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L'Atlético de Madrid est l'un des clubs européens qui a connu la croissance la plus rapide ces dernières années. Ainsi, de manière délibérée, la direction retarde l'endiguement de la dette pour donner la priorité à l'augmentation des capitaux propres et à l'internationalisation.
Quatre années ont suffi à l'Atlético pour accomplir la plus grande opération patrimoniale de son histoire. Le club a terminé la dernière phase du processus de changement de stade avec la vente du site du Vicente Calderón pour 165 millions d'euros. Avec ce montant, la direction aurait pu progresser dans la réduction de la dette qui a déjà dépassé les 500 millions d'euros. Cependant, elle a choisi de reporter le désendettement afin de ne pas entraver les objectifs de l'équipe première. « Se qualifier en Ligue des Champions est un objectif stratégique », argumentent-ils dans les bureaux du Wanda Metropolitano.
Avant tout, la pandémie du Covid-19 a obligé les joueurs à baisser leur salaire de 70% durant l'état d'urgence sanitaire pour ne pas compromettre cette tendance qui a permis au club de retrouver la rentabilité. Depuis 2015, l'entité rojiblanca a doublé ses revenus qui sont passés de 160,9 millions d'euros à 364,5 millions d'euros en 2019. Cette concurrence avec les plus grands clubs d'Europe, tant au niveau sportif qu'économique, a été la clé de la croissance dans le domaine social et commercial.
Sur le plan sportif, la valorisation et la vente de joueurs ont contribué à soutenir le projet madrilène, bien que de nombreux départs aient eu lieu contre la volonté du club. L'Atléti a réalisé le bénéfice net le plus élevé de son histoire la saison dernière. En 2019/2020, il avait prévu de le doubler avant que le coronavirus ne se répande dans le monde et ne mette en danger l'industrie du football parmi tant d'autres secteurs économiques.
Par ailleurs, le groupe colchonero veut concentrer toute l'activité du football professionnel dans l'environnement du Wanda Metropolitano. Le tout nouveau stade est déjà un pôle économique avec l'organisation d'événements comme la finale de la Ligue des Champions 2019 ou des spectacles musicaux. Dans un avenir proche, un centre d'entraînement pourrait y voir le jour pour redynamiser le quartier pendant la semaine. Un projet qui permettrait au club d'avoir ses propres installations à proximité de l'enceinte.
Au niveau international, les académies continuent d'être un levier important dans l'expansion de la marque en Asie. En même temps, en Amérique du Nord, le club a élargi son empreinte avec la création de l'Atlético Ottawa qui devrait évoluer dans la Premier League canadienne. Une acquisition qui rejoint déjà celle effectuée au Mexique avec le rachat de l'Atlético San Luis.
Points clés :
- 165 millions d'euros : c'est le montant collecté en plus des variables par l'Atlético de Madrid pour la vente des parcelles de son ancien stade. Au total un bénéfice de 3,9 millions d'euros a été généré.
- Centre d'entraînement : le club négocie avec la mairie de Madrid un investissement de 60 millions d'euros pour la construction d'un mini-stade et d'un centre d'entraînement pour le football professionnel, y compris l'équipe B et l'équipe féminine. Le plan est en attente d'approbation.
La situation économique de l'Atlético de Madrid
Revenus
En 2018/2019, l'Atlético de Madrid a dépassé les 300 millions d'euros de chiffre d'affaires pour la première fois. Plus précisément, l'activité économique a rapporté 357,65 millions d'euros, soit 22,4% de plus que la saison précédente. De ce fait, l'évolution moyenne annuelle des revenus récurrents est de 17,8% depuis 2016, ce qui montre la voie de croissance qu'a suivie le club depuis son retour sur la scène nationale et internationale. Malgré l'élimination en huitième de finale de la Ligue des Champion, la nouvelle redistribution de l'UEFA et la victoire en Supercoupe d'Europe expliquent la hausse de 56% des revenus de compétitions. La deuxième place en Liga lui a permis d'obtenir 8,4% de plus en revenus audiovisuels, qui restent la principale source. La billetterie a connu une augmentation de 9,2% tandis que le secteur commercial a rapporté 19,5% de plus.
Charges
Les rémunérations du personnel sportif ont connu une hausse de 21,3% sur une année. Le club a alloué 311,6 millions d'euros aux joueurs, soit un ratio d'efficacité de 87% par rapport au chiffre d'affaires. La masse salariale sportive a doublé en cinq ans de même que celle du personnel administratif, qui d'une année à l'autre, a évolué de 16,3%. En outre, des efforts ont été déployés dans l'amélioration de l'effectif comme le montrent les 92,29 millions d'euros d'amortissement des immobilisations. Sur ce montant, 81,9 millions correspondent au recrutement et 10,3 millions aux infrastructures. En revanche, les autres charges ont baissé de 10,4%, mais elles ne prennent pas en compte le projet d'urbanisation des environs du Wanda Metropolitano.
Endettement
Comme évoqué tantôt, le club colchonero met actuellement la priorité sur ses investissements au détriment de la réduction de sa dette. La preuve en est les revenus de la vente du Calderón, à hauteur de 165 millions d'euros plus des plus-values d'un peu moins de quatre millions d'euros n'ont pas été utilisés pour endiguer l'endettement. De ce fait, les créances auprès des banques ont augmenté de 14,5% en 2018/2019 après un léger ajustement lors de l'exercice précédent. Par ailleurs, la dette auprès des clubs ont grimpé de 85%. L'entité continue de s'appuyer sur les fonds que lui garantissent les droits audiovisuels, bien que les autres passifs financiers aient diminué de 1,4%.
Résultat
L'entité rojiblanca a triplé son bénéfice net en 2018/2019 avec 13,96 millions d'euros, le meilleur résultat qu'elle ait enregistré durant la dernière décennie. De plus, il a été réalisé sans opérations extraordinaires au-delà de la vente de joueurs. Les plus-values des transferts ont quadruplé pour atteindre 94,23 millions d'euros avec les ventes de Lucas Hernández au Bayern München et de Rodri à Manchester City. Les autres résultats sont retournés dans le négatif puisqu'en 2017/2018, le groupe Wanda avait alloué une subvention de 47 millions d'euros pour ajuster le compte de résultats. Pour finir, les coûts financiers continuent leur courbe de croissance liée à la dette avec une augmentation de 11,2%.
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Crédit image : Club Atlético de Madrid
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