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Crédit image : 2Playbook |
Le Conseil Supérieur des Sports (CSD) espagnol a accordé une mesure provisoire au FC Barcelona permettant l'inscription de Dani Olmo et Pau Victor en Liga. Cette décision intervient dans un contexte de tension entre le club catalan, la Fédération espagnole de football (RFEF) et LaLiga, sur fond de restrictions financières et de règlements administratifs.
Une mesure provisoire pour éviter des préjudices irréparables
La décision du CSD a été prise afin de suspendre provisoirement un accord de la Commission du Suivi du Convenio de Coordinacion RFEF-LaLiga, daté du 4 janvier 2025, qui avait entraîné la résiliation des licences sportives des deux joueurs. Cette suspension garantit à Dani Olmo et Pau Victor de poursuivre leur carrière au Barça en toute légalité jusqu'à ce qu'une décision définitive soit prise sur le fond du recours.
Dans un communiqué, le CSD a expliqué que cette mesure vise à éviter des "préjudices économiques et sportifs de difficile réparation" pour le club et les joueurs, conformément à l'article 27 de la Loi du Sport, qui garantit aux footballeurs professionnels le droit de développer leur carrière avec sécurité.
Cependant, cette suspension reste temporaire et ne préjuge pas de l'issue finale du litige. Elle permet au FC Barcelona de maintenir les licences des joueurs en vigueur jusqu'à ce que le recours déposé soit pleinement examiné.
Une situation complexe liée aux limitations salariales
Les problème de Dani Olmo et Pau Victoir trouvent leur origine dans les restrictions salariales imposées par LaLiga. Le Barça avait libéré de l'espace dans sa masse salariale grâce à la blessure de longue durée d'Andreas Christensen. Cependant, le club n'a pas été en mesure de prouver à temps des revenus suffisants provenant de la vente de places VIP du futur Spotify Camp Nou pour valider l'inscription des joueurs avant la date limite du 31 décembre 2024.
Le 1er janvier, LaLiga a retiré les fiches des deux joueurs sur son site officiel, estimant que le club n'avait pas respecté les critères requis. En conséquence, la RFEF a refusé de prolonger leurs licences, citant les articles 130.2 et 140.5 de son règlement, qui interdisent la réinscription d'un joueur dans le même club après l'annulation de sa licence au cours de la même saison.
Les conséquences économiques d'une non-inscription
Le cas de Dani Olmo illustre les enjeux financiers majeurs pour le FC Barcelona. Recruté aux prix de 50 millions d'euros à Leipzig l'été dernier, son contrat prévoit un salaire net de 48 millions d'euros annuels jusqu'en 2030, auquel s'ajoutent des bonus liés à ses performances et des paiements variables pour Leipzig. Si le joueur ne peut plus être aligné, le club serait contraint de lui verser la totalité de son salaire ainsi que les indemnités de transfert, pour un total pouvant dépasser 136 millions d'euros.
Ces difficultés mettent en lumière la fragilité financière du Barça, qui a clôturé la saison 2023/2024 avec des pertes de 91 millions d'euros. En 2022/2023, le club avait enregistré un bénéfice net de 304 millions d'euros, toutefois celui-ci se reposait sur des transactions exceptionnelles et des ventes d'actifs qui ont peiné à se concrétiser, occasionnant une provision pour créances douteuses, ayant mené aux pertes un an plus tard.
Une bataille entre institution
Cette affaire illustre les tensions croissantes entre les principales institutions du football espagnol :
- LaLiga : dirigée par Javier Tebas, elle applique strictement les règles salariales pour garantir la durabilité financière des clubs.
- La RFEF : elle a refusé de valider les licences, s'appuyant sur une interprétation stricte de son règlement.
- Le CSD : en tant qu'arbitre, il a choisi de suspendre temporairement la décision de la RFEF afin de protéger les droits des joueurs et d'éviter un impact sportif négatif pour le Barça.
La décision du CSD représente un soulagement pour le club azulgrana, mais ne résout pas les problèmes structurels qui l'affectent. Alors que le recours reste en suspens, le Barça doit faire face à des enjeux financiers et sportifs majeurs. Cette affaire met également en lumière les difficultés liées à les gestion des plafonds salariaux et des règlements administratifs dans le football espagnol.
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