Articles
L’attaquant de l’irundarra, prêté par la Real Sociedad et l’un des héros de Mirandés, relance sa carrière en Copa après avoir surmonté une rupture des ligaments croisés dans chaque genou.
Vous connaissez l’histoire de Cendrillon ? Un coup de baguette magique et la citrouille devient un carrosse. À minuit, le sort est annulé et tout redevient normal. Comme mercredi, lors du match de Copa de Mirandés.
À la fin du match, tard dans la nuit, l’équipe rojillo est revenue à la routine quotidienne. Miranda de Ebro a cessé d’être la capitale du football et est redevenu cette petite ville industrielle de province. L'homme de l’exploit va dormir et se retournera à l'entraînement le lendemain derrière les stands mécaniques à côté des cheminées fumantes des usines limitrophes d’Álava.
Une carrière junior modeste
Martín Merquelanz (Irún, 24 ans) a déjà dû interpréter le conte de Charles Perrault. Dès son plus jeune âge, quand il jouait le tournoi international López Ufarte dans sa ville natale, dans la modeste catégorie jeune de Dunboa-Eguzki (club de la ville d'Irún, Pays Basque, NDLR). Il a d’abord effrayé l’Athletic Club, venu avec ses meilleures pépites de Lezama (centre de formation de l'Athletic, NDLR). Son équipe a fini par perdre 3-2, mais elle a planté le décor.
Ensuite arrive le tour du Real Madrid d’affronter l’équipe irunés. Les Madrilènes ont également gagné 3-2 comme Bilbao, mais dans ce match, la star était Martin Merquelanz, auteur d’un doublé et qui a remporté le trophée du meilleur joueur. Puis, avec l’ingéniosité d’un enfant, il a avoué ses préférences sportives.
« Je suis très content des buts que j’ai marqués face au Real Madrid. Je suis fan du Barça et je voulais vraiment marquer dans ce match. C’est dommage qu’on ait perdu, car nous avions mené deux fois. »
Les propos du petit Merquelanz rapporté par un journal local (Source : El Pais).
Il s’est ensuite inscrit à Antiguoko (Club amateur d'Antiguo, San Sebastián, NDLR), où il a rencontré Andoni Iraola, son entraîneur actuel à Mirandés, qui a fait de lui l’un des piliers de l’équipe rojillo. Depuis, il avait un rêve : jouer à Anoeta avec le maillot de la Real Sociedad. Il a déjà foulé la pelouse avec l’équipe du quartier Antiguo lors de la Copa Donosti en tant que cadet. Il a marqué lors d’une finale du tournoi des jeunes talents de la capitale du Guipúzcoa.
Mais il n’a toujours pas pu porter le maillot txuri urdin dans l’antre de San Sebastián.
Le partidazo de Merquelanz en quart de finale de la Copa contre Villarreal (Crédit Vidéo : Youtube @Rfef)
Un malheur n'arrive jamais seul
Pourtant l’occasion s’est présentée, mais un malheur l'a rattrapé. C’était le 31 août 2018, troisième journée de LaLiga. Merquelanz est convoqué par Asier Garitano pour le match contre Eibar à Ipurua. À la 87e minute, il foule la pelouse pour remplacer Asier Illarramendi. C’était son moment avec la Real, en théorie, son grand jour. Le résultat a ensuite été un match nul après qu’Eibar ait rattrapé le but de Willian José.
Une minute après son entrée en jeu, Merquelanz touche son premier ballon. Il fait un geste étrange et s’écroule. Aritz Elustondo se rapproche rapidement de lui et entend « je ne peux pas le croire ». Sa sensation ne le trompait pas, c’était une rupture des ligaments croisés du genou droit.
« Dès la première balle que j’ai touchée, je me suis fait les croisés. C’était une journée à oublier et maintenant, je me souviens que j’aime le football. Il y a eu beaucoup de travail derrière pour récupérer de ces blessures. »
La déclaration de Merquelanz après son match fantastique qui a éliminé Villarreal en quart de finale de la Copa. (Source : El Pais)
Lors de ce match à Eibar, Merquelanz retrouvait la compétition pour la première fois depuis presque un an. En effet, le 10 décembre 2017, la même blessure l’avait touché au genou gauche au stade El Sardinero à Santander avec l’équipe B de la Real Sociedad en Segunda B. Au total, un an et demi sans jouer avec la parenthèse de sa minute à Ipurua.
Mais le talent n’a jamais disparu.
Pendant la dernière présaison, il s’est entraîné avec la Real Sociedad, une fois guéri de sa deuxième blessure. Au mois de juillet dernier, il a rejoué ses premières minutes en match amical contre Lagun Onak. Avec le nombre d’attaquants qu’elle disposait, la Real a pensé que la meilleure solution pour lui, était de l’envoyer dans une équipe de Segunda, où il jouera les premiers rôles. Andoni Iraola a sauté sur l’occasion et l’a invité à Mirandés où Jon Guridi, produit de Zubieta (le centre de formation de la Real Sociedad, NDLR), était déjà arrivé.
Le rêve de jouer à Anoeta (Crédit Vidéo : Youtube @RealSociedadTV)
Immédiatement, il s’est installé comme joueur important de l’équipe burgalés en s’imposant comme ailier gauche. Pour vingt-deux titularisations cette saison, entre le championnat et la coupe, il a marqué à onze reprises dont le dernier sur pénalty lors de l’exploit face à Villarreal. Et aussi, lors de cette folle soirée à Anduva (stade de Mirandés, NDLR), il a délivré toutes les passes décisives des trois autres buts de son équipe.
« En principe, il me reste une année de contrat et mon objectif à la fin du prêt à Mirandés est de retourner à la maison et de voir si je peux y gagner ma place. »
Le jeune txuri-urdin a simplement envie de revenir à San Sebastian (Source : El Pais)
La Real Sociedad doit probablement attendre son retour. Il a démontré qu’il était prêt à tenter sa chance à Anoeta où il rêve toujours de disputer son premier match. Il y retournera le 13 février prochain pour les demi-finales de la Copa. Merquelanz sera de nouveau à Anoeta, mais avec le maillot de Mirandés. L'occasion peut-être pour lui de montrer à son club que le moment est venu de le récupérer.
(Crédit Photo : FootballCritic)
0 Commentaires