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Crédit image : France Info |
L'entraîneur de la Casa Blanca, Carlo Ancelotti a déclaré dans une interview avec Il Giornale que le Real Madrid n'a pas l'intention de participer à cette nouvelle Coupe du monde des clubs, proposée par la FIFA. La première édition devrait avoir lieu aux Etats-Unis, l'été prochain et selon le coach madrilène, le champion d'Europe en titre n'ira pas jouer sept matchs (s'il atteint la finale) pour 20 millions d'euros.
On ne connaît pas encore la valeur réelle de cette nouvelle Coupe du monde des clubs, mais le prize-money avancé par Carlo Ancelotti est très loin du compte que la FIFA nous a vendu. En décembre dernier, l'association présidée par Gianni Infantino présentait fièrement sa nouvelle compétition copiée fraîchement de la vrai Coupe du monde pour réunir 32 clubs issus des six confédérations.
Très rapidement, les critiques n'ont pas tardé, du syndicat mondial des joueurs, la FIFPRO, en passant par les ligues nationales, à travers le World League Forum (WFL). Si l'organisme qui veille sur les intérêts des acteurs du terrains ont pointé du doigt la charge de travail, dénonçant le peu d'intérêts accordés à leur bien-être et à leur vie familiale, les ligues, elles, ont plus mis l'accent sur l'économie du football. Cette dernière plainte sous-entend dans un sens la capacité des diffuseurs à assumer le paiement de toutes ces compétitions qui pullulent du jour au lendemain.
Toutefois, la FIFA, dans sa logique, a ses raisons de lancer un telle initiative. Il faut dire que le projet Super Ligue a secoué les instances dirigeantes du monde football. Quand le Real Madrid, accompagné de onze autres clubs européens, notamment le Barça et l'Atlético de Madrid, ont lancé l'idée de cette compétition séparatiste, la FIFA comme l'UEFA n'ont pas attendu une seconde pour sortir le bâton. Une grande partie des clubs se sont défilés laissant seuls les deux meilleurs ennemis espagnols dans la bataille. Cependant l'impact de ce projet sécessionniste n'a jamais cessé de résonner dans les bureaux feutrés des instances.
L'UEFA a été la première à sortir la carotte avec une Ligue des champions rénovée qui, selon ses estimations, augmenterait d'un milliard de plus la valeur du format actuel, qui génère autour de 3,5 milliards par saison. De son côté Infantino n'allait pas perdre la face devant cette idée de "génie" de Ceferin et est arrivé avec un nouveau format de son Mondial des clubs pour calmer les ardeurs des rebelles.
Mais, en plus des déclarations d'Ancelotti, le bruit de couloirs résonnent sur le fait que les droits télévisuels ne sont pas encore vendus à un an de la compétition. Infantino n'a-t-il pas vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué ? Il se peut que oui. Selon son business plan initial, son projet devait générer 2,5 milliards de recettes, dont 2 milliards seraient redistribués aux clubs participants.
Rien que les primes de participation devait s'élever à 50 millions d'euros, et l'équipe gagnante empocherait 100 millions d'euros. Mais quand Ancelotti parle de 20 millions d'euros il y a de quoi se poser des questions. La compétition ne séduit pas ? Trop tôt pour le dire, mais le New-York Times annonçait il y a quelques semaines que la FIFA négociait avec Apple TV pour la vente des droits télévisuels à seulement un milliard, moins de la moitié du budget initial.
Vous me direz que c'est quand même pas mal comme somme, mais entre la FIFA et le Real Madrid, il n'est pas nécessaire de rappeler que la guerre est ouverte depuis l'histoire de la Super Ligue et que le club merengue ne se priverait pas de mettre les bâtons dans les roues, quand il en a l'occasion. En plus de cela le club présidé par Florentino Pérez a toutes les raisons du monde de ne pas se déplacer pour 20 millions, si Carlo n'exagère pas un tout petit peu.
Rien que pour les convaincre pour la Supercoupe d'Espagne en Arabie Saoudite, il a fallu que la Fédération espagnole de football leur assure huit millions d'euros pour seulement deux matchs. En Ligue des Champions, la victoire de cette année devrait rapporter près de 140 millions d'euros pour 13 matchs. Et pour couronner le tout, la tournée estivale de la saison dernière aux États-Unis a rapporté 11 millions d'euros pour seulement trois matchs.
Si vraiment Pérez doit mobiliser ses troupes pour une éventualité de sept matchs à 20 millions d'euros, la compétition se fera sans lui. Monsieur Infantino, revoyez votre copie !
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