Les clubs européens ont augmenté leur chiffre d'affaires de 5% en 2018 avec un bénéfice atteignant les 149 millions d'euros. Toutefois, le rapport de l'UEFA indique une année de plus un écart entre les grandes et les petites ligues.
Pour la deuxième année de suite, le football européen fait des bénéfices; malgré une baisse significative de sa rentabilité. L'ensemble des clubs des ligues nationales a obtenu un résultat net de cent quarante neuf millions d'euros en 2018. Un montant qui représente une baisse de 75% par rapport à l'année précédente. La cause? L'augmentation en flèche de la masse salariale des entités du football. Malgré cela, ce résultat démontre une certaine continuité dans le changement de tendance de l'industrie du football, qui a connu une accumulation de pertes à plus de trois milliards d'euros selon l'UEFA dans son dernier rapport.
Les droits de télévision, pilier de l'industrie
Bien entendu, la machine à sous n'est pas tombée en panne. En 2018, le chiffre d'affaires total du foot européen a encore augmenté de 5%. Il dépasse ainsi la barre des vingt-et-un milliard d'euros pour la première fois. Mais la crainte de l'entité du football européen est l'écart conséquent qui sépare les cinq grandes ligues et les autres.
En effet, L'UEFA avertit que le poids des ligues anglaises, espagnoles, allemandes, italiennes et françaises a augmenté d'un pourcent et a atteint le point record de 75%. Selon le président de la confédération, cette concentration de richesse finira par affecter la compétitivité des pays.
«Les données de ce rapport et d'autres recherches de notre nouveau centre de renseignement contribuent à éclairer notre prise de décision et, par conséquent, le rapport met en évidence un certain nombre de menaces à la stabilité et au succès du football.»
Le rapport montre aussi que le rythme de croissance des revenus a pris un petit coup de frein par rapport aux trois années précédentes. Les neuf cent quatre-vingts millions d'euros supplémentaires générés entre 2017 et 2018 contrastent avec le milliard six cents millions obtenus entre 2016 et 2017.
Données recueillies sur le site palco23 |
D'après Ceferin, le système de redevance des droits de télévision est un problème déstabilisant et polarisant. Sa contribution a augmenté de 5% sur une année et a atteint sept milliards neuf cents millions d'euros. Elle représente aussi 37% du chiffre d'affaires total et s'implante considérablement comme le pilier de l'industrie.
Une belle part du secteur commercial
En dehors de la télévision, la deuxième source de revenus est le sponsoring. Les partenariats ont connu une croissance 4% pour atteindre le montant de quatre milliards sept cents millions d'euros malgré la baisse de son poids d'un point (22%). Le secteur commercial, quant à lui, a progressé de 10% soutenu par les clubs espagnols et français. Il a généré au total un milliard sept cents millions d'euros et maintient une part de 8%.
«Le football européen élargit son attractivité à l'international avec cent cinquante sponsors de maillots étrangers, dont trente-six entreprises asiatiques et dix-neuf nord-américaines. L'attractivité est singulièrement large, puisque le secteur de la vente en détail (17%) et le secteur des paris sportifs (13%) ornent plus de 10% des maillots des équipes.»
En plus, l'UEFA souligne que, malgré le fait de vivre dans un monde de plus en plus numérique, le box-office a enregistré sa plus forte progression ces dernières années avec une hausse de 10% sur une année. Une croissance qui permet de dépasser pour la première fois les trois milliards cent millions d'euros dans ce concept. Cependant, trente clubs seulement sont à l'origine de cette augmentation. Parmi eux, certains ont rénové ou construit de nouveaux stades comme le Real Betis ou l'Atlético de Madrid en Espagne.
En ce qui concerne la redistribution des droits de télévision de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa, l'UEFA souligne qu'elle a augmenté de 3%, soit un montant de deux milliards cent millions d'euros. Ainsi, cette source de revenus est considérée comme le troisième secteur d'activité qui génère le plus d'argent. Toutefois, ce paiement a la singularité de ne pas concerner tous les clubs du vieux continent.
Les autres produits d'exploitation, inclus dans les activités courantes, ont progressé de 16% pour un milliard six cents millions d'euros. Un élément qui se démarque de l'UEFA puisqu'il s'agit de contributions altruistes. Autrement dit, les subventions publiques ou les apports des actionnaires pour le développement de l'activité sportive.
Le marché des transferts et les salaires inquiètent
En revanche, l’inquiétude de Ceferin et de l'entité demeure dans l'évolution du marché des transferts. Les transactions du mercato ont connu un taux de croissance de 25% entre 2017 et 2018. De ce fait, il enchaîne une troisième année consécutive de croissance au-dessus des 20%. En 2018, plus de cinq milliards de transactions ont été enregistré, soit 29% de l'activité des clubs. Sur ce point, l'UEFA prévient.
«Il existe des cas dépendance excessive à l'égard des revenus du marché des transferts.»
En dehors du top 20 européen, le nombre de clubs qui ont généré un produit net des transferts en 2018 s'est élevé à cent soixante et un. Environ le double des quatre-vingt-six qui ont enregistré une dépense nette pour les transferts. Comme l'explique le rapport en se référant à des pays comme la Serbie, la République tchèque ou la Croatie.
«Cela montre que le système des transferts agit comme un important mécanisme de solidarité financière».
Cette problématique est intrinsèquement liée à l'augmentation de la masse salariale. Elle a augmenté de 9,4% sur une année. Un taux de croissance qui double celui des revenus courants et franchit le cap des deux années précédentes où l'augmentation des revenus a dépassé celle des dépenses. Au total, environ treize milliards quatre soixante-quinze millions d'euros ont été payés en salaire.
L'UEFA souligne que la pression salariale secoue tout le continent surtout dans quinze ligues qui se trouvent hors du top 20 dans lequel la masse salariale consomme plus de 80% du chiffre d'affaires. Ainsi dans trente cinq clubs, les cent millions de dépenses salariales ont été dépassés.
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