FC Barcelona : Entre ambitions budgétaires et réalité comptable, une reprise encore fragile

FC Barcelone : pertes de 17 M€ en 2024-25 malgré un budget positif prévu, la rentabilité attendue avec le retour au Camp Nou.
Joan Laporta, président du FC Barcelona
Crédit image : FC Barcelona


Le FC Barcelona a livré un aperçu de ses résultats financiers pour la saison 2024/2025, avant la présentation complète lors de l'Assemblée Générale des socios du 19 octobre 2025. L'exercice s'est soldé par une perte nette de 17 millions d'euros, alors qu'un bénéfice de 5 millions était prévu. Si la direction met en avant un "résultat ordinaire positif" et une amélioration sensible par rapport à la saison précédente, la comparaison entre budget et réalité souligne les difficulté du club à tenir ses ambitions financières. Le chantier du Spotify Camp Nou, à la fois source de coûts et de perte de revenus, reste un facteur central de cette situation.

Une amélioration réelle mais relative

En 2023/2024, le Barça avait enregistré une perte de 91 millions d'euros. Un an plus tard, ce déficit est ramené à 17 millions, soit une réduction de plus de 70 millions. Cette progression traduit une meilleure maîtrise des charges et des performances commerciales solides, malgré la contrainte de jouer à Montjuïc, qui limite les recettes de billetterie et d'hospitalité.

Le club présente ce redressement comme une "récupération progressive" de son équilibre économique. Pour la deuxième année consécutive, il dégage un résultat brut d'exploitation positif, signe d'une base financière plus saine. Cependant, cette amélioration part d'un point bas : le club reste déficitaire et n'a pas atteint les bénéfices promis pour 2024/2025.

Un écart préoccupant avec le budget prévisionnel

Le budget initial prévoyait un chiffre d'affaires de 842,8 millions d'euros et un bénéfice net consolidé de 5 millions. La réalité s'en écarte nettement : le résultat net accuse une perte, creusant un écart de 22 millions par rapport aux prévisions.

Le club évoque des "coûts extraordinaires" supérieurs aux 3,5 millions anticipés, sans en détailler la nature. Il semble toutefois liés au chantier du Spotify Camp Nou, qui continue de peser lourd sur les comptes.

Cet écart illustre la fragilité du modèle financier du Barça : fondé sur des hypothèses optimistes, il peut basculer à la moindre variation défavorable de revenus ou de dépenses.

Un modèle économique encore sous tension

La masse salariale demeure le principal point de tension : 471 millions d'euros au total prévus, dont 396 millions pour les salaires sportifs, près de la moitié du chiffre d'affaires prévu. Malgré la maîtrise annoncée des coûts, la structure reste rigide et dépendante des revenus élevés pour rester à l'équilibre.

Le club mise sur le sponsoring et le merchandising pour compenser l'absence du Camp Nou, mais ces recettes ne remplacent pas encore les plus de 100 millions d'euros annuels issus des jours de match. Tant que le stade ne sera pleinement opérationnel, le Barça restera vulnérable aux aléas économiques.

Dans ce contexte, la communication institutionnelle cherche à insister sur les points positifs – réduction des pertes, résultat ordinaire positif – mais la réalité financière demeure celle d'un club qui reste déficitaire et vulnérable. Le chemin vers une rentabilité durable reste semé d'incertitudes.

2025-2026 : un pari sur le Camp Nou

Pour la saison 2025/2026, la direction prévoit un bénéfice net de 4 millions d'euros. Cet objectif repose sur le retour progressif au Spotify Camp Nou et sur la poursuite de la croissance des revenus commerciaux.

La réouverture du stade — reportée à plusieurs reprises — devrait relancer les recettes de billetterie et d'hospitalité. En parallèle, la filiale Barça Licensing & Merchandising et les nouveaux contrats de sponsoring doivent renforcer les ressources du club.

Reste à voir si ces leviers suffiront à compenser la rigidité du modèle et à maintenir la rentabilité dans la durée. L'équation financière du Barça demeure étroite : la marge de manœuvre reste limitée, et le moindre imprévu peut encore faire basculer les comptes dans le rouge.


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