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L'instabilité économique et institutionnelle que vit le club ché depuis plusieurs années s'est transformée en crise sportive cette saison. La pandémie a aggravé la situation et le sauveur de ce marasme semble être le prince de Johor, Tunku Ismail.
Ce n'est plus un secret de polichinelle à Valence. Peter Lim prépare l'arrivée du prince de Johor, qu'il a rencontré dimanche à Singapour. Selon les dernières rumeurs, aucun accord n'a été trouvé à la suite de cette réunion. Toutefois l'entrée d'un nouvel investisseur dans le capital ne saurait tarder car le Valencia CF chavire et a besoin d'une bouteille d'oxygène.
De Singapour à la Malaisie ?
Dans cette ambiance de crise générale, les bouées de sauvetage seraient entre les mains de Tunku Ismail. Héritier du trône du sultan Ibrahim, Forbes évalue la fortune de sa famille à 750 millions d'euros. Pour le prince de Johor, rentrer dans le capital du Valencia CF n'est aucunement une question de business.
« Je ne suis pas un homme d'affaires, je suis un prince. L'argent ne me motive pas. Gloire et histoire, oui. Mon amour pour le football n'est pas un secret », a déclaré l'homme qui a fait des réseaux sociaux sa plateforme de communication. Le football, il le connaît déjà car actionnaire majoritaire du Johor Southern FC, vainqueur des six dernières éditions de la Super League malaisienne. Le Valencia CF, peut-être un peu moins. Mais il a déjà établi quelques liens avec le club via quelques connaissances qui sont plus ou moins liées à l'entité ou au football espagnol.
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| Le Prince de Johor, Tunku Ismail est célèbre dans les médias pour son activité sur les réseaux sociaux et sa passion pour le football (Crédit photo : ESPN) |
« Je veux étendre mon empire, déployer mes ailes et relever de nouveaux défis », a expliqué Tunku Ismail. « Je ne suis pas quelqu'un qui change le logo ou la tradition d'un club [...] Je suis la royauté. je ne suis pas un homme d'affaires, mais je suis ici pour la gloire, le succès et l'histoire ». Les ambitions sont claires.
Cependant au milieu des tweets et posts Instagram, le prince peut être contradictoire, comme l'affirme Mundo Deportivo. D'une part, il a insisté sur le fait qu'il n'était pas « un homme d'affaires », mais a ensuite demandé « pourquoi » dépenser son argent « dans un pays étranger ». S'il le fait, ce serait dû au « défi » et à un projet auquel il croit, a fait savoir le journal catalan. D'après la presse espagnole, tout indique qu'Ismail reprendra la direction du club, et arrivera probablement en tant qu'actionnaire majoritaire.
Alors que rien n'est encore officiel, l'épouse de l'ancien joueur argentin Martin Prest a déjà annoncé sur Instagram que son mari assumera le rôle de directeur sportif. Au même moment, d'autres sources indiquent qu'il aura un rôle plus important. Peut-être le bras droit du prince avec qui il travaillera pour signer un directeur sportif qui connaît LaLiga.
Selon Cadena Cope, Ismail prendra entre 25% et 35% du capital de l'entité valenciana. Et à partir de juin prochain, il fera partie du conseil d'administration du club. Actuellement, le Singapourien Peter Lim est l'actionnaire majoritaire du Valencia CF.
Il a acquis 70% des parts en 2014 pour un montant de 92 millions d'euros. Par la même occasion, il a repris la dette du Valencia Foundation auprès de Bankia après plusieurs mois de négociation. À l'époque, Lim s'était engagé à investir 150 millions d'euros dans le club, entre un prêt de cent millions d'euros et une dotation supplémentaire de cinquante millions pour le recrutement.
Au fil du temps, l'homme d'affaires, à travers la société Meriton, a consolidé sa présence dans toute la structure blanquinegra. Il a augmenté sa participation en acquérant de nouveau lot d'actions jusqu'à atteindre environ 85% du capital en octobre dernier.
La fin de l'ère Lim ?
La situation est complexe au Valencia CF. L'été dernier, le club a décidé de vendre plusieurs de ses meilleurs joueurs. Des départs qui n'ont pas été remplacés. Le site Transfermarkt indique que l'entité a vendu pour 74,5 millions d'euros. En revanche elle n'a pas investi un seul euro pour se renforcer.
Par conséquent, l'équipe première a perdu sa compétitivité, ce qui a entraîné des résultats insuffisants en championnat et des doutes sur l'entraîneur Javi Gracia. En outre, il y a aussi le projet du nouveau Mestalla. Un stade promu par l'ancien président Juan Soler, dont les travaux sont paralysés depuis 2009. Ce chantier, que Lim devait achever, a causé le divorce total entre les autorités municipales, de la région et lui. Ces derniers jours, Anil Murthy, président du Valencia CF, a subi de sévères critiques de la part du président de la région valenciana, Ximo Puig, ainsi que du maire de la ville, Joan Ribó et de son adjointe, Sandra Gómez.
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| Attention aux fantômes la nuit, les travaux du Nou Mestalla sont à l'arrêt depuis 2009 (Crédit photo : Valencia Sports) |
Les accords convenus entre l'entité et les autorités locales, qui déterminent les conditions de vente des parcelles de l'actuel Mestalla et le déménagement vers le Nou Mestalla, expirent le 25 mai 2025. Date à laquelle les opérations doivent se conclure.
« Nous ne prolongerons pas l'ATE [les accords] et la loi détermine que si le promoteur [le Valencia CF] ne se conforme pas, cela implique sa modification ou son expiration », a prévenu le maire. « Nous souhaitons que les socios d'un club centenaire comme Valencia disent clairement que, dans le cadre de nos pouvoirs en tant que conseil, nous devenons sérieux et exigeons un pas en avant de la part du propriétaire », a-t-il ensuite ajouté.
Le 15 mai 2021, expirera la première phase des accords. Date à laquelle, les abords du nouveau stade devraient être aménagés, l'espace commercial annexe et le centre sportif public devraient être finalisés. Le non-respect de ce calendrier fixé par l'accord coûterait 15 millions d'euros au club selon Palco23, auxquels il faudra peut-être ajouter l'incertitude de ne jamais voir le stade ouvrir ses portes un jour. Dans cette ambiance de défiance entre le club et les autorités publiques, le président de la Generalitat est même allé plus loin en déclarant que « Meriton n'a plus aucune crédibilité à Valence. La loi doit être respectée ».
En même temps, face au risque que l'accord soit définitivement annulé, le club a réduit la valeur du Mestalla (le stade actuel) de 16,3 millions d'euros. Dans ses derniers comptes annuels, la valeur nette comptable de la section stades et pavillons est passée de 111 millions d'euros en 2019 à 94,7 millions d'euros en 2020. L'une des raisons est le non-respect du délai de vente des parcelles à la plateforme ADU Mediterráneo. Ainsi, le club a décidé d'appliquer une dépréciation de la valeur du terrain.
Concernant, ses activités liées au sportif, le Valencia CF s'attend à obtenir 26,4 millions d'euros supplémentaires en provenance de la vente de joueurs. Un engagement qui peut interroger en raison d'un marché des transferts qui subit les conséquences de la pandémie, mais aussi de la dévaluation de ses joueurs pour les mauvaises performances sur les terrains de LaLiga.
Par ailleurs, Peter Lim dispose des droits fédératifs de huit joueurs en garantie pour le remboursement de deux prêts qu'il a accordés au club, de 100 millions (dont 38 millions sont en attente de remboursement, 15 millions en juin), et de 16,5 millions d'euros, respectivement. Face à la contraction de l'activité ordinaire du club à cause de la pandémie, le magnat singapourien essayera sans doute de récupérer cet argent avec la vente d'actifs. Des dettes qui s'ajoutent aussi au prêt accordé par Bankia d'une valeur de 12,9 millions.
Le Valencia CF a clôturé la saison 2019/2020 avec des pertes de huit millions d'euros. Pour 2020/2021, il prévoit une baisse de 31% de son chiffre d'affaires. Cette réduction des revenus sera accompagnée d'un déficit de 26 millions d'euros.
Crédit photo de couverture : Prensa Iberica
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