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Manuel Vizcaíno, président du Cádiz CF. Crédit image : Cádiz CF |
Le club de LaLiga se positionne résolument dans l'innovation et la transformation de son modèle économique avec le projet « Sportech City ». Ambitieux et plurivalent, ce projet ne se limite pas à la construction d’un complexe sportif, mais s’inscrit dans une stratégie globale de modernisation et de diversification des revenus. Pour financer cette opération, le club espagnol envisage une cotation sur le Nasdaq via sa filiale Nomadar, visant à lever jusqu’à 123 millions d’euros.
Une transformation stratégique pour un club en mutation
Au cœur de ce plan, baptisé « Plan Impulso », se trouve la volonté de moderniser le club en intégrant des technologies de pointe telles que la digitalisation, l’intelligence artificielle et le business intelligence. Ce virage permettrait non seulement d’assurer la pérennité financière de Cádiz CF, mais également de renforcer sa compétitivité sportive en augmentant, par exemple, le plafond salarial sans dépendre exclusivement des revenus traditionnels issus de la télévision ou des abonnements.
Le président Manuel Vizcaíno et le vice-président Rafael Contreras expliquent que ce projet vise à consolider le club en lui offrant les moyens de rivaliser au plus haut niveau, tout en construisant un modèle économique durable sur le long terme.
Sportech City : Un complexe multifonctionnel et innovant
Le projet Sportech City se veut un véritable écosystème regroupant des installations de haut niveau et diversifiées. Prévu sur une superficie de 110 000 m² dans la province de Cadix, le complexe comprendra notamment :
- Une arena de 40 000 places destinée aux événements sportifs et aux concerts, évoquant la possibilité d’un nouveau stade pour le club.
- Des infrastructures de loisirs et de services : un centre de conventions, un hôtel, une clinique sportive, ainsi que 56 magasins (principalement orientés vers le luxe et le sport) et 17 restaurants.
- Des équipements complémentaires : gymnase, spa et centre de données, illustrant une volonté de créer un hub technologique et commercial.
Au-delà des infrastructures physiques, le projet intègre également la valorisation d’actifs intangibles. Le club mise sur la renommée de la marque « Mágico Díaz » à l’international, déjà exploitée dans le secteur de la mode, et prévoit l’ouverture d’académies de football en Europe et aux États-Unis. Cette stratégie permettra de générer des revenus dès la phase de construction, même avant l’inauguration officielle prévue pour 2030.
Une stratégie de financement innovante et structurée
Pour soutenir ce vaste projet, Cádiz CF a créé la filiale Nomadar, qui sera cotée sur le Nasdaq. L’opération prévoit la vente d’actions représentant jusqu’à 34,5 % du capital de cette entité afin de lever environ 123 millions d’euros. La cotation sur une place boursière américaine, réputée pour ses valeurs technologiques, vise à attirer des investisseurs internationaux et à renforcer la crédibilité du projet.
En parallèle, le club s’engage à injecter jusqu’à 10 millions de dollars (soit environ 9,7 millions d’euros) en trois tranches sur 2025 et 2026 pour soutenir la filiale pendant le processus de levée de fonds. À cela s’ajouterait un plan de financement complémentaire, estimé à environ 162 millions d’euros, provenant d’émissions obligataires, de fonds d’investissement et de prêts bancaires, prévus entre 2027 et 2031. Ces montants viendront renforcer l’investissement initial, précédemment soutenu par le Plan Impulso de LaLiga.
Une gouvernance renforcée par des experts internationaux
Pour rassurer les investisseurs et accompagner ce virage stratégique, Cádiz CF a intégré dans le conseil d’administration de Nomadar des personnalités reconnues du milieu sportif et technologique. Parmi elles, Peter Moore, ancien CEO du Liverpool FC et ex-directeur des opérations chez Electronic Arts, apporte une expertise précieuse dans la gestion de projets alliant sport et technologie.
Son arrivée, aux côtés du président Manuel Vizcaíno, du vice-président Rafael Contreras et de deux administrateurs indépendants, contribue à renforcer la transparence et la crédibilité du projet aux yeux des investisseurs.
Perspectives économiques et enjeux pour l’avenir
Selon les estimations, une fois opérationnel, Sportech City pourrait générer des revenus annuels d’environ 46,9 millions d’euros, offrant ainsi au club une nouvelle source de revenus significative. Ce projet, initialement évalué à 100 millions d’euros en 2022, a vu ses ambitions se redessiner avec un coût désormais estimé à environ 371 millions d’euros, illustrant l’ampleur de l’opération et l’engagement du club dans une stratégie de diversification économique.
En misant sur une cotation sur le Nasdaq et en intégrant des technologies de pointe, Cádiz CF se positionne non seulement pour renforcer sa compétitivité sur le terrain, mais aussi pour transformer son modèle économique en un écosystème complet alliant sport, loisirs et innovation technologique. Ce pari audacieux pourrait bien redéfinir les contours de la gestion des clubs de football à l’ère numérique.
Le projet Sportech City du Cádiz CF, porté par une stratégie de financement innovante et une vision résolument tournée vers l’avenir, représente un tournant majeur pour le club. En combinant infrastructures sportives et de loisirs, valorisation d’actifs intangibles et intégration des technologies avancées, le club se dote des moyens nécessaires pour s’affranchir des limites traditionnelles du financement sportif et assurer sa compétitivité future. Si le pari de la cotation sur le Nasdaq se concrétise, il pourrait marquer un nouveau chapitre dans l’histoire du football, où innovation et performance sportive vont main dans la main.
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