Le gros investissement pour rénover le stade Anoeta n'a pas eu un gros impact sur l'évolution sportive de la Real Sociedad. Le club s'est assuré de maintenir sa compétitivité malgré le fait que le montant investi soit supérieur à celui prévu au départ. Maintenant le défi est de rentabiliser le joyau.
La Reale Arena est le projet phare du président de la Real Sociedad, Jokin Aperribay, qui a obtenu l'aval des actionnaires pour augmenter la contribution du club aux travaux. L'entité a rajouté huit millions, élevant la somme jusqu'à 44 millions d'euros. De leur côté, les pouvoirs publics ont apporté un soutien de 14 millions d'euros. À ces 58 millions, se sont ajoutés 20 millions que le club a prélevés sur son budget pour des travaux complémentaires étroitement liés à l'exploitation commerciale ultérieure de l'enceinte. Dans ce sens, Lagardère Sports a été engagé.
8,7 millions d'euros ont déjà été investis pour moderniser les zones VIP, les bars et les vestiaires, ou 2,2 millions pour la digitalisation, avec des tableaux d'affichage numériques, un réseau Wi-Fi et des moniteurs de télévision entre autres. Cependant le chantier n'est pas encore terminé puisque la direction avait décidé de suspendre temporairement les travaux à cause de la crise sanitaire du Covid-19. À cet égard, pour atténuer la baisse de revenus liée à la pandémie, une réduction des salaires de 5% a été convenue avec le personnel sportif, basée sur la reprise de LaLiga. Si le cas contraire s'était produit, la baisse serait de 20%.
Actuellement, l'ancien Anoeta, renommée désormais Reale Arena est un succès. Avant la crise sanitaire, la fréquentation moyenne était l'une des plus élevées de LaLiga Santander avec près de 34 000 fans par match. Malgré cela, il y a encore une marge de croissance. De ce fait, la direction travaille pour étendre l'influence du club au-delà de San Sebastián. L'investissement dans la cantera y joue un rôle fondamental, car actuellement près de la moitié de l'effectif de l'équipe première est issue de la formation txuri-urdin.
Dans le domaine commercial, la Real a quelque peu rompu son engagement de ne jamais traiter avec des entreprises baignant dans l'univers des jeux d'argent. Face à la nécessité d'exploiter davantage ses actifs, le club a noué un partenariat avec la société asiatique Goodball.com un portail d'informations sportives sur les résultats et la situation du marché des paris sportifs. C'est le plus gros contrat signé cette saison à côté du renouvellement avec Reale, qui a été conclu avec le naming du stade ainsi qu'une des principales loges pour environ 1,7 million d'euros. Par ailleurs, l'entité guipuzcoana aimerait bien exploiter son partenariat avec Microsoft pour augmenter ses revenus grâce à l'amélioration de son marketing vers son public.
Points clés :
- 78,6 millions d'euros : après deux ans de travaux, la Real Sociedad a réalisé son plus gros investissement de l'histoire dans la rénovation de son stade. Le club espère, qu'avec ce bijou, ses revenus prendront un nouvel élan.
- La masse sociale : l'inauguration du stade rénové a déjà commencé à porter ses fruits avec l'augmentation de la fréquentation. L'entité basque attend désormais une grande monétisation grâce à son programme fidélisation avec lequel il a réussi à nouer des relations avec différentes marques.
La situation économique de la Real Sociedad
Revenus
Le chiffre d'affaires de la Real Sociedad a baissé de 13,3% en 2018/2019. Le club a récolté 71,73 millions d'euros et la principale raison de la baisse est l'absence de coupe d'Europe puisque la saison précédente, l'équipe avait participé à la Ligue Europa. Par conséquent, les revenus des compétitions ont chuté de 87%. À cela, s'ajoutent les travaux entrepris dans le stade qui ont impacté la collecte des abonnements et le box-office. Cette sources de revenus a baissé de 4,8%, soit 7,7 millions d'euros comptabilisés. Les résultats sportifs insuffisants en Liga Santander ont entraîné une réduction des droits de retransmission tandis que la zone commerciale est restée au même niveau.
Charges
Malgré la baisse des revenus récurrents, le club de Donostia a maintenu la stabilité de ses dépenses salariales.Au total, la masse salariale a connu une petite hausse de 1,6% en 2018/2019, soit 63,95 millions d'euros, dont 59,26 millions destinés au personnel sportif. En ce qui concerne l'amortissement des immobilisations, étroitement lié au recrutement de joueurs, une augmentation de 14,1% sur un an a été notée, soit un montant record de 17 millions d'euros atteint. Cependant, les autres charges d'exploitation ont connu une forte baisse de 64,2%, car durant l'exercice précédent, le club avait fait des provisions de neuf millions d'euros pour prévenir les éventuels incidents de paiement.
Endettement
L'entité txuri-urdin a eu recours à l'endettement bancaire pour la première fois durant ces dernières années en raison de la nécessité de liquidités pour faire face aux coûts des travaux du stade. Ainsi les créances auprès des entités financières sont passé de zéro à dix-huit millions d'euros, ce qui correspond aux différentes facilités de crédits sécurisées auparavant. Cette dette concerne les fonds d'investissements spécialisés dans le football. Les autres passifs, qui incluent aussi les fournisseurs des travaux, ont dépassé les 15 millions d'euros tandis que la dette auprès des autres clubs a été réduite de 37,3%.
Résultat
La Real Sociedad a enchaîné plus de huit saisons consécutives avec un résultat net positif, bien qu'il y ait eu une baisse de 75,1% en 2018/2019 avec un gain de 7,18 millions d'euros. L'une des raisons de cette réduction est la volatilité des plus-values des transferts, qui, au cours de la saison, ont chuté de près de la moitié avec 26,6 millions d'euros récoltés. Bien évidemment, les autres résultats ont décuplé grâce à la reprise des neuf millions d'euros de provisions après avoir obligé le club russe de Rubin Kazan de payer l'indemnité du transfert de Jonathas. Enfin, en raison de son endettement faible, la Real n'a pratiquement aucun coût financier.
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Crédit image : LaLiga
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