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13 mai 2020

Le Made in Spain s'exporte bien et rapporte beaucoup

LaLiga Promises

Les clubs de LaLiga ont réussi à vendre plus que le prix d'investissement au cours de deux des trois dernières années. En 2018, les ventes à l'étranger ont atteint 641 millions d'euros, et au total, 438 joueurs espagnols évoluent dans d'autres pays.

L'Espagne est une puissance exportatrice dans de nombreux domaines, et l'industrie du football en fait partie. Les investissements annuels dans la formation de plus de 88 millions d'euros servent non seulement à alimenter les effectifs des équipes de LaLiga et du football semi-professionnel, mais sont également devenus une source importante de revenus pour les clubs et une grange de joueurs pour de nombreux championnats à travers le monde. Aujourd'hui, c'est le deuxième pays d'Europe avec le plus d'expatriés répartis dans le monde.

LaLiga, un championnat qui exporte bien


La fédération espagnole de football (Rfef) compte plus d'un million de joueurs qui évoluent dans le domaine réglementé, mais seulement environ 10 500 font partie de la structure des équipes de LaLiga. Ces données reflètent la difficulté d'atteindre l'élite et la principale raison pour laquelle il y a actuellement 438 footballeurs espagnols répartis dans 59 pays et qui évoluent au niveau professionnel. C'est un record que seule la France dépasse en Europe avec 806 joueurs qui évoluent à l'étranger, selon l'Atlas des migrations élaboré par l'Observatoire du football Cies.

Le rapport révèle que l'Angleterre est la principale destination des joueurs formés en Espagne, avec un total de 50. C'est un flux migratoire qui permet également de comprendre pourquoi les revenus des clubs de LaLiga ont tellement augmenté au niveau des transferts car nombre de ces opérations ont été formalisées par le paiement de clauses libératoires élevées. Le meilleur exemple est celui de l'Athletic Club, qui, en un an, a encaissé 145 millions d'euros avec les ventes d'Aymeric Laporte à Manchester City et de Kepa Arrizabalaga à Chelsea.

Le défenseur français Aymeric Laporte
Aymeric Laporte a terminé sa formation à Lezama (Bilbao) et a été vendu à Manchester City par l'Athletic en 2018 pour un montant de 65 millions d'euros (Photo : L’Équipe)

Au total, les équipes espagnoles ont vendu pour une valeur de 716,1 millions de dollars (640,8 millions d'euros) à l'étranger en 2018. Un montant qui n'a été dépassé que par le système français. Il s'agit d'une baisse de 9,9% sur un an, mais cela représentait une forte croissance si la vente de Neymar pour 222 millions d'euros au PSG en 2017 était actualisée.

En outre, c'est un montant qui double pratiquement le chiffre d'affaires moyen de ce secteur d'activité sur le cycle 2011 - 2015, selon FIFA TMS, un système créé par le régulateur mondial du football pour superviser les transactions internationales. Sa base de données révèle un indicateur dans lequel LaLiga domine dans le recrutement et la formation de jeunes talents. Entre 2011 et 2018, le revenu moyen des transferts internationaux était de 492,5 millions de dollars (439 millions d'euros), contre 391 millions de dollars (348,5 millions d'euros) en Ligue 1. La Premier League a obtenu 343 millions de dollars (305,7 millions d'euros). La Serie A a encaissé 339 millions de dollars (302 millions d'euros et la Bundesliga, 258 millions de dollars (230 millions d'euros). Il faut noter aussi que l'Allemagne est un pays qui enregistre beaucoup de mutations au niveau national.

Ce chiffre comprend à la fois les joueurs formés en Espagne et les étrangers, qui tout en évoluant en Liga, émigrent plus tard vers un autre pays. À cet égard, il convient de souligner que de plus en plus de clubs espagnols ont réussi à dépasser leurs concurrents portugais dans le rôle de club-ponts entre l'Amérique Latine et l'Europe, un rôle que la France contrôle en Afrique.

Combien alloue chaque club à la formation ?


La formation nécessite un investissement économique pour deux raisons principales : maintenir les coûts structurels et acquérir de jeunes talents à vos risques et périls. Cette seconde est une pratique de plus en plus répandue, car l'anticipation de l'arrivée de jeunes promesses étrangères nécessite un paiement préalable pour savoir si elles peuvent réellement se consolider dans l'élite. En revanche, le financement de la formation est un coût annuel nécessaire, à la fois pour l'image et le lien avec la communauté locale, ainsi que pour les économies réalisées grâce à l'accès aux joueurs à l'équipe première sans paiement de transfert.

La Masia, centre de formation du FC Barcelone
La Masia, centre de formation du FC Barcelone a produit les plus grands joueurs d'Espagne à la fin des années 2000 (Photo : Wikimedia)

Selon les comptes annuels, le budget annuel varie considérablement en fonction de la dimension sociale du club non pas en fonction de sa présence en première ou en deuxième division. Bien qu'il y ait des exceptions, la plupart des entités sont situées dans une fourchette allant de deux millions à six millions d'euros, un chiffre qui s'élève à plus de quinze millions au Real Madrid et à plus de vingt millions d'euros au FC Barcelone. Le pari de ces derniers est bien plus élevé et donne des résultats puisque Catalans et Madrilènes sont les deux entités avec le plus de joueurs formés au club qui évoluent aujourd'hui dans les cinq ligues majeures, un total de 69. Cependant, les Blaugranas ont doublé les Blancos quant aux minutes jouées dans leur propre équipe première entre janvier 2014 et février 2019, avec 24% au total. La Real Sociedad et l'Athletic Club étaient sixièmes et septièmes, tandis que l'Atlético de Madrid se classait neuvième et Valence dixième dans toute l'Europe selon le Cies.

Outre le Barça et le Real, les clubs investissent jusqu'à six millions par an pour financer la formation.

Le montant des investissements dans l'entretien des centres de formation ne varie pas excessivement chaque année, bien que les grandes équipes admettent qu'ils ont dû augmenter le salaire moyen des jeunes joueurs pour éviter les fuites permanentes vers la Premier League. Actuellement il y en a qui, sans avoir débuté dans l'élite et toujours dans les catégories cadettes et juvéniles, peuvent gagner jusqu'à 25 000 euros par an. Une rémunération élevée, mais loin du million d'euros pour un contrat de quatre ans qu'ils peuvent percevoir en Angleterre. « Nous croyons à la formation, elle est importante tant que les jeunes sont à l'abri des vautours qui apparaissent alors qu'ils sont encore enfants afin qu'ils n'aient rien à payer pour le transfert », critique le directeur général d'une équipe de LaLiga Smartbank dans les colonnes de Palco23.

Les grands clubs supplantent les plus modestes dans la recherche de talent


La FIFA a tenté de réglementer ces cas, bien qu'il existe de nombreuses zones d'ombre qui permettent à de nombreux clubs de perdre des jeunes talents sans avoir la possibilité de recevoir une compensation financière pour le travail de formation préalable. En effet, ses propres statistiques montrent que les transferts de joueurs de moins de 18 ans ont pratiquement doublé entre 2011 et 2018, année au cours de laquelle 213 opérations de ce type ont eu lieu. Il en est de même pour les dépenses qui, au cours de cette même période, sont passées de 38,2 à 84,9 millions de dollars (de 34 millions à 75,7 millions d'euros).

Mais s'il y a un domaine dans lequel l'engagement des clubs à accélérer le recrutement de jeunes talents est plus clair, c'est bien celui des moins de 23 ans. Ici, les dépenses ont doublé en sept ans, pour atteindre 2 902,7 millions de dollars en 2018 (2 587,3 millions d'euros), plaçant le prix moyen de chaque virement à 2,5 millions de dollars (2,2 millions d'euros) l'an dernier, 31,6% de plus qu'en 2014.

Mais pourquoi allouer une partie de l'argent de la formation pour recruter des joueurs déjà plus proches du stade final ? Des sources de l'un des principaux clubs espagnols soulignent que, quel que soit l'impact sportif, la logique économique est claire et n'a rien à voir avec le peu de confiance des talents locaux. « L'histoire nous montre que, si l'un de ces jeunes ne va pas être un des meilleurs footballeurs à l'avenir, mais qu'il a un niveau pour l'élite, la courbe de croissance de son prix de marché est assurée s'il a une certaine continuité dans une équipe de Ligue des Champions ou de Ligue Europa », indiquent-elles. En d'autres termes, on peut pratiquement parler d'opérations purement financières, dans lesquelles une plus-value à court terme est recherchée. Cette situation s'est aggravée car des clubs comme le Barça ou Manchester City ont décidé de recruter à l'avance des talents latino-américains pour éviter d'être dépassés par des clubs de taille moyenne, qui, pendant des années menaient, cette stratégie.

Les jeunes joueurs ont joué 16,5% des minutes de LaLiga en 2018/2019, sept points en moins.

Coro, FC Goa Indian Super League
Formé à l'Espanyol de Barcelone ou il a joué plus de trois cents matchs entre l'équipe B et l'équipe première, Coro termine sa carrière au FC Goa en Inde après un passage à Doxa Katokopias (Chypre). (Image : Football Counter)

Et cela a eu des conséquences, puisque les minutes jouées par les jeunes joueurs de LaLiga Santander ont chuté de près de sept points en 2018/2019, soit 16,5% au total selon le Cies. Toutefois, il s'agit du meilleur pourcentage parmi les cinq grandes ligues européennes. Pour sa part, le pourcentage des expatriés est également légèrement inférieur au reste, avec 38,79% du total des minutes, loin des 64,3% qu'il représente en Angleterre ou 59,7% en Italie. Cette combinaison révèle que 44,7% des minutes restantes correspondaient aux autres footballeurs espagnols, mais qui n'étaient pas membres de l'équipe première ou qui avaient été formés jusqu'à l'âge de 21 ans.

Actuellement, tous les joueurs qui traversent les Pyrénées ne le font pas pour aller dans une grande ligue, mais il y a de vrais globe-trotters à la recherche d'opportunités même à un niveau moins médiatique. Le Cies indique qu'il y a 22 Espagnols qui évoluent en Chypre pour 29 en Pologne et 38 en Inde, qui est même au-dessus de l'Italie et de la Grèce, qui comptent respectivement 31 et 32 expatriés espagnols. Les destinations les plus exotiques sont le Japon, la Finlande ou Hong-Kong, où on peut trouvait une douzaine d'Espagnols dans les championnats de première division de ces pays. Ceci démontre qu'à n'importe quel niveau, une carrière de joueur de football peut se dérouler loin de l'élite.


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