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LaLiga : Plus de 5 milliards de chiffre d'affaires en 2019/2020

Nouveau record historique pour le football professionnel espagnol qui a dépassé la barre des cinq milliards de revenus en 2019/2020, malgré le Covid-19. Le résultat net est positif de 77 millions tandis que la dette a augmenté de 32%. La crise se ressentira cette saison avec un déficit de plus de 700 millions d'euros.


La gestion économique des clubs de LaLiga Santander et de LaLiga SmartBank a une nouvelle fois été récompensée en 2019/2020. Plusieurs clubs ont clôturé cette première saison frappée par la pandémie avec des bénéfices et cela s'est reflété sur les données agrégées par LaLiga dans son dernier rapport économique et financier présenté lundi. La compétition espagnole est la seule des grandes ligues européennes à avoir terminé cet exercice avec un résultat net positif.


Rentabilité sauvée, une croissance de 3,6%


Alors que Deloitte révélait la semaine dernière les plus d'un milliard d'euros perdus par les clubs de Premier League, ceux du football professionnel espagnol ont enregistré un bénéfice net de 77 millions d'euros. Du côté des autres concurrents européens, la Bundesliga avait déjà publié son rapport début mars annonçant un déficit de 213 millions d'euros ; concernant la France et de l'Italie, les pertes sont estimées à 500 millions et 757 millions d'euros, respectivement, selon le rapport de la compétition espagnole.



Face à ces résultats, LaLiga assure que le football professionnel espagnol a une « rentabilité résiliente et à des niveaux très élevés. Le résultat brut d'exploitation a été positif malgré l'impact du Covid-19 ». En effet, l'Ebitda après prise en compte des plus-values des transferts, s'élève à 1 047 millions d'euros, soit 150 millions de moins que le montant prévu si la pandémie n'était pas survenue. Les importants efforts consentis par les clubs pour réduire leurs dépenses a joué un rôle déterminant.


Les salaires et les amortissements du personnel sportif (joueurs et staff technique) continuent évidemment d'être les dépenses les plus importantes et ont consommé 60% des revenus des clubs, deux points de plus qu'en 2018/2019. Cependant la masse salariale du personnel administratif n'a augmenté que de 5%.


Au total, les clubs de LaLiga ont alloué 2 095 millions d'euros à leurs joueurs et staffs en terme de salaires auxquels s'ajoutent 608 millions d'euros d'amortissements. Les salaires des autres employés ont atteint 253 millions d'euros, tandis que le reste des charges s'est élevé à 1 688 millions d'euros.


Mais, si le bénéfice net a pu être sauvé c'est en grande partie grâce au chiffre d'affaires que les équipes ont réalisé au cours de la saison 2019/2020. La totalité des revenus ont dépassé pour la première fois la barre des cinq milliards pour atteindre plus précisément 5 045 millions d'euros, soit une évolution de 3,6% par rapport à 2018/2019. Sans la pandémie, selon les estimations de Pwc, le chiffre d'affaires aurait atteint 5 321 millions d'euros. Néanmoins, l'organisation présidée par Javier Tebas souligne qu'il s'agit d'une croissance moyenne de 12% au cours des cinq dernières années.



De ce montant historique, la contribution de la deuxième division a augmenté et représente 9,3% du chiffre d'affaires total. Et par rapport à la saison 2015/2016, les revenus de LaLiga SmartBank ont doublé avec 35% des recettes provenant des droits audiovisuels.


Toutefois, le football professionnel espagnol n'échappera indéfiniment pas aux effets dévastateurs de la crise sanitaire. À moins de dix jours de la clôture de l'exercice 2020/2021, le patronat prévoit 733 millions de pertes cette année.


Le déficit prévu par le Barça représentera la moitié des pertes


La saison disputée entièrement à huis clos et le refroidissement du marché des transferts conduiront LaLiga vers les chiffres rouges en 2020/2021 et vers une chute de 30% du chiffre d'affaires, jusqu'à 3 545 millions d'euros. Les plus-values des transferts sont estimées à environ 350 millions d'euros, soit une baisse de 56%.


L'étude de Pwc souligne que sans le Covid-19, les revenus de l'exercice 2020/2021 auraient atteint 5 266 millions d'euros. De son côté, José Guerra, directeur général de LaLiga estime qu'il « faudra quelques années pour absorber l'impact de cette saison 2020/2021 ». Selon le dirigeant, « les clubs devront continuer à travailler en ajustant les dépenses aux revenus », comme c'était le cas lors de l'avènement de la pandémie.


Ces pertes colossales, loin des 77 millions de bénéfices réalisés en 2019/2020, seraient imputables à quasiment 50% au trou que laissera le FC Barcelone. Le président de LaLiga, Javier Tebas, a anticipé que la moitié du déficit de LaLiga proviendra du club catalan. « Presque tout est relié au Covid-19, mais il y a peut-être d'autres clubs qui ont fait plus d'efforts pour réduire ces pertes et c'est important de le souligner », a déclaré le patron de l'association.


En ce qui concerne le Barça, qui a obtenu l'autorisation de demander un financement de 525 millions d'euros, Tebas s'est montré un peu critique sur la manière dont la crise a été gérée notamment au niveau des salaires. Le Barça « doit structurer correctement sa dette [...]. Le club a augmenté sa limite salariale au maximum et n'a pas pu ou n'a pas voulu prendre les mesures pour réduire les salaires par rapport aux revenus dont il disposait », a commenté Tebas.


Tout en saluant la performance du Real Madrid dans sa gestion de la crise, Tebas a également laissé entendre que ces pertes auront un impact sur la configuration des masses salariales pour la saison 2021/2022. Il a averti que le marché des transferts se contractera de nouveau et qu'il n'y aura pas plus de flexibilité sur la limite des dépenses salariales. Rappelons que LaLiga a approuvé il y a quelques jours la reconduction de la possibilité de réinvestir 25% des plus-values générées dans la vente de joueurs  afin de donner une marge d'investissement aux clubs dans cette période compliquée.


Augmentation de la dette et des investissements


Par ailleurs, l'autre point majeur du rapport économique de LaLiga est évidemment le niveau d'endettement des clubs. Avec le confinement de mars 2020 qui a paralysé les compétitions et les rentrées d'argent, la protection de la trésorerie était nécessaire. Par conséquent, la dette financière brute de LaLiga Santander et de LaLiga SmartBank a augmenté de 32,3% d'une année sur l'autre, jusqu'à 3 440 millions d'euros. Ce qui représente une hausse de 849 millions d'euros et un ratio d'endettement financier brut sur Ebitda de 3,3 contre 2,3 en 2018/2019.


Au niveau de l'endettement net, l'augmentation a été plus conséquente. La dette financière nette a atteint 1 705 millions d'euros, soit une hausse interannuelle de 77% et 750 millions d'euros en termes absolus. Selon Guerra, les investissements réalisés à la fois dans les infrastructures et dans les joueurs, chiffré à 509 millions en matière d'endettement net sont l'une des deux raisons de cette montée en flèche. L'autre motif est attribué aux investissements en actifs circulants pour garder le fonctionnement normal de l'industrie du football. Toutefois, l'association estime que son niveau d'endettement net est soutenable car le ratio sur l'Ebitda est de 1,63.



Les investissements dans les joueurs ont augmenté de 18%, jusqu'à 1 533,3 millions tandis que ceux réalisés dans les infrastructures ont atteint 286,2 millions d'euros, soit 11,7% de plus d'une année sur l'autre. « La pandémie a éclaté alors que l'essentiel des investissements a été déjà réalisé pour la saison 2019/2020 », souligne LaLiga en référence aux deux marchés des transferts déjà clôturés à l'époque. « En 2020/2021, il y aura une réduction drastique des investissements et une baisse du rapport entre l'augmentation des capitaux investis et le revenu total », a précisé l'association dans son rapport.


En revanche, le désinvestissement dans les joueurs a augmenté de 12,5%, jusqu'à 1 130 millions d'euros. De ce fait, l'investissement net dans ce domaine au cours de la saison 2019/2020 a augmenté 37%, jusqu'à 402,8 millions d'euros. Au niveau des infrastructures, l'investissement net est de 106 millions d'euros, soit une baisse de 56%.

 

Au niveau social, la compétition prévoit de redistribuer plus de 125 millions d'euros aux autres fédérations et associations sportives espagnoles.  La Fédération espagnole de football, recevra plus de la moitié de ce montant pour l'aide au développement du football amateur, 65,2 millions d'euros. Le syndicat des footballeurs aura une subvention de 11,3 millions tandis que l’État, à travers le Conseil supérieur des sports bénéficiera de 48,8 millions d'euros pour aider les autres sports.


Une aide, qui selon LaLiga, rejoint l'étude de Pwc, réalisé en 2018 sur l'impact socio-économique du football professionnel en Espagne. L'étude en question indique que le football professionnel représente 1,37% du PIB espagnol et contribue à plus de 4 100 millions d'euros en impôts, tout en générant plus de 185 mille emplois.



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