Personal Seat License : Une stratégie innovante du Barça pour financer le Spotify Camp Nou

Le FC Barcelone génère 100M€ via la vente de Personal Seat Licenses (PSL) pour financer le Spotify Camp Nou et réduire sa dette.
Crédit image : FC Barcelona

Le club azulgrana a officialisé la vente de 475 sièges VIP du futur Spotify Camp Nou pour une période de 30 ans, générant une rentrée exceptionnelle de 100 millions d'euros. Cette stratégie s'appuie sur un modèle largement utilisé en Amérique du Nord, le Personal Seat License (PSL). Mais en quoi consiste cette méthode, et quels sont ses enjeux pour le Barça ?


Une stratégie innovante et rentable


Le principe du PSL est simple mais ingénieux : le club cède, moyennant un paiement unique, le droit exclusif d'utiliser certains sièges VIP pendant une durée déterminée. Ces sièges, situés dans les zones premium du futur Spotify Camp Nou permettent à leur titulaire de les utiliser pour assister aux matchs (moyennant d'un abonnement annuel supplémentaire) ou de les revendre à des tiers. Les investisseurs gèrent cette revente eux-même ou confient cette tâche au club. Dans ce second cas, le club prélève alors une commission sur les recettes générées par la revente de la licence.


Dans le cadre de cette opération, deux fonds du Moyen-Orient ont investissement massivement. Un fond qatarien a déboursé 30 millions d'euros, tandis qu'une société de capital-investissement basée aux Emirats arabes unis a investi 70 millions d'euros. Plus de la moitié de la somme a déjà été versée au FC Barcelona et le reste sera payé entre septembre 2025 et juin 2026, au moment où le Spotify Camp Nou devrait être entièrement rénové.


Un levier pour financer le nouveau Spotify Camp Nou


Ces 100 millions d'euros constituent une manne précieuse pour le club. Initialement non inclus dans le plan de financement du projet Espai Barça, ces fonds permettent au Barça de couvrir une partie des 930 millions d'euros nécessaires pour la rénovation du stade. En outre, la Commission économique du club estime que ces revenus contribueront à réduire la charge de la dette à moyen terme, tout en limitant les coûts financiers liés à l'emprunt.


Cette opération s'inscrit également dans une stratégie plus large visant à sécuriser l'avenir financier du club. Elle permet également de renforcer la crédibilité du Barça sur le marché mondial en démontrant la valeur de sa marque et sa capacité à attirer des investisseurs internationaux. Dans le cadre du financement de l'Espai Barça, où un fond de titrisation a été créé et dans lequel des obligations ont été levées sur les marchés financiers, cette opération sert également à rassurer ces investisseurs sur la capacité du Barça à honorer ces engagements et à exploiter le stade.


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Une inspiration venue des Etats-Unis


Le concept des PSL n'est pas une invention du club blaugrana. Ce modèle est déjà bien établi en Amérique du Nord, où il est couramment utilisé par les franchises de la NFL et de la NBA pour financer leurs infrastructures. En 2017, les Golden States Warriros ont, par exemple, introduit un PSL pour leur Chase Center, avec une particularité : les montants levés par les investisseurs étaient remboursables sur 30 ans, transformant ces licences en prêts sans intérêts.


Dans le cas du Barça, cette option de prêt n'est pas choisie. Les détenteurs de licence en ont l'exclusivité pour une durée de 30 ans, toutefois il paieront en plus chaque année l'abonnement du siège en fonction du prix fixé par le club. Ainsi,  en plus des 100 millions d'euros déjà assurés, la direction prévoit 300 millions d'euros de recettes supplémentaires au cours des 30 ans à travers les abonnements annuels, en se basant sur un prix moyen de 22 000 euros par siège.


En Espagne, le Real Madrid a été le premier à expérimenter ce modèle en vendant 300 licences VIP pour un total de près de 75 millions d'euros. Fort de cette référence, que la Commission économique n'a pas manqué à souligner dans son rapport d'analyse de l'opération, le FC Barcelona a su adapter le concept à son propre contexte, fixant un prix compétitif tout en maximisant ses revenus.


Un modèle flexible et évolutif


Au-delà de leur rôle de financement, les PSL offrent une flexibilité unique. Ces droits, considérés comme des actifs incorporels, peuvent être revendus par leur détenteurs à des prix potentiellement supérieurs, en fonction de la demande. Cette flexibilité rend ces licences particulièrement attractives pour les investisseurs, tout en garantissant au Barça des revenus immédiats et durables. Toutefois, le risque pour les investisseurs reste la baisse de valeur des licences.


Contrairement à d'autres initiatives financières, les PSL n'empiètent pas sur les droits des socios ni sur les abonnements traditionnels. Ils représentent un produit distinct, conçu spécifiquement pour répondre à une clientèle premium en quête d'expériences uniques. Ainsi, sur les près de 8 000 sièges VIP que comptera le nouveau Spotify Camp Nou, seulement 475 ont été vendus, représentant environ 5,5 % de l'offre.


Des implications financières et réglementaires


La gestion comptable de ces revenus a fait l'objet d'une attention particulière. Bien que leur nature puisse être perçue comme exceptionnelle, ces recettes ont été enregistré dans les comptes de la saison 2024/2025. Cette décision permet au Barça de respecter les exigence du contrôle économique de LaLiga et du fair-play financier de l'UEFA.


Il est également important de souligner que cette opération n'a pas nécessité l'approbation de l'Assemblée des socios délégués. En effet, les statuts du club stipulent que seules les transactions dépassant 100 millions d'euros ou 10 % du budget annuel doivent être soumises à ce processus.


Une bouffée d'air pour les finances du club


Ces dernières saisons, le FC Barcelona a traversé des turbulences financières importantres. En 2023/2024, le club a enregistré une perte nette de 91 millions d'euros, principalement en raison d'impayés liés à sa filiale Bridgeburg Invest (Barça Vision). Dans ce contexte, les 100 millions d'euros générés par les PSL représentent une véritable bouffée d'air, permettant au club de stabiliser ses finances et de se projeter vers l'avenir.


En parallèle, d'autres leviers financiers sont activité, comme les nouveaux accords avec Nike et Spotify. Le club prévoit également de revenir au Camp Nou au cours de cette saison 2024/2025 (à 60 % de sa capacité) et cherche toujours de nouveaux investisseurs pour relancer le projet Barça Vision. L'objectif du Barça cette saison est d'atteindre un chiffre d'affaires de 890 millions d'euros, comme le prévoit son budget.


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