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| Depuis août 2022, Layhoon Chan est revenue à la présidence du Valencia CF, remplaçant Anil Murthy. |
La gestion du Valencia CF par Peter Lim et ses proches collaborateurs, notamment Layhoon Chan, fait l'objet d'une enquête judiciaire pour des délits économiques présumés remontant à 2014. L'enquête ouverte par le parquet anticorruption de Valence, constitue la première procédure judiciaire visant directement Meriton Holdings, la société mère du club, ainsi que plusieurs dirigeants exécutifs de l'équipe. Cette situation marque un tournant dans une affaire qui secoue le club depuis plusieurs années, avec des accusations graves portant sur l'administration déloyale, le blanchiment d'argent et des falsifications comptables présumées.
Un contexte d'accusations graves
Selon Marea Valencianista, l'ancien vice-président du Valencia CF, Miguel Zorío, est à l'origine de cette procédure judiciaire après avoir déposé une plainte en juin 2023 auprès du parquet anticorruption de Valence. Selon Zorío, plusieurs irrégularités financières auraient été perpétrées par Meriton Holdings et Peter Lim, affectant directement la santé financière du club. Parmi les points saillants de la plainte figure le transfert de 23 millions d'euros effectué par Layhoon Chan, présidente du club, vers Meriton, une somme qui n'aurait pas été correctement reflétée dans les comptes officiels du club. Par ailleurs, une entreprise basée à Singapour, Valencia CF Asia Pte. Ltd, contrôlée par Chan et censée être fermée en 2017, continue de fonctionner, avec des mouvements financiers inexpliqués atteignant 2,6 millions d'euros au cours des exercices 2022 et 2023.
L'un des aspects les plus troublants de l'affaire concerne les liens présumés entre le club ché et une entreprise chinoise basée à Barcelone, HI HA DE TOT, un modeste bazar de produits divers, avec lequel le club aurait réalisé des échanges commerciaux d'une valeur de près de 3 millions d'euros en seulement six mois en 2023. Ces transactions paraissent d'autant plus suspectes qu'aucune explication officielle n'a été fournie quant à la nature des services échangés entre le bazar et le club.
Miguel Zorío accuse également les dirigeants du club d'avoir dissimulé des revenus au Fisc, en particulier concernant les activités de Layhoon Chan. Il pointe du doigt le fait que la présidente du club de LaLiga n'a pas déclaré de revenus en Espagne entre 2014 et 2023, une période durant laquelle elle occupait pourtant des postes exécutifs au sein du club. Les accusations suggèrent que ses salaires auraient été versés via un réseau de sociétés offshore, échappant ainsi aux obligations fiscales espagnoles.
La société mère du club est également au cœur des soupçons. Meriton aurait facturé 17,2 millions d'euros au Valencia CF pour des services qui n'apparaissent pas dans les comptes officiels. En 2023, un montant supplémentaire de 6,1 millions d'euros aurait été transféré à Meriton, renforçant l'idée que l'entreprise chercherait à récupérer illégalement les fonds qu'elle avait précédemment prêtés au club.
Zorío évoque également des transactions douteuses autour des transferts de joueurs, citant notamment l'exemple du transfert de Rodrigo. Recruté pour 30 millions d'euros plus 10 millions en variables, il est révélé que seulement 13 millions d'euros sont parvenus au Benfica, le club vendeur, laissant une grande partie du montant circuler à travers des intermédiaires, dont Meriton Capital, selon la Bourse de Lisbonne.
L'affaire du Mestalla et la responsabilité de LaLiga
En parallèle des accusations financières, la gestion du projet immobilier autour du nouveau stade Mestalla soulève des interrogations. Le parquet anticorruption enquête sur une possible prévarication impliquant le conseil municipal de Valence, qui aurait maintenu des conditions favorables pour Peter Lim malgré les manquements répétés de ce dernier dans l'avancement des travaux. L'accord, signé en 2022 malgré l'opposition des conseillers municipaux, fait désormais l'objet d'un examen minutieux.
Zorío appelle d'ailleurs la mairesse de Valencia, Maria José Catala, à stopper immédiatement ce qu'il qualifie de "pelotazo urbanistico", c'est-à-dire une opération immobilière spéculative, orchestrée par Peter Lim. Selon lui cet accord avantage indûment Meriton Holdings tout en nuisant aux intérêts du club et de la ville.
Par ailleurs, la gestion du club blanquinegro par Meriton a également suscité des critiques quant à la surveillance exercée par LaLiga, l'organisme responsable de réguler les finances des clubs espagnols. Javier Tebas, président de LaLiga, avait récemment loué des contrats financiers sur le Valencia CF, mais cette affaire remet en question l'efficacité de ces contrôles. Zorío insiste sur le fait que LaLiga devrait assumer une part de responsabilité pour n'avoir pas détecté ces irrégularités plus tôt.
Au-delà des irrégularités comptables, la situation économique du Valencia CF s'est progressivement détériorée. Malgré des ventes de joueurs atteignant des montants considérables (plus d'un milliard d'euros au total depuis l'arrivée de Peter Lim, selon Zorío), le club se retrouve dans une position financière extrêmement fragile. L'ancien vice-président dénonce un modèle économique dysfonctionnel où les transactions bénéficient davantage aux intermédiaires et à Meriton qu'au club lui-même, ce qui a mené à des pertes colossales.
En dépit des rentrées financières provenant de sponsors comme Puma ou TM Real Estate, qui ont généré respectivement 23,9 et 6,2 millions d'euros, ces montants semblent avoir été détournés pour couvrir des obligations financières vis-à-vis de Meriton, plutôt que d'être investis dans le développement sportif ou dans les infrastructures du club.
Alors que la justice poursuit ses investigations, Miguel Zorio estime que cette affaire pourrait enfin mettre un terme aux pratiques douteuses qui entourent la gestion du Valencia CF par Peter Lim et son entourage. Les prochains mois seront décisifs pour l'avenir du club, dont l'image est lourdement ternie par cette succession de scandales. En attendant que le parquet se penche sur l'immense quantité de documents comptables et de preuves recueillies, laissant entrevoir un possible bouleversement au sommet de l'institution valencienne.
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