Le processus électoral visant à élire un nouveau président à la tête de la Fédération Royale Espagnole de Football (RFEF) a été annulé par le Tribunal administratif du sport (TAS). Cette décision fait suite au recours déposé par Miguel Galán, président du Centre nationale des entraîneurs de football (Cenafe), et met en lumière une faille dans la gestion de l'élection initialement prévue pour le 7 octobre 2024. Le TAS a estimé que la Commission de Gestion, en charge de l'intérim, n'avait pas suivi les étapes requises, notamment l'officialisation de la destitution de Pedro Rocha.
L'origine du blocage électoral
Ce processus électoral était destiné à tourner la page sur la présidence courte et tumultueuse de Pedro Rocha, qui avait été suspendu en juillet 2024 pour abus de pouvoir. Rocha avait été proclamé président en avril, mais son passé controversé au sein de la Fédération, marquée notamment par le licenciement d'Andreu Camps, secrétaire général de la RFEF, et la résiliation du contrat avec le cabinet GC Legal, avait précipité sa chute. En outre, le TAS lui avait reproché d'avoir impliqué la Fédération dans l'affaire de la Supercoupe d'Espagne, en tant que partie civile, ce qui avait également contribué à sa suspension pour deux ans. En conséquence, Pedro Rocha ne peut plus occuper de poste au sein d'une fédération sportive jusqu'en 2026.
Pour sortir de cette crise, la Commission de Gestion, dirigée par María Ángeles García Chaves, avait pris l'initiative de convoquer des élections. Le dépôt des candidatures, ouvert du 12 au 16 septembre, n'avait cependant attiré qu'une seule candidature sérieuse, celle de García Chaves elle-même. En tant que présidente de la Commission de Gestion et candidate en même temps, elle avait laissé son poste au président de la Fédération catalane, Joan Soteras, jusqu'à l'élection. Conformément aux règles, si aucune autre candidature n'était déposée, Garcia García aurait été proclamée présidente de la RFEF sans scrutin.
L'annulation du processus et ses conséquences
Cependant, le TAS a jugé que le processus de destitution de Rocha n'avait pas été officiellement acté par l'assemblée de la RFEF, rendant ainsi caduc tout le processus électoral. Ce manquement juridique a conduit à l'annulation du scrutin prévu pour le 7 octobre. D'après le TAS, la RFEF devra désormais dissoudre la Commission de Gestion, rétablir en fonction le conseil d'administration, et organiser de nouvelles élections. García Chaves devra elle-même démissionner de son poste intérimaire pour permettre la relance du processus démocratique, et pourrait se représenter sous les mêmes conditions.
Cette annulation intervient dans un climat déjà tendu pour la RFEF, marquée par des scandales successifs sous la présidence de Rocha et de celle de son prédécesseur, Luis Rubiales. Depuis la sanction de Rocha en juillet la Fédération tente de rétablir une certaine stabilité. Cependant, le blocage actuel pose une nouvelle fois la question de la gouvernance au sein de l'organisation. La gestion interne est pointée du doigt, notamment pour son incapacité à suivre les procédures juridiques essentielles, et ce nouveau manquement pourrait encore ternir son image.
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