Le CD Leganés a enchaîné sa quatrième saison de suite en Liga Santander, mais sa proximité avec Madrid et la stratégie commerciale des propriétaires ont ralenti sa croissance au niveau des actifs ainsi que sur le plan sportif.
Sept équipes de la Communauté de Madrid réparties entre LaLiga Santander et LaLiga Smartbank démontrent la promiscuité dans laquelle évoluent des clubs comme le CD Leganés, qui lors de la construction d'une masse sociale croissante, doit rivaliser avec des ogres comme le Real Madrid ou l'Atlético de Madrid. Par conséquent, le club n'a pas prévu d'agrandir le Butarque, qui avait déjà été rénové lors de l'accession des pepineros en Primera. L'affluence reste tout de même élevée puisqu’en 2018/2019, elle a atteint les 89% grâce à la fidélité des 10 300 abonnés, le maximum fixé par la direction.
Malgré l'hypothèse de cette difficulté de croissance sociale, l'entité a décidé l'année dernière de financer la construction d'un centre omnisports au nord de la ville, qui aurait dû être inauguré en septembre dernier. Le projet, estimé à 4,2 millions d'euros, sera canalisé à travers la fondation du club et la gestion sera confiée à la mairie de Leganés. C'est une façon de faire perdurer la bonne relation avec l'autorité publique locale, qui a toujours facilité les procédures pour les interventions nécessaires dans la modernisation du stade et du centre d'entraînement de Butarque.
Il s'agit de l'investissement le plus important du club, qui, il y a un an, avait déjà réussi à achever la construction de nouvelles loges VIP dans l'anneau supérieur du stade. De ce fait, en l'absence d'options sur leurs actions, la famille Moreno Pavón a choisi de rechercher la performance par d'autres moyens. Le plus naturel a été son entrée plus que décisive sur le marché des transferts, avec une augmentation initiale des coûts de vente qui s'est rapidement traduit en plus-values. Rien que l'hiver dernier, le club a récolté 38 millions d'euros avec la vente de ses deux attaquants vedettes, ce qui renforcera encore le bénéfice attendu. Ces deux opérations lui ont permis aussi d'éviter des coupes salariales pour atténuer la crise du Covid-19.
En revanche, les propriétaires ont raté leur pari d'investir près de 24 millions en bourse, puisque leur portefeuille a accumulé des handicaps de plus de cinq millions d'euros. Cette perte a été partiellement compensé par la collecte de plus d'un million d'euros de dividendes, mais elle reste un élément défavorable en ce qui concerne une éventuelle vente de l'entité. Aussi risquée que la descente en deuxième division qui les guette cette année.
Points clé :
- 24 millions d'euros : le club a décidé d'investir précisément 23,96 millions d'euros en bourse il y a un an. Un placement qui a généré des pertes qui dépassent déjà les cinq millions d'euros.
- Marché des transferts : le CD Leganés a également décidé d'être plus actif sur le marché avec l'intention de booster ses bénéfices. En un an, l'entité a triplé ses gains pour compenser la faiblesse de ses recettes de jour de match.
La situation économique du CD Leganés
Revenus
Le CD Leganés a fait évoluer son chiffre d'affaires de 4,7% en 2018/2019, soit 55,12 millions d'euros récoltés. 865% de ce montant provient des droits de retransmissions, qui ont augmenté de 10,5%. Grâce à ses trois saisons consécutives dans l'élite, cette source de revenus a enregistré un taux de croissance annuel moyen de 148% grâce à l'amélioration de son coefficient sportif. Cette hausse a permis de compenser la stagnation de la collecte des abonnements, qui, depuis trois ans reste toujours au même niveau. Le moteur audiovisuel a également compensé la baisse de 29,2% de la zone commerciale, impactée par la perte des revenus reçus de l'Arabie Saoudite l'année dernière.
Charges
Malgré la lenteur de la croissance de l'activité récurrente, le club a considérablement augmenté son investissement dans l'effectif qui, la saison dernière, s'est élevé à 34,4 millions d'euros. Toutefois, ces dépenses ne représente que 62% du chiffre d'affaires, bien en dessous des 70% recommandé par l'industrie. Les charges salariales du personnels sportifs ont augmenté de 31,1% tandis que l'amortissement des immobilisation a été multiplié par quatre et a atteint les 4,25 millions d'euros. Les autres charges d'exploitation ont enregistré une baisse de 10,5% malgré le fait qu'elles contiennent également une part de 5,7% des droits d'acquisition de joueurs.
Endettement
Le fait d'accéder à l'élite pile au moment de la nouvelle répartition des droits de télévision a permis au CD Leganés de bénéficier d'un confort financier. Le club est arrivé en Liga Santander sans dette et a maintenu cette politique jusqu'à la saison dernière quand il a décidé de s'endetter pour améliorer son effectif et profiter ainsi des plus-values des ventes. Pour y parvenir, la direction a assumé certains risques et à l'issue de la saison 2018/2019, les créances auprès des autres entités sportives se sont élevé jusqu'à 7,45 millions d'euros. Cette saison, malgré la situation du Covid-19 et la descente en Segunda, le club doit rembourser 70% de cette dette, le seul gros paiement à court terme.
Résultat
L'entité pepinera a réalisé le bénéfice le plus élevé de son histoire en 2018/2019 avec 20,72 millions d'euros gagnés. Ce montant bat le record de 2017/2018 avec une nette hausse de 31,4% et s'explique par la forte augmentation des plus-values des transferts. Dans les transactions de vente et d'achat de joueurs, Leganés a obtenu 23,6 millions de plus-values, soit le quadruple de ce qu'il avait gagné la saison précédente. Les ventes de Diego Rico à Bournemouth et de Gabriel Pires au SL Benfica ont beaucoup pesé sur la balance. Par ailleurs, la dépréciation de son investissement financier s'est vue dans le résultat. Actuellement, le club garde en bourse des actions d'une valeur de 18,3 millions.
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Crédit image : LaLiga
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