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Alors que la descente en deuxième division se profilait depuis le début de l'année 2020, l'Espanyol de Barcelone a capitalisé 50 millions d'euros pour affronter cette situation inattendue. L'objectif est de maintenir la viabilité du club dans la catégorie argent.
Le groupe Rastar a élaboré un plan très concret au RCD Espanyol et a finalement pu réaliser la partie la plus importante : assainir le bilan pour assurer la viabilité du club. La décision de la Chine de freiner la spirale des dépenses incontrôlées de ses entrepreneurs dans le football européen a contraint le groupe de Chen Yangshen à retarder la capitalisation de 50 millions d'euros, en plus des 75 millions déjà injectés en 2015. Après cette opération, la dette financière du club sera d'environ 30 millions d'euros, un chiffre gérable dans la nouvelle étape qu'il va entrer.
Ce fut une décision importante dans une année difficile, au cours de laquelle la direction a appliqué une réduction de la masse salariale sportive de 70% afin de ne pas compromettre la viabilité du projet malgré la crise du Covid-19. Aujourd'hui, disent-ils à la direction, la durabilité garantit l'avenir même en cas de descente, chose impensable il y a quelques années.
Le défi de piloter le navire à un moment aussi difficile a été relevé par José-María Durán, qui est arrivé fin 2019 en tant que directeur général à la place de Roger Guasch. Dans sa feuille de route, il y a aussi l'objectif d'élargir la masse sociale et d'améliorer l'exploitation du stade et de la marque. Depuis l'année dernière, l'entité perica travaille pour un retour dans sa ville natale, ainsi dans ses campagnes marketing, la dénomination Espanyol de Barcelona est préférée au RCD Espanyol. La présence physique dans la capitale catalane a débuté avec l'ouverture d'une boutique à Las Ramblas. Toutefois, renouer avec la société ne se fait pas sans obstacles. La décision d'augmenter le prix de l'abonnement a entraîné la perte de de près de 3 500 membres. Cependant, elle a également permis de poser les bases d'un modèle avec lequel le socio et l'abonné sont remis au cœur du projet, par le biais de différentes campagnes de fidélisation.
Par ailleurs la qualification en Ligue Europa a permis de sécuriser la base de 20 000 abonnés. Un chiffre qui baissera sûrement la saison prochaine quand l'équipe évoluera en Segunda. Dans l'optique d'augmenter les revenus liés à l'exploitation du stade, le club blanquiazul a conclu des accords avec des promoteurs pour l'organisation de concerts. En outre, après plusieurs années de retard, les travaux du centre de divertissement s'achèveront bientôt. Des sources de revenus non liées au sportif que l'entité aimerait bien exploiter en attendant son retour dans l'élite.
Points clés :
- 10 millions d'euros : le club a commencé à chercher des terrains à Barcelone pour y construire un nouveau centre d'entraînement.
- L'académie : le RCD Espanyol est l'un des clubs qui a le plus accéléré la croissance de son réseau international d'écoles. Il compte déjà une dizaine de sites dans le monde, qui assurent des revenus supplémentaires pour le secteur sportif.
La situation économique du RCD Espanyol
Revenus
Le chiffre d'affaires du RCD Espanyol a connu une belle croissance de 8,7% en 2018/2019. Au total le club a facturé 80,17 millions d'euros dont une contribution de 58,55 millions d'euros des droits audiovisuels, ce qui représente une hausse interannuelle de 11,4%. Depuis 2016, le taux de croissance annuel moyen du chiffre d'affaires est de 13% notamment grâce à la télévision qui a enregistré un taux de 17,6%. La zone commerciale s'est stabilisée avec une légère hausse de 1,5%. L'exploitation du marché chinois entre autres a permis d'encaisser 10,78 millions d'euros. En revanche, la hausse du prix de l'abonnement a causé une baisse de 4,2% de la collecte des abonnements même si la billetterie libre a progressé de 17,4%.
Charges
Malgré l'augmentation du chiffre d'affaires, le club a dû stabiliser sa masse salariale en raison de la baisse des revenus liés à la vente de joueurs. Les blanquiazuls ont diminué de 3% les charges du personnel sportif tout en subissant une augmentation de 21,9% de l'amortissement des immobilisations. Au total les dépenses concernant l'effectif s'élèvent à 64 millions d'euros, soit 74% des revenus récurrents. Les salaires du personnel non sportif ont connu une baisse de 14% en raison de la réduction du paiement d'indemnités tandis que les autres charges d'exploitation ont augmenté de 16,5% en raison des investissements effectués pour le développement de la marque.
Endettement
La dette financière des Pericos n'a guère changé en 2018/2019, bien qu'aujourd'hui la situation soit complètement différente. La décision de Rastar de capitaliser 50 millions d'euros a laissé la part des autres passifs financiers à seulement une dizaine de millions d'euros. 29 millions supplémentaires se sont ajoutés aux créances auprès de l'actionnaire principal, que la direction inclut dans la partie des dettes bancaires. Elles correspondent aussi aux prêts contractés et garantis par les revenus audiovisuels. Les engagements auprès des autres clubs ont augmenté de 4,1% mais restent toujours en dessous des 13 millions d'euros.
Résultat
Le RCD Espanyol a enchaîné une quatrième année consécutive avec des bénéfices, bien que le montant ait baissé de 71,4%. Le club a gagné 1,83 million d'euros en 2018/2019 à cause de la forte réduction des plus-values des transferts même si la masse salariale a été stabilisée. Cette baisse de l'activité sur le marché des transferts est expliquée par la volonté de l'entité de conserver ses meilleurs éléments pour la participation à la Ligue Europa. Cette saison, seuls deux joueurs importants ont quitté le navire bleu et blanc : Mario Hermoso et Borja Iglesias, partis à l'Atlético de Madrid et au Real Betis. En raison de l'amélioration de sa situation économique, le résultat financier a enregistré une baisse de 9,8%.
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Crédit image : LaLiga
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