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Capital Social : Le défi des quatre nouveaux promus de LaLiga SmartBank

Célébration de la promotion de l'UD Logroñés en Segunda
Célébration de la promotion de l'UD Logroñés en Segunda. (Image :  Sports Finding)

L'entrée dans le football professionnel espagnol se heurte à des contraintes que les quatre nouveaux clubs promus de cette saison 2020/21 vont confronter en plus des conséquences économiques de la crise sanitaire. Le CE Sabadell, le FC Cartagena, le CD Castellón et l'UD Logroñés doivent procéder à des augmentations de capital pour répondre aux exigences du gouvernement qui demande aux clubs professionnels de disposer d'un capital social minimum de 4,3 millions d'euros.


La promotion est toujours un beau moment dans la vie d'un club. Évoluer à niveau supérieur, se confronter à des équipes meilleures sur le papier, visiter de nouveaux stades, tout est source de motivation pour tenter d'obtenir le maintien et la pérennité dans le haut niveau. Mais dans le football professionnel, le jeu se déroule aussi bien sur la pelouse qu'en dehors. Il ne s'agit pas seulement de mettre le ballon dans les buts adverses, même si ce filet doit trembler le plus souvent possible pour atteindre les objectifs. Cependant, pour que ces objectifs soient facilement atteignables, l'attention doit se porter aussi sur le filet économique.


Les obligations des clubs professionnels.


Participer à LaLiga implique des exigences financières concernant le capital social auxquelles les sociétés anonymes sportives ou SAD en espagnol (Sociedad Anónima Deportivas, NDLR) doivent se conformer. Une obligation qui émane du Conseil Supérieur des Sports (CSD), qui pousse en ce moment les clubs récemment promus en Deuxième Division espagnole à agir pour attendre les 4,3 millions d'euros de capital minimum pour assurer définitivement leur participation dans ce championnat. Actuellement aucune des quatre équipes n'a atteint ce chiffre, qui a augmenté de 22,8% en 2020.


La décision a été annoncé en juillet 2020 en pleine crise de la Covid-19 et pour le moment le délai exigé n'est pas encore défini. Au total les quatre clubs ont besoin de 5,92 millions d'euros pour se conformer à la directive du gouvernement, qui a doublé le capital social minimum qu'il demande aux clubs de LaLiga durant ces quinze dernières années : de 2,1 millions d'euros en 2005 à 4,3 millions d'euros en 2020.


Le montant minimum requis des clubs de LaLiga est calculé grâce à une formule établie par le décret royal 1251/1999 à propos des SAD, de sorte que ces augmentations ne répondent à aucun type d'obstacle fourni par le patronat ou par le CSD. En substance, c'est une exigence qui devient de plus en difficile au fur et à mesure que le football professionnel espagnol se développe et aussi dans la situation actuelle de récession économique.


Parmi les quatre clubs nouvellement promus, le FC Cartagena est celui qui est le plus proche du but. Le groupe murciano dispose d'un capital social de 3,85 millions d'euros et il lui reste 450 000 euros pour atteindre le but.


Logroñés et Cartagena proches du but


Cartagena appartient à l'homme d'affaires Francisco « Paco » Belmonte, qui a acquis le club en 2015 auprès de la société d'investissement Sporto Gol Man, qui a avait décidé de quitter le stade de Cartagonova après seulement un an à la tête de l'entité. Le fonds, dont le siège se situe à Valence, avait, cette année-là, procédé à une réduction de 50% du capital de social, de 7,7 millions d'euros à 3,85 millions d'euros. Depuis, le montant n'a pas changé. De retour dans le football professionnel, le club n'a pas encore annoncé une prochaine augmentation de capital pour se conformer aux exigences du CSD.


Paco Belmonte, président du FC Cartagena
Francisco Belmonte Ortiz, journaliste, homme d'affaires et directeur sportif, a travaillé dans plusieurs clubs espagnols avant de devenir président du FC Cartagena. ( Image : La Opinión de Murcia).


De son côté, L'UD Logroñés est à 700 000 euros de l'objectif. L'entité de la Rioja avait annoncé dès la validation de sa promotion au mois de juillet dernier une augmentation de capital de 1,8 million d'euros. L'opération a commencé début octobre et si elle aboutit le capital social sera fixé à 5,4 millions d'euros. L'UD Logroñés est le plus jeune club du groupe à accéder à LaLiga contrairement à au CE Sabadell ou  au CD Castellón qui ont un riche passé dans le football professionnel.


L'équipe de Las Gaunas (nom du stade, NDLR) appartient à Félix Revuelta, fondateur de Naturhouse et du club en 2009. Le club est né après la disparition du CD Logroñés, une équipe qui a déjà connu l'élite par le passé. Après sa faillite en 2009, deux clubs ont vu le jour à Logroño, la SD Logroñés et l'UD Logroñés. Ce dernier fête cette saison son entrée dans le football professionnel après avoir milité pendant dix ans en Segunda B (Troisième Division, NDLR) qu'il a intégrée à l'année de sa création à la place du CD Varea, disparu la même année.


Félix Revuelta, président de l'UD Logroñés
Félix Revuelta, président et fondateur de l'UD Logroñés à côté de son fils Kilian Revuelta, vice-président de Naturhouse. (Image : El Pais)


En juillet dernier, le club disposait d'un capital social de 1,6 million d'euros. Désormais, après une première augmentation de capital de deux millions d'euros, le solde est de 3,6 millions d'euros, qui devrait augmenter prochainement pour la tranquillité de l'entité.


Sabadell et Castellón, deux monuments en difficulté


Plus loin du but, se trouvent le CE Sabadell et le CD Castellón. Deux historiques du football espagnol et deux clubs qui ont traversé des moments très difficiles ces dernières années. Malgré cela, et avec une masse sociale importante tout en étant en Troisième Division, ils ont réussi à réintégrer LaLiga, ce qui peut donner un coup de pouce à leurs finances.


Toutefois, en attendant de recevoir la manne financière des droits audiovisuels, les Catalans et les Valencians travaillent déjà pour augmenter leur capital social et retirer cette épine de leur pied. Le CE Sabadell a déjà officialisé une augmentation de 1,8 million d'euros dont 50% seront apportés par le président, Esteve Calzada. Le reste de l'argent devra être injecté par six nouveaux actionnaires, dont Pau Morilla, natif de Sabadell et basé à Londres où il est membre de London & Capital Asset Management. Le capital social du club est de 1,92 million d'euros.


Esteve Calzada, président du CE Sabadell
Barcelonais et ancien directeur commercial et marketing du Barça, Esteve Calzada est devenu actionnaire principal de Sabadell (63%) en juin 2017. (Image : CE Sabadell)


Pour ces deux clubs, le fait d'être resté pendant longtemps en dehors du football professionnel n'a pas été un avantage puisque les règlements du CSD et de LaLiga établissent que l'obligation de ce capital minimum ne s'applique pas aux clubs qui ont déjà concouru en Première ou en Deuxième Division, qui ont « des fonds propres nets positifs » et qui « ne sont pas restés plus deux saisons dans les catégories non professionnelles ».


Des dispositions qui ne s'appliquent à aucune des entités promues cette saison. Le club de Calzada est sorti du circuit professionnel il y a cinq ans et vient de le retrouver trois ans après que l'ancien directeur du Marketing du FC Barcelona ait repris le club. Pour sa part, le CD Castellón se trouve dans la même situation au niveau du règlement, lui qui a disparu des radars du football professionnel il y a plus de dix ans et qui a surmonté de graves problèmes financiers.


Le CD Castellón est en pleine phase de stabilisation économique et dispose d'un capital social de 1,89 million d'euros après le rachat du club par Capital Albinegro, une société dirigée par Vicente Montesinos. Les nouveaux propriétaires ont payés 2,3 millions d'euros pour l'acquisition du club qui appartenait à la société Orbit Access.


Vicente Montesinos, président du CD Castellón
Le plus grand défi de Vicente Montesinos (à droite) était de ramener le CD Castellón dans le football professionnel. (Image : Cadena SER).


Durant ces deux dernières années, les Orelluts ont lancé diverses augmentations et réductions de capital. En mars 2019, le capital social était de 0,64 million d'euros, un chiffre qui a augmenté de plus d'un million d'euros après deux augmentations : la première de 0,87 million et la seconde l'été dernier de 0,38 million  avec Montesinos en tant que patron.


De ce fait, le CD Castellón a retrouvé la Segunda avec un capital social en hausse, mais il lui manque 2,41 millions d'euros pour se conformer aux exigences du gouvernement. Pour lui ainsi que pour les autres, la saison 2020/21 ne se joue pas uniquement sur les terrains de LaLiga Smartbank.

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