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SD Huesca : Une augmentation de capital de 6,1 millions d'euros pour sauver le club

Grupo Costa et Grupo Arqa sauvent SD Huesca avec une injection de 6,1M€ via une augmentation de capital, assurant la survie économique du club.
Manuel Ollé (au milieu), président de la Fondation Alcaraz, actionnaire majoritaire de la SD Huesca. Crédit image : SD Huesca

Le club de LaLiga Hypermotion (deuxième division) bénéficie désormais d'un nouveau souffle économique et sportif grâce à une augmentation de capital de 6,1 millions d'euros, orchestrée par la Fondation Alcoraz en collaboration avec deux importants groupes aragonais : Grupo Costa et Grupo Arqa. Cette opération, annoncée en début de semaine, a permis de garantir la viabilité du club, évitant ainsi une disparition imminente.


Un club au bord de la disparition


Le président de la Fondation Alcoraz, actionnaire majoritaire à 66,2 % au 30 juin 2023, Manuel Ollé, a dressé un tableau sombre de la situation financière de la SD Huesca lors d'une conférence de presse. Selon lui, sans cette injection de fonds, le club aurait cessé d'exister depuis le 06 août dernier. « Si nous avions continué à concourir avec des professionnels et des jeunes, nous serions immédiatement en redressement judiciaire », a-t-il déclaré. Autrement dit, le club n'aurait pas pu continuer à concourir dans le monde professionnel. Les difficultés financières, accentuées par des pertes de 7,82 millions d'euros en 2022/2023, avaient conduit Huesca à redessiner son budget pour la saison 2023/2024, avec des prévisions pessimistes et une réduction drastique des dépenses.


Même si la SD Huesca n'a pas encore publié ses résultats financiers de la dernière saison, son budget prévisionnel présentait déjà une perte avant impôt de 2,05 millions d'euros. En effet, l'absence de l'aide à la descente dont le club a bénéficié au cours des deux exercices précédents a fait diminuer les recettes d'exploitation de 9,6 %, à 11,43 millions d'euros, malgré une légère amélioration prévue de 3,4 % du chiffre d'affaires net à 10,53 millions d'euros. En ce qui concerne les charges opérationnelles, une nette réduction de 26,9 % était attendue, les fixant  13,37 millions d'euros. En ce sens, d'importantes économies étaient envisagées sur la masse salariale, avec une réduction de 37,3 % au niveau du personnel non sportif, à 1,68 million d'euros, et de 24,0 % pour le personnel sportif, à 6,99 millions d'euros.


L'accord de sauvetage, une collaboration entre Grupo Costa et Grupo Arqa


Le 10 août dernier, la Fondation Alcoraz a scellé un accord avec Grupo Costa et Grupo Arqa pour une augmentation de capital destinée à couvrir les besoins urgents du club. Cette opération, qualifiée « d'accord de San Lorenzo » par Ollé, a permis de mobiliser 6,1 millions d'euros, transférés directement à LaLiga pour permettre l'inscription de joueurs de l'équipe première, ainsi que pour assurer la viabilité des équipes de catégories inférieures.


Grupo Costa, acteur majeur du secteur agroalimentaire et industriel en Espagne, a contribué à hauteur de 4,1 millions d'euros. L'entreprise, fortement enracinée dans la province de Huesca, est déjà un partenaire de longue date du club à travers ses marques Casademont et Sommos. De son côté, Grupo Arqa, spécialisé dans l'investissement dans des entreprises technologiques, a injecté 2 millions d'euros. Cette société, dirigée par Alfonso Garcia Vicente et Ricardo Mur, s'est également engagée à s'impliquer directement dans la gestion du club, Ricardo Mur prenant le poste de directeur général de la SD Huesca.


Une viabilité incertaine malgré l'opération


Bien que cette augmentation de capital ait sauvé le club à court terme, Manuel Ollé a averti que « le problème n'est pas résolu ». Il a exprimé sa gratitude envers les deux groupes pour leur « générosité infinie » et leur engagement, soulignant que ces fonds, bien que vitaux, ne suffisent pas à garantir une stabilité financière à long terme. En effet, les conditions de l'accord stipulent que la Fondation Alcoraz n'a actuellement pas la capacité de rembourser les montants injectés, ce qui ajoute une pression supplémentaires sur la gestion future du club.


En effet, avec une baisse drastique 46,5 % de son produit opérationnel en 2022/2023 en raison la forte de réduction de l'aide à la descente obtenue la saison précédente après sa relégation en deuxième division, la SD Huesca n'a pas pu éviter de creuser son déficit. Le parachute de 6,86 millions d'euros que lui avait octroyé LaLiga en 2021/2022 lui avait permis de minimiser ses pertes à 400 mille euros, après avoir perdu 2,10 millions d'euros l'exercice précédent.


L'avènement de la Covid-19 a complètement chamboulé la gestion du club, qui à la clôture de la saison 2018/2019, la première de son histoire en première division, présentait un bénéfice net 10,71 millions d'euros et un endettement nul. Toutefois, la baisse des revenus en 2019/2020, suite à la descente et à l'arrivée de la pandémie, a obligé la SD Huesca à solliciter les établissements de crédit pour renforcer sa trésorerie et faire face à ses obligations contractuelles. Depuis, l'encours de la dette bancaire n'a cessé d'augmenter, atteignant un pic de 10,57 millions d'euros en 2020/2021. Cependant, même si une nette réduction jusqu'à 3,19 millions d'euros en 2022/2023 est observée, le club a, d'un autre côté, explosé la dette auprès des entités sportives, jusqu'à 22,72 millions d'euros en 2022/2023, en raison de son entrée dans LaLiga Impulso, l'accord de financement que LaLiga a signé avec le fonds d'investissement CVC Capital Partners.


Avec l'apport financier de Grupo Costa et Grupo Arqa, la SD Huesca dispose désormais de moyens nécessaires pour envisager l'avenir avec plus de sérénité. En attendant la publication du rapport officiel de son exercice 2023/2024 pour en savoir plus sur sa nouvelle feuille de route, le club aragonais espère renouer avec ses valeurs fondatrice d'austérité, d'humilité, de travail et d'effort, tout en mettant en place un projet sportif compétitif pour la saison en cours. La continuité d'Agustin Lasaosa à la présidence du club et celle de Manuel Ollé à la tête de la Fondation, combinée à l'arrivée de Ricardo Mur en tant que directeur général, marque un nouveau chapitre dans la gouvernance de l'entité.


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