Au cœur du Foot Business de LaLiga.

Breaking

Post Top Ad

9 avr. 2020

FC Barcelone : Bartomeu, un tyran ?

FC Barcelone : Bartomeu, un tyran ?
Le président veut soigner son départ et n'hésite pas à organiser une purge pour évincer ses collaborateurs «déloyaux».


Depuis l'arrêt des matchs, il y a à peu près un mois, on peut dire que le monde du football s'ennuie. C'est peut-être le même sentiment qui a atteint le président du Barça. Josep Maria Bartomeu a attaché son brassard de capitaine au bras gauche et a décidé de jouer avec le conseil. Messi est le ché du vestiaire, Bartomeu tient la direction comme un échiquier. 

D'une part, il est motivé par l'obsession de la Ligue des Champions, avec laquelle il a inauguré son règne. Il espère au moins faire ses adieux avec ce trophée qui le fuit depuis. D'autre part, il ne veut pas renoncer à son projet d'Espai Barça. Un investissement grandiose et risqué, qui n'a pas arrêté de creuser la dette de l'entité. À ce point, on se croirait au passage du stade les Corts au Camp Nou en 1957. 

La fausse note de la musique


Depuis Berlin, le parrain fait tout son possible pour que « son Barça » puisse encore monter sur le toit de l'Europe. Il rêve d'un départ en grande pompe sur cette note positive en 2021. Raison pour laquelle, monsieur ne veut pas entendre parler d'élections anticipées. Et pour ceux qui osent l'ouvrir beaucoup trop à ce sujet et aussi à propos de ses décisions, la porte est grande ouverte. 

Le chef de l'entité azulgrana n'hésite pas à sacrifier autant de managers que nécessaire, car son conseil se concentre sur le plaisir du vestiaire. Comme la tragédie de Caïn et Abel, la veille des élections pourraient signifier le retour, ouvert ou secret, de Joan Laporta et de Sandro Rosell, déjà protagonistes en 2003.

Proche de Rosell, puisqu'il a été son vice-président, Bartomeu n'a rien à voir avec lui dans la  gestion. Le conseil de Rosell avait réduit la dette, contrôlé la masse salariale et corrigé le manque de discernement de Laporta. À cause de ses casseroles et de ses démêlés avec la justice, Sandro a quitté la présidence contre son gré. Bartomeu lui a même montré sa compassion quand il l'a succédé en 2014.

Le succès de ses débuts l'a aveuglé. Depuis lors, le parrain n'a plus agi en tant que manager mais il est guidé par sa mégalomanie. Sept vice-présidents ont été invités à partir ou à démissionner. De Javier Faus à Jordi Mestre, sans oublier Susana Monje, Manuel Arroyo et Carlos Villarubi. Aujourd'hui, la porte est montrée à Emili Rousaud et Enrique Tombas. Jordi Monés, vice-président chargé du sportif, a également quitté son poste et tout semble indiquer que Silvio Elias, Josep Pont et Jordi Calsamiglia vont suivre. 

Mais ce remue-ménage incessant ne s'est pas seulement limité dans les fauteuils du conseil. Quatre directeurs sportifs ont également défilé : Andoni Zubizarreta, Robert Fernández, Pep Segura et Eric Abidal. 

Depuis son arrivée à la présidence, toutes les crises qu'a connues le Barça ont un dénominateur commun : les tensions économiques pour répondre aux besoins sportifs et la manière d'agir du président. Bartomeu a rétrogradé Rousaud, Tombas, Elias et Pont pour avoir critiqué l'exécutif et son chef, pour avoir évoqué la possibilité d'anticiper les élections, pour avoir demandé un audit externe du conflit sur les réseaux sociaux (le Barçagate, révélé par SER), et pour avoir critiqué les mesures du chômage partiel.

La pilule n'est pas passée


Le vestiaire n'a pas apprécié que les discussions sur la réduction des salaires aient été divulguées. À cet égard, certains dirigeants ont fait valoir que la proposition du conseil devait être supérieure aux 70% finalement acceptés tout en estimant que la réaction des joueurs était médiocre. Les plus mécontents sont ceux qui sont maintenant pointés du doigt et ceux qui demandent une enquête sur le Barçagate. 

Rousaud est conscient que le paiement à I3 Ventures, la société engagée pour améliorer l'image du club sur les réseaux sociaux et pour diffamer certains joueurs et certains adversaires, a été scindé en facture de deux cents milles euros. Une manœuvre qui allait éviter l'intervention du comité d'attribution et de contrôle des comptes dont il faisait partie en tant que vice-président du Barça. Finalement, le conseil a demandé un audit externe qui sera examiné par la commission déléguée composée du président, des vice-présidents, de la secrétaire Maria Teixidor et du directeur général Óscar Grau. Ce n'est donc pas un hasard que Bartomeu obtienne une décision favorable avec les départs de Tombas et de Rousaud.

Les «renégats» considèrent que le Barçagate est l'élément déclencheur du schisme dans le conseil. Bartomeu, menacé par une situation économique catastrophique, supervisera son travail avec des dirigeants de confiance comme Jordi Moix, en charge du patrimoine, David Bellver, qui sera sans doute le trésorier. Dans le même temps, Jaume Masferrer devra retrouver son poste de directeur à la présidence, poste dont il a été suspendu par le Barçagate.

Au prix d'être accusé de népotisme et de trahison pour avoir rétrogradé des managers au téléphone, Bartomeu demande la loyauté pour aller chercher la Ligue des Champions et terminer l'Espai Barça. Son objectif est d'avoir un conseil sous sa botte de la même manière que Messi se porte comme le porte-voix du vestiaire.

La fin justifie les moyens au Camp Nou.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Post Top Ad

Your Ad Spot

Les autres sites du groupe