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Jon Uriarte, président de l'Athletic, s'est heurté à la résistance des socios concernant les cotisation. Crédit image : Athletic Club |
Le 29 octobre, l'Athletic Club a tenu son assemblée générale ordinaire, un rendez-vous crucial pour la direction d'Ibaigane, le siège du club, qui a soumis plusieurs propositions financières et organisationnelles aux socios. Bien que la gestion économique et le budget 2024/2025 aient été largement approuvés, certaines propositions, notamment l'augmentation des cotisations pour les nouveaux membres et le nouveau règlement des peñas, ont été rejetés avec force par les compromisarios.
Un rejet des augmentations de cotisations pour les nouveaux membres
Le principal point de discorde lors de l’assemblée a été la proposition de la direction d’indexer les cotisations annuelles sur l’Indice des Prix à la Consommation (IPC), avec un ajustement correspondant à 50 % de la moyenne des cinq dernières années. En outre, la direction souhaitait appliquer une augmentation plus significative pour les nouveaux membres et ceux qui changeraient de siège dans le stade. L’objectif de cette initiative était de mieux refléter la « valeur de marché » des places au stade San Mamés et de corriger certains déséquilibres tarifaires observés entre les différentes sections.
Cependant, cette proposition a été rejetée de manière catégorique, recueillant 448 votes contre et seulement 114 pour. En conséquence, la direction devra se limiter à une indexation modeste, probablement en dessous de 2 %, liée à l’IPC. Par exemple, une place en tribune principale passera de 958,70 euros à 973,85 euros, soit une augmentation de seulement 1,56 %. De même, les sièges en tribune sud connaîtront une hausse de 1,6 %, passant de 427,20 euros à 434,03 euros.
Ce rejet souligne un attachement des socios à la tradition de tarification accessible et également au sein du club, un principe qui reflète la vision communautaire et égalitaire de l'Athletic. Cette décision pourrait poser un défi à la direction, qui voit ses marges de manœuvre financière limitées et doit trouver des alternatives pour assurer la compétitivité de l'équipe dans un marché en constante évolution.
Le règlement de peñas : une autonomie préservée
Un autre point controversé concernait le règlement des peñas (club de supporters), que la direction souhaitait ajuster pour mieux structurer la relation entre le club et ses supporters organisés. La direction de Jon Uriarte proposait de redéfinir la place et les droits des peñas pour faciliter une collaboration plus étroite avec le club tout en cherchant à encadrer certains aspects de leur fonctionnement.
Cependant, l'assemblée a également rejeté cette proposition par 196 votes contre et 70, marquant une opposition ferme à cette initiative de restructuration. Certains orateurs lors de l'assemblée ont exprimé le besoin de maintenir une autonomie pour les peñas, soulignant que ces structures représentent bien plus qu'un simple soutien pour l'équipe. Elles sont un pilier de la culture et de l'histoire du club, profondément ancrées dans le tissu social de Bilbao et du Pays Basque.
Ce refus pourrait être perçu comme un échec pour le rapprochement que la direction souhaitait opérer avec ses membres organisés, mais il préserve une forme d'autonomie chère aux supporters du club. Pour l'Athletic, dont la relation avec les supporters va au-delà du cadre purement sportif, cette indépendance des peñas est cruciale pour préserver son identité unique.
Gestion financière et budget : une confiance accordée à la direction
Malgré les divergences sur les cotisations et le peñas, la direction a reçu un large soutien pour la gestion des comptes de l'année passée et pour le budget de l'exercice 2024/2025. Les compromisarios ont ainsi approuvé les comptes de la saison 2023/2024 et le budget pour 2024/2025, d'un montant de 155,8 millions d'euros, avec une majorité oscillant entre 76 % et 80 % des voix en faveur.
L'approbation de ce budget et de cette gestion illustre une confiance générale des socios dans la capacité d'Uriarte et de son équipe à gérer le club de manière responsable. La direction, qui a accédé à son mandat en juin 2022, a d'ailleurs souligné que les cotisation n'ont augmenté que de 2,3 % depuis l'ouverture du nouveau San Mamés en 2014, alors que l'inflation a progressé de 22,3 % dans la région basque. En maintenant une gestion prudente, l'Athletic affiche ainsi une ambition de pérennité économique et de compétitivité, malgré les défis financiers.
Un projet sportif ambitieux : valorisation des talents locaux
Durant cette assemblée, le président Uriarte a également exposé la vision sportive du club. Fidèle à la tradition de l'Athletic de se concentrer sur les talents locaux ; il a mis en avant l'importance de Lezama, le centre de formation du club, et a souligné son engagement à conserver les meilleurs éléments issus de ce vivier. Selon lui, pour que l'Athletic reste compétitif face aux clubs espagnols et européens, il est essentiel de retenir ces jeunes talents tout en veillant à attirer des joueurs de la région basque.
Uriarte a rappelé que l'effectif de l'Atheltic est désormais évalué à 295 millions d'euros, une hausse de 33 % par rapport aux 222 millions d'il y a deux ans. Le club aspire à figurer parmi les cinq meilleures équipes de LaLiga, et le président n'exclut pas la possibilité d'atteindre le top 4, une position qui offrirait une présence permanente en Ligue des Champions. Pour, lui cet objectif ambitieux nécessite de maintenir un équilibre prudent entre ambitions sportives et solidité financière.
Avec la victoire en Copa del Rey et un retour en Ligue Europa cette saison, les socios de l’Athletic Club montrent leur soutien à la gestion sportive et financière du club. Entre 2019/2020 et 2021/2022, l’Athletic a enregistré une perte de 56,9 millions d’euros, impacté par la baisse d'activité due à la pandémie. Grâce à l’utilisation de provisions, l’équilibre a pu être maintenu ces deux dernières saisons, et le budget 2024-2025 table sur un retour à un équilibre structurel. Malgré cette gestion prudente, les socios n’ont pas hésité à opposer leur veto à l’augmentation de cotisation proposée, renouant ainsi avec une tradition de résistance. En effet, le prédécesseur d’Uriarte, Aitor Elizegi, avait déjà affronté un refus ferme des membres concernant une hausse de cotisations en pleine pandémie.
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