Le FC Barcelona sanctionné pour non-respect du fair-play financier : le TAS confirme la décision de l'UEFA

Joan Laporta, président du FC Barcelona
Le TAS confirme la sanction de l'Uefa contre le Barça pour violation du fair-play financier, aggravant les tensions internes sur la gestion de Laporta.
Crédit image : FC Barcelona

Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a rejeté le recours du FC Barcelona, confirmant la sanction imposée par l'UEFA pour avoir enfreint les règles du fair-play financier lors de l'exercice 2021/2022. Cette décision renforce les critiques envers la gestion financière de Joan Laporta, déjà sous pression en raison des difficultés économiques du club et de la perte de confiance de certains groupes de socios.


Le contexte de la sanction


En juillet 2023, l'UEFA a infligé une amende de 500 000 euros au FC Barcelona, estimant que le club avait « déclaré de manière erronée des bénéfices extraordinaires comme revenus pertinents » dans ses comptes de l'exercice 2021/2022. En particulier, la vente de 25 % des droits de télévision à la société américaine Sixth Street avait été comptabilisée par le club comme un revenu d'exploitation récurrent, plutôt que comme une recette extraordinaire, ce qui a permis de gonfler artificiellement les revenus pris en compte pour respecter les critères du fair-play financier.


L'UEFA a affirmé que « les bénéfices tirés de la cession d'actifs intangibles ne constituent pas des revenus pertinents selon la réglementation en vigueur ». Cela signifie que le club a tenté de manipuler ses comptes pour échapper aux limites imposées sur les dépenses salariales et autres engagements financiers.


La confirmation du TAS


Malgré le recours introduit par le Barça, le TAS a confirmé la sanction soulignant le caractère intentionnel de la violation. Le tribunal a estimé que « la classification erronée des revenus a eu un impact significatif sur les résultats financiers du club, non seulement pour l'exercice 2021/2022, mais également pour les deux saisons suivantes ». Cela s'explique par le fait que les performances financières des clubs sont évaluées sur trois exercices consécutifs par l'UEFA, ce qui pourrait accentuer les répercussions pour le Barça dans le futur.


Le jugement a également mis en lumière la résistance du club à corriger l'erreur. Initialement, le régulateur du football européen avait offert une réduction de l'amende à 80 000 euros si le FC Barcelona acceptait de reclasser ces revenus correctement. Cependant, le club a persisté dans son approche, ce qui a conduit à la confirmation de la sanction pleine de 500 000 euros.


Des tensions internes autour de la gestion de Laporta


Cette décision survient alors que la direction de Joan Laporta fait face à des critiques croissantes de la part des socios et des opposants internes. Plusieurs groupes de socios ont récemment exprimé leur mécontentement quant à la transparence de la gestion financière du club. Ils ont notamment demandé une reformulation des comptes de l'exercice 2023/2024 afin de prendre en compte les réserves émises par l'auditeur du club.


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Dans un communiqué, les groupes dissidents ont dénoncé un « manque de proactivité dans la promotion d'une participation réelle des socios » et ont demandé que l'assemblée générale des compromisarios (délégués) soit reportée et organisée de manière hybride ou en présentiel. L'objectif de cette demande est de permettre un débat direct entre les socios du club et la direction sur l'état des finance et la stratégie à long terme.


Un déficit financier en 2023/2024


Le club azulgrana traverse une période économique compliquée. Pour l'exercice 2023/2024, le Barça a enregistré une perte nette de 91 millions d'euros, principalement en raison de la dépréciation de certaines créances liées Bridgeburg Invest (Barça Vision), la filiale du club chargée de l'exploitation des actifs numériques. Cette situation complique encore plus les efforts de la direction pour rétablir l'équilibre financier du club après plusieurs années de dépenses excessives et de gestion controversée sous les précédentes administrations.


Le modèle économique du Barça, basé sur des revenus massifs générés par les droits télévisuels, les partenariats commerciaux et les ventes de joueurs, est mis à mal par les récentes sanctions et les critiques internes. Contrairement à d'autres grands clubs européens, le FC Barcelona ne peut pas compter sur des injections de capitaux extérieurs en raison de sa structure de club détenu par les socios. Joan Laporta l'a d'ailleurs souligné dans sa défense : « notre structure de club social nous empêche de recevoir des injections de capital contrairement à d'autres clubs dans des situations similaires ».


Cependant, cette explication n'a pas convaincu l'UEFA, qui a rétorqué que la situation financière désastreuse du club ne justifiait en aucun cas de violer les règles du fair-play financier. « Si le FC Barcelona avait mieux géré ses dépenses, il n'aurait pas été contraint à la vente des droits de télévision ni à tenter de classer incorrectement les revenus issus de cette vente », a souligné l'organisation européenne dans son jugement.


La confirmation de la sanction par le TAS vient non seulement peser sur les finances déjà fragiles du club, mais exacerbe également les tensions internes autour de la gestion de Joan Laporta. Les conséquences de cette décision risquent de se faire sentir au cours des prochaines saisons, alors que le club doit jongler avec les contraintes du fair-play financier tout en tentant de redevenir compétitif sur le plan sportif.


Face à ce contexte, la direction du Barça devra faire preuve de transparence et de prudence pour éviter d'aggraver la situation économique et regagner la confiance des socios, tout en s'efforçant de redresser les finances du club pour les années à venir.


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