts restent en phase d'activation graduelle après les problèmes d'insonorisation décelés en début d'année entraînant la suspension des événements musicaux. Leur retour laisse entrevoir des marges de progression supplémentaires dès 2025/2026.
Dans ce contexte, la combinaison d'une croissance soutenue des revenus et d'une maîtrise stratégique des charges, détaillés dans les publications intermédiaires, permet au club de générer un EBITDA hors transferts de 208 millions d'euros, en progression de +45 %. C'est le niveau le plus élevé jamais atteint par le Real Madrid. En intégrant les plus-values sur cession de joueurs et d'autres actifs (35 millions d'euros), l'EBITDA atteint 243 millions d'euros, en hausse de +55 %, portant la marge opérationnelle avant cession à 18 % du chiffre d'affaires, contre 13 % un an plus tôt. Cette dynamique traduit l'amélioration continue de l'efficacité opérationnelle, ancrée dans un modèle désormais élargi à des dimensions commerciales, événementielles et structurelles.
Après amortissements (notamment sur immobilisations corporelles et joueurs) et charges financières – dont 21,3 millions d'intérêts liés à la dette stade au 31 décembre 2024 – le résultat net ressort à 24 millions d'euros, en hausse de 56 % sur un an. Le club boucle ainsi son 25e exercice consécutif bénéficiaire, dans un contexte pourtant marqué par l'activation d'un levier financier inédit. Une performance qui confirme la capacité du Real Madrid à conjuguer ambition sportive, investissement en infrastructure et rentabilité économique, sans rompre avec sa culture de rigueur budgétaire.
.Une solvabilité maximale pour soutenir l'investissement long terme
Cette rentabilité s'inscrit dans une structure financière exceptionnellement solide, qui prolonge les dynamiques observées à mi-saison. Le club affiche au 30 juin 2025 un patrimoine net de 598 millions d'euros, quasi stable par rapport à décembre, preuve d'une capacité à maintenir l'équilibre sans apports extérieurs. La trésorerie remonte à 166 millions d'euros, traduisant une regain de liquidité après la contraction marquée de fin 2024. Surtout, la dette nette (hors financement du stade) est contenu à 12 millions d'euros, ramenant le ratio dette/nette sur EBITDA à 0 – un niveau qui confirme une solvabilité maximale et une forte capacité d'autofinancement.
Cette position de force est complétée par l'existence de lignes de crédit non tirées pour pour un total de 425 millions d'euros, ce qui porte la liquidité théorique disponible à 591 millions d'euros – un matelas qui conforte le profil de crédit du club malgré les pressions de court terme constatées plus tôt dans la saison. Le cash-flow généré sur l'exercice a permis d'absorber un effort d'investissement de 194 millions d'euros, répartit entre acquisition sportives et poursuite des aménagements au stade, tout en honorant les échéances sur les prêts en cours (ICO et le Bernabéu).
Le projet de rénovation du Santiago Bernabéu, justement, touche à sa phase finale. A fin juin 2025, l'investissement cumulé atteint 1,35 milliard d'euros, dont 1,17 milliard ont été financé via un prêt long terme intégralement tiré depuis fin 2023. Le remboursement du principal a officiellement commencé, avec 38 millions d'euros amortis sur l'exercice. les dernières opérations ciblent désormais les volets à plus forte valeur ajoutée : hospitalités, restauration premium, expériences immersives, en prévision d'une exploitation complète à partir de 2025/2026. Celle-ci devrait inclure la reprise des concerts et évenements, leviers clés pour renforcer le cash-flow récurrent et soutenir la trajectoire de désendettement amorcée sur la seconde moitié de 2024.
La perspective 2025/2026 s'inscrit dans la continuité du cycle de croissance amorcé. Le Real Madrid prévoit une montée en charge de l'exploitation du stade, notamment l'accueil d'un match NFL, ainsi qu'une croissance soutenue de son activité commerciale. Le club merengue entend capitaliser sur l'effet combiné de son attractivité sportive, de son infrastructure de pointe et de la valorisation de sa marque.
Un modèle de performance intégrée au service de la soutenabilité
L'exercice 2024/2025 acte la consolidation du nouveau cycle économique du Real Madrid. Porté par une croissance organique solide, un EBITDA opérationnel record et une trésorerie renflouée, le club démontre sa capacité à conjuguer performance sportive, exploitation d'actifs et discipline financière dans un environnement exigeant.
La pleine activation du nouveau Santiago Bernabéu constitue désormais un levier structurel au service de la génération de cash-flow récurrent. Si certaines lignes de revenus restent en phase de montée en puissance, la dynamique enclenchée permet déjà de soutenir un désendettement progressif, tout en absorbant un effort d'investissement conséquent.
La solidité du bilan – matérialisée par un patrimoine net de 598 millions d'euros, une dette nette hors stade quasi nulle et une liquidité théorique de 591 millions d'euros – confère au club une flexibilité rare dans le paysage européen. Cette position stratégique ouvre la voie à une trajectoire durable, fondée sur l'amortissement maîtrisé dans la dette stade, l'élargissement des sources de revenus et la valorisation continue de la marque Real Madrid.
Dans cette perspective, 2025/2026 s'annonce comme une année pivot, marquée par la montée en régime complète du Bernabéu, l'activation de nouveaux relais événementiels et le renforcement de l'assise commerciale. Autant d'éléments qui renforce la soutenabilité du modèle merengue, à la croisée de la performance économique, de l'innovation structurelle et de l'ambition sportive.
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