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SD Eibar : Sept saisons dans l'élite est un « luxe »

SD Eibar, sept saison dans l'élite est un luxe

Les maintiens successifs en LaLiga Santander n'ont pas été uniquement pour le plaisir de voir Eibar briller sur les pelouses. Dans cette ville basque où un peu plus de vingt-sept mille âmes vivent paisiblement, le travail et l'adaptation ont toujours été des valeurs que l'équipe de football a montrées depuis sa montée en Primera. Sept saisons durant lesquelles, le club armero a investi dans son patrimoine. Il ne lui reste qu'une dernière étape à franchir pour accomplir son projet le plus ambitieux.


Eibar a toujours su profiter de l'industrie. La grande flexibilité de ses entreprises lui a permis de s'adapter à l'évolution de l'économie. Des armes aux motos Lambretta en passant par les machines à coudre, le travail a enorgueilli la cité armurière. Toutefois, aucune de ces activités ne l'a révélée sur la carte du monde. Si aujourd'hui la ville guipuscoane est connue dans les quatre coins du globe c'est grâce à son équipe de football. Sept saisons consécutives dans l'élite du football espagnol lui ont permis de renforcer sa structure et ses installations. Un investissement de plus de 40 millions d'euros qui devrait, dans le pire des scénarios, protéger son avenir à long terme.


La relégation n'est jamais loin


Le club armero a achevé la rénovation d'Ipurua. Ce petit stade, capable d'accueillir près de huit mille personnes. Son emplacement fait que la capacité ne peut hélas augmenter, mais au niveau des normes, l'enceinte respecte enfin les exigences de LaLiga. Et cela, la présidente, Amaia Gorostiza le veut comme un héritage. « Nous avons besoin d'installations répondant aux critères de la première division, qui nous permettront de grandir et de nous fournir un patrimoine », avait-elle déclaré en 2018.

 

La présidente de la SD Eibar
Amaia Gorostiza, présidente de la SD Eibar. (Crédit photo : Diario AS)

 

La feuille de route était claire. Tant qu'on sera dans la plus haute catégorie, tous les efforts doivent se concentrer sur la modernisation du club. Dans un premier temps, il fallait rénover le temple où l'équipe a réalisé les prouesses qui lui ont offert une telle longévité en Liga. Et dans un second temps, offrir aux joueurs des installations plus modernes et améliorer la structure de formation. En ce sens, la deuxième phase du projet consiste à la construction d'une cité sportive. Ainsi, le club a alloué un budget de 20 millions d'euros à chacun de ses deux projets.


« Nous avons eu une politique très claire. Les ressources générées devaient créer une structure. Elle commence à prendre forme et l'aboutissement sera le projet le plus ambitieux du club qui est la cité sportive », a expliqué le directeur général, Jon Ander Ulazia.



La raison de cette politique est simple. Le conseil d'administration et les actionnaires sont tout à fait conscients des risques et des incertitudes qui entourent la pérennité d'Eibar en Liga. À l'aube de chaque campagne, les dirigeants savent que la relégation n'est jamais loin. Un fait probable, qu'ils ne manquent pas de souligner dans leur rapport annuel. Et comme l'a indiqué Gorostiza, cette longévité dans l'élite est « un luxe ».


Si le dossier du stade a été rapidement clôturé, celui du nouveau centre d'entraînement traîne encore. Au départ, l'investissement était estimé à 16 millions d'euros, mais les procédures administratives ont retardé le projet. Le coût est passé à 20 millions d'euros et le début des travaux n'attend que l'amélioration de la situation sanitaire.


Réunir toutes les équipes dans un même complexe


Au cours de cette dernière décennie, les clubs de LaLiga ont mis l'accent sur l'amélioration de leurs installations. Selon les dernières données fournies par le patronat du football espagnol, le pic des investissements a été atteint en 2016/2017 avec 457,6 millions d'euros injectés dans les infrastructures. Et ce n'est qu'un an plus tard que les actionnaires de la SD Eibar ont donné le feu vert pour entamer le projet de quitter Atxabalpe.


Ce centre d'entraînement, que le club loue pour son équipe première, se situe à Arrasate Mondragón (26 km au sud d'Eibar, NDLR). Une situation anormale pour une équipe de première division. Le nouveau complexe se situera désormais à moins de 10 km, à Mallabia, une petite commune de Bizkaia à l'ouest de la ville.


« Ce projet vise à centraliser et à optimiser le travail de toutes les équipes du club, qui est actuellement réalisé dans six établissements différents. De cette manière, l'équipe première disposera d'installations modernes et fonctionnelles où elle pourra disposer de tous les services essentiels à sa préparation. Ce qui contribuera à l'amélioration des performances », a laissé entendre le conseil d'administration dans le rapport annuel 2019/2020.


Présentation du projet par Kean Group en 2019. (Crédit vidéo : Youtube / Kean Group)


Le nouveau centre d'entraînement disposera de cinq terrains de football (deux en gazon naturel et trois en artificiel), ainsi que des installations annexes. Et la plus grande réussite du club est qu'il n'a pas eu besoin de fonds externes pour le financement. Les travaux du stade et la construction de la cité sportive, tout est financé par la SD Eibar elle-même.


Pour y arriver, la démarche est l'une des plus simples mais elle était risquée. Le club a longtemps minimisé son investissement dans l'amélioration de son effectif avec des recrutements à très bas coût voire même sans indemnité de transfert. Le travail réalisé sur le plan sportif est à saluer car les maintiens successifs ont permis de profiter de la manne des droits audiovisuels.


En plus de cela, l'internationalisation de la marque en Asie, au Japon et en Indonésie particulièrement, a augmenté les revenus commerciaux et publicitaires. Avec une masse sociale qui ne peut rivaliser les deux grandes entités du Pays Basque (La Real Sociedad et l'Athletic Club, NDLR), la SD Eibar s'est appuyée sur les atouts que lui offre LaLiga Santander pour améliorer sa rentabilité tout en garantissant des performances sportives suffisantes afin de rester dans la plus haute catégorie.


Plus de 60 millions de bénéfices cumulés


La saison dernière, malgré l'impact de la crise sanitaire, le club a obtenu le bénéfice le plus élevé de son histoire. 15,13 millions d'euros qui viennent s'ajouter aux 46,54 millions cumulés depuis la montée en Primera en 2014/2015.



La principale question qui se pose maintenant est de savoir ce que fera le club avec ces excédents au-delà des investissements susmentionnés dans les infrastructures. Depuis trois ans, la SD Eibar est rentrée dans une nouvelle politique sportive, à savoir, miser sur les potentiels pour réaliser de belles plus-values sur le marché des transferts.


La raison de ce virement stratégique n'est autre que le faible rendement que les dépôts bancaires lui rapportent. Une stratégie qui s'est intensifiée l'année dernière durant laquelle la direction a décidé de rechercher un peu plus de rentabilité dans ses investissements financiers. Le rapport annuel indique un investissement de 25,4 millions d'euros dans des fonds d'investissement pour améliorer les profits.



Notons qu'au cours des six dernières années, Eibar a accumulé 286,68 millions d'euros de chiffre d'affaires, une croissance annuelle moyenne de 27,6%. À son arrivée en Primera, l'entité armera n'atteignait même pas encore les 20 millions d'euros. En 2018/2019, le chiffre d'affaires net (hors vente de joueurs), était de 56,12 millions d'euros. La crise sanitaire a provoqué une baisse jusqu'à 51,33 millions d'euros l'année dernière.


En somme, la SD Eibar a bien saisi l'opportunité de la malheureuse rétrogradation administrative d'Elche en 2014/15. Sans cette relégation du club franjiverde, son histoire aurait été différente, car à l'issue de cette première saison historique dans l'élite, l'équipe avait déjà validé sa descente sur le terrain.



Crédit photo de couverture : Diario Vasco

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