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17 juil. 2020

Real Betis Balompié : De la difficulté dans les ambitions

Nabil Fekir, Real Betis

Après avoir atteint la stabilité actionnariale et consolidé l'agrandissement du stade, le Real Betis s'est concentré sur l'amélioration de zone sportive afin d'assurer la future croissance de l'entreprise.

La paix actionnariale atteinte au cours des deux dernières années a permis au conseil d'administration du Real Betis de se concentrer sur la modernisation de ses structures. La première étape a été l'achèvement de la tribune Gol Sur du Benito Villamarín, qui a permis, en très peu de temps, un bond significatif dans l'implantation sociale et l'augmentation des revenus. L'achèvement du stade nécessitera un investissement supplémentaire de 25 millions d'euros et un déménagement temporaire plus que probable à La Cartuja, d'où l'accent stratégique mis sur la zone sportive. Une présence régulière dans les compétitions européennes ouvre des possibilités de revenus et une potentielle revalorisation de l'effectif, un élément important pour pouvoir entreprendre ce plan.

Le projet patrimonial est désormais orienté vers Dos Hermanas (commune voisine de Séville, NDLR), où la première phase de construction d'un nouveau centre d'entraînement a commencé. Le calendrier est maintenu pour l'instant après que l'équipe première et la direction aient trouvé un accord pour réduire la masse salariale de 15% pour compenser la baisse des revenus provoquée par la crise sanitaire du coronavirus. L'investissement est estimé à 30 millions d'euros bien que la première phase ne nécessitera que 10 millions et permettra de transférer l'activité de la cantera vers les futures installations qui au final compteront douze terrains de football et un bâtiment multidisciplinaire. Dans la deuxième phase, toujours en fonction de la conjoncture économique, un stade de 8 000 places pour l'équipe B et féminine, un pavillon pour les autres sections et une résidence pour les jeunes joueurs en formation sont prévus.

Sur le plan organisationnel, l'année dernière a été marquée par le départ du vice-président sportif, Lorenzo Serra Ferre qui a été suivi d'une restructuration de la direction. Alexis Trujillos, qui jusqu'au limogeage de l'entraîneur Rubi, coordonnait un département composé de vingt personnes et qui a été renforcé par de nouveaux scouts. « Le changement dans la manière de faire était absolument nécessaire », expliquent-ils dans l'exécutif.

Avec ces mesures, il est prévu de consolider l'équipe entre les principaux acteurs de LaLiga Santander et les habitués de l'UEFA, ce qui permettrait le prochain bond économique. L'entité verdiblanca a veillé à ce que la gestion de l'effectif lui permette d'atteindre son objectif de facturer 130 millions d'euros par saison, et en 2019/2020, elle envisageait atteindre les 200 millions d'euros grâce à la vente de Giovani Lo Celso. Mais avec les prestations moyennes en championnat et la crise du Covid-19, cet objectif est quasiment perdu d'avance.

Points clés :

  • 10 millions d'euros : le club a entamé la première phase d'un projet de 30 millions d'euros. Dans un premier temps une dizaine de terrains de football seront opérationnels.
  • Sponsoring : le Real Betis a donné de la stabilité au sponsoring principal de ses deux équipes phares. EasyMarket orne désormais les maillots du football et de Coosur au basket. Kappa reste l'équipementier.


La situation économique du Real Betis Balompié


Revenus

Le chiffre d'affaires du Real Betis a grimpé de 44% en 2018/2019 et a pour la première fois dépassé les 100 millions d'euros grâce à la Ligue Europa. Le club a reçu 13,7 millions d'euros de la part de l'UEFA, ce qui a doublé ses revenus de compétitions. Le fait d'avoir joué l'Europe plus l'agrandissement du stade ont augmenté de 44% la collecte des abonnements et dans le même temps les revenus audiovisuels de 17,6%. La réévaluation des actifs a également fait progresser la zone commerciale à hauteur de 30,8%.


Charges

Le club verdiblanco a augmenté sa masse salariale en 2018/2019, mais la courbe de croissance est tout de même restée en dessous de celle des revenus. Avec une hausse de 30,4%, les dépenses salariales ont atteint 75,14 millions d'euros, dont 67,35 millions destinés au personnel sportif. Pour sa part, l'amortissement lié au recrutement a crû de près de 69%, soit le double de la situation deux ans auparavant. Du fait du renforcement du personnel administratif, les salaires non sportifs ont augmenté de 66,2%. Par ailleurs les charges d'exploitation ont aussi connu une hausse 31,2% à la fois en raison de l'augmentation d'achats d'équipements sportifs et des coûts de participation à la compétition européenne.


Endettement

Les beticos ont entamé une importante phase d'investissement dans leurs actifs et l'effectif de l'équipe première. Par conséquent, les créances auprès des autres clubs ont doublé d'une année sur l'autre pour atteindre 36,77 millions d'euros. Par ailleurs, les engagements auprès des banques ont augmenté de 80,8% en un an et s'élèvent à 43,7 millions d'euros. La grosse part de cette dette correspond à un prêt de 42 millions garanti par les droits télévisuels. Elle a permis d'investir 14 millions d'euros dans le projet en cours et de donner un peu d'air à la trésorerie. Les autres passifs comprennent également quatre millions d'euros que le club doit à la famille Lopera.


Résultat

Le Real Betis a réalisé le bénéfice net le plus élevé de son histoire en 2018/2019 avec 6,16 millions d'euros gagnés. De plus, contrairement aux autres années, la rentabilité n'a pas été soumises aux opérations extraordinaires. En effet, les plus-values des transferts restent un élément essentiel dans l'engrenage verdiblanco avec 31,3 millions d'euros récoltés lors du dernier exercice. Ce montant représente une évolution de 21,7% par rapport à 2017/2018 et accentue le taux croissance annuel moyen à 77,2% depuis 2015/2016. Cependant, en raison de la hausse de la dette pour augmenter la valeur du patrimoine et de l'équipe première, les coûts financiers ont également crû.




Crédit image : LaLiga

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