Crédit image : LFP |
Le Getafe CF a assuré sur le terrain son maintien en Primera, mais la réalité est que le club azulón se trouve en faillite technique. Depuis juin 2014, le club de la banlieue de Madrid est en procédure de dissolution après avoir clôturé la saison 2013/2014 avec une perte de 21,8 millions d'euros.
L'auditeur des comptes du club, Salas et Maraver, a averti dans son rapport que cette situation financière, en plus du fonds de roulement négatif de 31,4 millions "représente un doute sur la capacité de l'entreprise à continuer son activité". Autrement dit, il existe un risque de relégation administrative si ce déficit budgétaire n'est pas corrigé par de nouvelles injections d'argent pour régler les dettes générées par cette perte.
Du côté de LaLiga, la réaction emboîte le pas de l'auditeur. L'association dirigée par Javier Tebas est déjà au fait que le club présidé par Angel Torres ne respecte pas tous les ratios économiques qu'exige le football professionnel pour être enregistré dans la compétition. Et comme si cela ne suffisait pas, la saison 2014/2015 pourrait se terminer avec une nouvelle perte de 4,2 millions d'euros, si l'on se réfère au budget de recettes et de dépenses présenté par Getafe.
Cette situation place l'entité en position de dissolution "pour des pertes qui laissent la valeur nette réduite à un montant inférieur à la moitié du capital social" comme la stipule la loi espagnole sur les sociétés de capitaux. Le déficit des deux dernières saisons situe les capitaux propres à une valeur négative de 21,1 millions d'euros, alors que le capital social dépasse à peine un million d'euros.
La législation prévoit que la dissolution ne serait évitée que par une augmentation de capital, et que les promesses de l'actionnaire majoritaire ne serait pas suffisantes. Dans son rapport, l'auditeur a laissé entendre que Torres s'est engagé à convoquer une assemblée générale pour approuver une injection de 9,3 millions d'euros "par le biais de l'une des opérations suivantes : accord d'augmentation de capital, opération accordéon, octroi de prêt participatif ou autres".
En outre, le conseil d'administration du Getafe CF a admis effectuer "certaines démarches pour obtenir de nouveaux financements, formaliser des prêts participatifs et rechercher des investisseurs". En ce sens, en novembre dernier, des rumeurs circulaient sur un probable rachat de 55 % des actions du club par l'homme d'affaires iranien Hossein Hedayati. Depuis, rien de plus n'a été entendu à ce sujet.
Les comptes annuels de la saison 2013/2014 on été formalisés le 5 novembre et approuvé par le conseil d'administration le 17 décembre. Depuis lors, aucun mouvement actionnariat n'a été officialisé par le club ou publié dans le registre du commerce espagnol. La seule chose entourant l'institution qui a été signalé est le changement d'auditeur des comptes, Salas et Maraver laissé sur le tapis au profit P&L Auditores.
Baisse des recettes et explosion de la masse salariale
L'une des principales raisons qui ont conduit Getafe à cette situation est la baisse des recettes, qui sont passées de 27,6 millions à 23,7 millions d'euros d'une année sur l'autre. Le club a subi une chute incompréhensible sur les recettes d'abonnement qui sont tombées jusqu'à 121 602 euros alors que l'année dernière elles se situaient à 1,6 million. Dans le même ordre d'idée, le sponsoring et les ventes en boutique ont baissé de 1,5 millions à 726 173 euros. Malgré cela, la masse salariale a augmenté de 33 % pour atteindre 38,3 millions, rien que pour les joueurs et le staff technique, tandis que le personnel administratif a doublé ses salaires jusqu'à 1,4 millions d'euros.
Et pour ne rien arranger, le club, qui les saisons précédentes s'appuyer fortement sur le marché des transferts pour réduire ses pertes, a vu cette source de revenus s'évaporer également. Seulement 1,8 million réalisés contre 9,5 millions en 2012/2013. Cette saison, ce poste s'améliorera d'après les prévisions du club qui a budgété 7,5 millions. De ce montant, 5 millions d'euros sont déjà assurés depuis décembre avec les transferts de l'entraîneur Cosmin Contra et du joueur Michel au club chinois de Guangzhou R&F. Ces dernières semaines, Getafe a également réussi à récupérer cinq millions d'euros qui lui étaient dus suite à la vente d'Abdel Barrada à Al-Jazira en 2013.
Toutefois, même si ces opérations permettent de résoudre le tensions de trésorerie, elles ne remettent pas en cause la situation de dissolution. Il convient également de rappeler que le Getafe CF est l'un des clubs de LaLiga a avoir reçu une plainte de l'AFE (Association des Footballeurs Espagnols) pour arriérés de salaires.
En juin 2014, le bilan montre 12 millions d'euros sont dus aux joueurs, auxquels s'ajoutent 13,6 millions que le club doit à Banco Sabadell. En ce qui concerne les autres clubs de football, la dette s'élève à 3,5 millions d'euros, mais la situation la plus périlleuse se trouve au niveau du Trésor Public espagnol. Un passif de 23,2 millions d'euros et LaLiga, qui depuis 2012, s'est lancée dans une mission messianique d'assainir les finances du football professionnel, ne rigole pas avec les dettes dûes à l'administration fiscale.
0 Commentaires